Aïda Mbacké doit rester en prison et payer pour avoir tué son mari, en espérant que Dieu lui pardonne son péché. C’est l’avis de son père Serigne Babacar Mbacké, qui, en conférence de presse, hier, en prélude à son «Thiant» annuel, a révélé que, jusqu’à ce jour, il n’est pas allé voir sa fille à la prison du Camp pénal.
Aïda Mbacké, qui a brulé vif son mari, ne pourra pas compter sur son père pour la tirer de prison. Serigne Babacar Mbacké veut que sa fille paye pleinement pour son crime. «Je réitère les propos que j'ai tenus lors des funérailles (de son gendre). Je n’encourage pas les déviants. Qu’il s’agisse de mon disciple ou de mon enfant, je n'interviendrai jamais pour tirer d’affaire un déviant», a déclaré le guide religieux. Qui ajoute : «ma fille doit rester en prison pour expier son péché. Qu’on l’a punisse, car c’est cela qui permettra qu’elle puisse expier son pêché». Et comme si cela ne suffisait pas, le marabout avoue qu’il ne s’est pas encore rendu en prison depuis l’incarcération de sa fille. «Je ne sais rien des conditions de sa détention, car je ne lui ai pas encore rendu visite», révèle-il. En tout cas, l’emprisonnement de sa fille ne l’empêchera nullement de tenir un grand rendez-vous religieux dans quelques jours. Serigne Babacar Mbacké s’est exprimé sur l’affaire du meurtre commis par sa fille, en marge d’une conférence de presse préparatoire de son «Thiant» annuel. Un évènement qui aura lieu le 24 décembre au Stadium Marius Ndiaye. Pour cette édition, le marabout promet «de grands changements» et «du jamais vu». Même s’il souligne que la drame familial qu’il a connu n’aura aucune incidence sur l’évènement, l’image d’Aïda Mbacké, sa fille en prison, tout comme celui du défunt mari de celle-ci, qui était fervent et proche disciple du marabout, vont planer sur la soirée religieuse.
En début novembre dernier, Aïda Mbacké, qui a piqué une crise de jalousie, a asperger de liquide inflammable son mari et l’a brûlé vif. Restée à l’hôpital depuis un bon moment après le décès de son mari (pour accouchement et déprime), elle a été finalement cueillie par les gendarmes, gardée en vue, puis envoyée devant le procureur qui l’a inculpée et placée en détention.
Fatou D DIONE