
Prenant la parole lors de ce Conseil des ministres à la suite du président de la République, le Premier ministre a mis en lumière deux axes majeurs de l’action gouvernementale : la reddition des comptes et la protection sociale. Ousmane Sonko a ensuite exprimé la ferme volonté du Gouvernement de lutter contre le phénomène persistant des enfants de la rue et de la mendicité publique, plaidant pour un changement de paradigme et la tenue d’Assises de la petite enfance.
À l'entame de sa communication, le Premier ministre a souligné que les opérations de reddition de comptes en cours sont une exigence dans une démocratie. À cet égard, il a informé le Conseil que le Gouvernement présentera, dans les prochains jours, au peuple sénégalais et aux partenaires techniques et financiers, un plan structuré, détaillé et chiffré de relance. Le Premier ministre a ensuite axé sa communication sur la prise en charge des enfants de la rue et sur le phénomène de la mendicité publique et du vagabondage en général. «Le Premier ministre a marqué la forte préoccupation du Gouvernement face à ce phénomène de violation grave des droits de l'enfant garantis par le Constitution du Sénégal et les divers textes internationaux», renseigne le communiqué.
Avant d’informer que le chef du gouvernement a rappelé les différentes initiatives prises par le Sénégal, notamment la «Stratégie de protection de l'enfant», le Projet «Zéro enfant en situation de rue» et le «Programme de Modernisation des Daara», qui n'ont pas produit les impacts attendus. «Un nouveau paradigme s'impose donc dans le contexte de la Vision Sénégal 2050 qui place l'avenir de l'enfant au cœur de la promotion d'un capital humain de qualité et de la promotion de l'équité sociale. Il s'agira de parvenir, une fois pour toutes, au retrait des enfants en situation de rue et à leur réinsertion socio-économique», note le document.
Abordant le phénomène relatif à la lutte contre la mendicité publique et le vagabondage, le Premier ministre a déploré son accentuation malgré un arsenal légal dissuasif et la mise en place d'organes dédiés. «Il a rappelé les dispositions légales pertinentes relatives à l'incrimination de la mendicité, du vagabondage et de l'exploitation de la mendicité d'autrui ainsi qu'à la protection des victimes d'exploitation de la mendicité et à la protection de l'enfant en danger. Sur cette base, il a engagé certains ministres à lui soumettre, au plus tard fin octobre 2025, une stratégie de riposte», renseigne le document.
Qui ajoute que cette stratégie devra couvrir, entre autres, les axes suivants : la mendicité des mineurs, par des mesures d'opérationnalisation de la Brigade spéciale de protection des mineurs, devant permettre l'identification des parents de tout mineur trouvé dans la rue et éventuellement des personnes chargées de sa garde afin que des poursuites puissent être engagées à leur encontre ; la mendicité des étrangers, par des mécanismes de concertation avec les pays d'origine pour le retour organisé de leurs ressortissants et par l'application des mesures d'éloignement dès la prise des décisions de condamnation à leur égard.
Sidy Djimby NDAO