Les transactions en cryptomonnaies ont atteint 117,1 milliards de dollars en Afrique subsaharienne entre juillet 2022 et juin 2023, selon une étude publiée le 19 septembre par Chainalysis, une société spécialisée dans l'analyse de données relatives à la blockchain.
Ce montant ne représente cependant que 2,3% des transactions en cryptomonnaies recensées à l’échelle mondiale.
Bien qu’elle demeure la plus petite « cryptoéconomie » de toutes les régions du monde, l’Afrique subsaharienne abrite des marchés parmi les plus développés à l’échelle planétaire. Quasiment absentes dans certains pays de la région, les cryptomonnaies sont devenues « une part importante de la vie quotidienne de beaucoup d’habitants dans plusieurs autres pays », souligne Chainalysis. Ainsi, le Nigeria est passé du 11e au 2e rang dans l’indice mondial d'adoption des cryptomonnaies. Le pays le plus peuplé d'Afrique n’est devancé que par l’Inde.
Trois autres pays d’Afrique subsaharienne sont également bien classés dans cet indice : le Kenya (21e), le Ghana (29e) et l’Afrique du Sud (31e).
L’étude révèle, d’autre part, que le paysage crypto d’Afrique subsaharienne se caractérise par un marché de détail prédominant et une utilisation massive des plateformes centralisées qui accaparent plus de 50% du volume des transactions.
La part du Bitcoin dans les transactions réalisées en Afrique subsaharienne s’élève à 9,3%, soit un taux plus élevé que ceux enregistrés dans toutes les autres régions du monde.
Chainalysis explique cette prédominance de la reine des cryptomonnaies par le fait que les utilisateurs africains « se tournent vers ce qu’on appelle l’or digital pour trouver une autre réserve de valeur » dans un contexte d’envolée de l’inflation.
« De nombreux pays de la région sont aux prises avec une inflation élevée et une dette croissante, ce qui fait des cryptomonnaies un moyen attrayant de stocker de la valeur, de préserver son épargne et d'atteindre une plus grande liberté financière. Au Ghana, par exemple, l'inflation a atteint 29,8 % en juin 2022, après 13 mois consécutifs d'augmentation », souligne la société.