Les langues commencent à se délier à propos de la personnalité du présumé auteur de l’effroyable matricide avec usage de bonbonne de gaz de 6 kilos, qui est survenue, vendredi dernier, vers 3h du matin, dans la commune de Guinaw-rails Sud, en banlieue dakaroise. D’après des indiscrétions, Amadou D, âgé de 36 ans, fut étudiant à l’Université Assane Seck de Ziguinchor. Il a subi aussi un surmenage cérébral lorsqu’il était en classe de Terminale.
On en sait davantage sur le présumé auteur du matricide répondant au nom d’Amadou D. Il s’agit d’une tragédie familiale qui a fait sombrer tout le quartier baptisé Ex Cité chez Charly dans l’horreur et la stupéfaction totale. Tellement l’acte du jeune homme contre sa propre mère nommée Aminata S, âgée de 58 ans, relève d’une bestialité sans commune mesure et charrie encore des réactions de stupeur et d’effroi dans la localité et ses environs.
Il loupe le baccalauréat, bûche davantage et subit un grave surmenage
Amadou gravit vite les échelons du cycle moyen et secondaire et atterrit en classe de Tle. Il passe ainsi l’examen du baccalauréat pour la première fois et échoue, malgré ses nombreuses nuits blanches vécues dans le but de décrocher son premier diplôme universitaire. Ce qui du reste fut un coup dur pour le jeune lycéen. Il se ressaisît tout de même et décida de bûcher davantage pour obtenir le parchemin. A force d’efforts intellectuels intenses, il finit par craquer après un surmenage et commence à développer des troubles du comportement.
Il obtient enfin son Bac et atterrit à la Faculté des lettres et des sciences humaines
Malgré son surmenage, Amadou décroche le Bac et se fait orienter à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Assane Seck de la région de Ziguinchor. Après six mois à l’université, il sombre carrément dans la dépression mentale et abandonne ses études à l’université. Ses parents, dont sa mère Aminata S, établis à Galayabé dans la région de Matam, interviennent et entrent en contact avec l’hôpital psychiatrique de Thiaroye pour des rendez-vous médicaux.
Il sombre dans la démence, arrête les études six mois après et se fait traiter depuis dix ans
Amadou subit alors depuis une dizaine d’années un traitement au centre hospitalier en question de la banlieue dakaroise. A la veille de chaque rendez-vous médical, il quitte leur village dans le Matam avec sa mère du nom d’Aminata S. et débarque chez ses parents à Guinaw-rails Sud. Ce fut le cas le jeudi 10 avril dernier. Ainsi, dans la nuit du vendredi, vers 3h matin, l’ancien étudiant surprend sa mère en plein sommeil dans la cour de la maison de ses parents et lui écrabouille la tête avec une bonbonne de gaz de 6 kilos. Il s’acharne plusieurs fois avec la bonbonne de gaz et finit par alerter par les coups répétés des membres de la famille.
Des proches-témoins oculaires des faits déroulent le film de l’horreur
Alertés, des proches du jeune homme surgissent de leurs chambres et trouvent celui-ci avec la bonbonne de gaz dans la cour de la maison. «Nous n’en revenions pas. Il (Amadou) a été surpris en train d’asséner de violents coups avec la bonbonne de gaz de 6 kilos sur la tête de sa mère, qui était allongée sur une couchette à même le sol dans la cour de la maison. Il s’acharnait sur sa mère avec une violence démoniaque. Quand il nous a aperçus, il a voulu se retourner contre nous pour nous faire subir le même sort. On a réussi tout de même à nous échapper. On a débarqué au commissariat d’arrondissement de la localité pour alerter les policiers», soufflent des proches.
Il menace ses deux cousins témoins des faits et se constitue prisonnier
Après son acte, le jeune dépressif, on ne sait par quel moyen, se rend durant la même nuit au commissariat de police de Tivaouane et se constitue prisonnier en avouant son forfait. Pendant que les agents de terrain de la police de Guinaw-rails fouillent le secteur et traquent l’ancien étudiant fugitif, ils apprennent la présence de ce dernier chez leurs collègues de Tivaouane. Un commando est vite dépêché sur les lieux dans le but de cueillir le mis en cause. Ce dernier sera embarqué, maîtrisé par une paire de menottes, puis ramené au commissariat d’arrondissement pour les besoins de l’enquête préliminaire.
Les injections subies à l’hôpital, le mobile ? Amadou pleure depuis lors
Interrogé, le mis en cause se livre à des explications décousues et développe parfois des altérations mentales. Il est vite reconduit dans la chambre de sûreté et placé en garde à vue. Quand il redevient lucide, il se prête à l’exercice fatidique des questions-réponses des enquêteurs. «Je ne n’aime pas et je ne supporte pas les injections que l’on me fait subir à chaque fois à l'hôpital psychiatrique de Thiaroye», confie le mis en cause à nos contacts. Lesquels attestent la démence de ce dernier. «Il verse sans cesse de chaudes larmes au cours de son interrogatoire», déclarent-ils.
Vieux Père NDIAYE
Les constatations glaçantes sur la scène d’horreur
Ce fut une véritable boucherie. A la vue des éléments matériels du matricide sur les lieux, l’on ne peut vraiment pas s’empêcher de pousser un hurlement d’effroi. A l’arrivée des policiers, la victime baignait dans une mare de sang. «Elle (la victime) était allongée à même le sol et recouverte d’un drap blanc dans la cour de la maison. Elle avait la tête littéralement écrabouillée par les nombreux coups de bonbonne de gaz de 6 kilos. Elle gisait dans une mare de sang avec des restes de cervelle dehors». L’arme du crime, une bonbonne de gaz, a été retrouvée à côté de la victime.
V. P. NDIAYE