L’aide à la presse d’un montant de 1,4 milliard n’en finit pas de faire des vagues. En effet, suite aux conditions nébuleuses de répartition de ces fonds, le Cdeps est encore monté au créneau pour charger la tutelle d’avoir «détourné et dilapidé» cet argent destiné aux entreprises de presse. De l’avis du président du Cdeps, les véritables bénéficiaires ont été lésés au détriment des médias du service public, des éditeurs fantômes qui ne sont plus en activité, entre autres.
Les conditions d’attribution de l’aide à la presse – disponible depuis le 4 mai dernier - par le ministère de la Culture et de la Communication ne conviennent guère au Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps) qui ne cesse de dénoncer cette nébuleuse qui entoure la répartition de ces fonds. Ainsi, dans ce bras de fer entrepris par le Cdeps pour exiger de la tutelle de faire montre de transparence dans sa démarche, le patronat de la presse se désole de constater que ces fonds ne profitent pas aux véritables bénéficiaires. «Cette aide, destinée aux seules entreprises de presse privée, a été détournée par le ministère qui l’a dilapidée en la distribuant à tout organe de presse : les médias de service public, qui ont un statut de médias de service public et reçoivent à ce titre des subventions de l’État; les radios associatives et communautaires, qui sont des associations et non pas des entreprises ; les organes de presse qui ne sont pas érigés en entreprises de presse ; ainsi que certains éditeurs qui n’existent plus et ont cessé leurs activités», dénonce Mamadou Ibra Kane, président du Cdeps qui accuse, dans la foulée, le ministre de la Communication de vouloir créer la zizanie entre les médias de service public, les radios communautaires et la presse privée.
Des critères très subjectifs pour dilapider l’aide à la presse
Poursuivant, le patron du Cdeps est revenu sur la posture du ministre Abdoulaye Diop qui se vante d’avoir octroyé aux «7 plus grandes entreprises de presse» 225 millions contre 122 millions l’année précédente. Pourtant, de l’avis de Mamadou Ibra Kane, cette hausse représente à peine 16% du montant d’un milliard 400 millions octroyé par le chef de l’Etat au titre de l’aide à la presse 2020. De même, il déplore que les autres entreprises de presse, qui ne rentrent pas dans les critères du ministre des «7 plus grandes entreprises», n’aient reçu que des sommes dérisoires. Pire, certaines entreprises de presse, dit-il, ont été tout simplement ignorées. Ce qui lui fait dire que l’aide à la presse a profité à tous, sauf aux entreprises de presse. Des critères «très subjectifs pour dilapider l’aide à la presse» qui s’expliquent, selon le patron du Cdeps, par la méconnaissance de la tutelle du secteur qu’il est censé maitriser et réguler. «Le ministère de la Culture et de la Communication a une ignorance totale du secteur d’activités qu’il est censé manager par la méconnaissance des informations les plus élémentaires : le nombre d’entreprises de presse au Sénégal ; le capital des entreprises de presse et leur statut juridique ; le chiffre d’affaires du secteur de la presse ; le nombre de salariés des sociétés de médias au Sénégal et la contribution fiscale et sociale du secteur de la presse», révèle le patron du Cdeps. «Comment peut-on occulter toutes ces données de base d’un secteur prioritaire et névralgique et prétendre en être le ministre de tutelle ? Pas étonnant alors que le ministre se fourvoie dans la politique humanitaire envers la presse qu’il s’est inventée. Que le ministre se réinvente en Bill Gates avec ses fonds propres, mais laisse aux entreprises de presse privée la subvention de l’État», charge le patron du Cdeps.
L’argent a-t-il servi à entretenir une clientèle politique propriétaire d’organe de presse ?
Pourtant, pour éviter ces dérives de la tutelle qui méconnait l’environnement économique, social et fiscal des entreprises de presse, les acteurs des médias avaient demandé et obtenu du président de la République qu’ils soient associés aux concertations pour définir les critères de répartition de l’aide à la presse ; mais aussi la publication d’un arrêté de répartition de l’aide à la presse par le ministre de la Communication. Aussi, Mamadou Ibra Kane considère que le refus de publier l’arrêté de répartition de l’aide à la presse expose la tutelle à des suspicions légitimes. Ces fonds, s’interroge le Cdeps, ont-ils servi à arroser la clientèle politique du ministre, propriétaire d’organe de presse ; ou favoriser certaines entreprises de presse par leur proximité politique ; ou est-ce que cet argent a été utilisé pour constituer des fonds politiques ? En tout état de cause, le Cdeps persiste à réclamer la publication de l’arrêté de répartition de l’aide à la presse qui, à en croire son président, va démontrer «toute l’illégalité des agissements» du ministère de la Communication.
Le Cdeps dément le Cored
Par ailleurs, le président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse bat en brèche les retrouvailles entre le patronat de la presse et la tutelle, sous la houlette du Cored, lors de leur rencontre du 7 mai dernier. Au contraire, relève le patron du Cdeps, cette rencontre n’a fait que révéler les divergences de fond sur l’aide à la presse entre le ministère et le patronat. «Contrairement à une soi-disant compromission, le Cdeps continue toujours de dénoncer les critères iniques de répartition de l’aide à la presse et de réclamer la publication d’un arrêté du ministre sur les bénéficiaires et les montants alloués», martèle M. Kane.
Moussa CISS
Les conditions d’attribution de l’aide à la presse – disponible depuis le 4 mai dernier - par le ministère de la Culture et de la Communication ne conviennent guère au Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps) qui ne cesse de dénoncer cette nébuleuse qui entoure la répartition de ces fonds. Ainsi, dans ce bras de fer entrepris par le Cdeps pour exiger de la tutelle de faire montre de transparence dans sa démarche, le patronat de la presse se désole de constater que ces fonds ne profitent pas aux véritables bénéficiaires. «Cette aide, destinée aux seules entreprises de presse privée, a été détournée par le ministère qui l’a dilapidée en la distribuant à tout organe de presse : les médias de service public, qui ont un statut de médias de service public et reçoivent à ce titre des subventions de l’État; les radios associatives et communautaires, qui sont des associations et non pas des entreprises ; les organes de presse qui ne sont pas érigés en entreprises de presse ; ainsi que certains éditeurs qui n’existent plus et ont cessé leurs activités», dénonce Mamadou Ibra Kane, président du Cdeps qui accuse, dans la foulée, le ministre de la Communication de vouloir créer la zizanie entre les médias de service public, les radios communautaires et la presse privée.
Des critères très subjectifs pour dilapider l’aide à la presse
Poursuivant, le patron du Cdeps est revenu sur la posture du ministre Abdoulaye Diop qui se vante d’avoir octroyé aux «7 plus grandes entreprises de presse» 225 millions contre 122 millions l’année précédente. Pourtant, de l’avis de Mamadou Ibra Kane, cette hausse représente à peine 16% du montant d’un milliard 400 millions octroyé par le chef de l’Etat au titre de l’aide à la presse 2020. De même, il déplore que les autres entreprises de presse, qui ne rentrent pas dans les critères du ministre des «7 plus grandes entreprises», n’aient reçu que des sommes dérisoires. Pire, certaines entreprises de presse, dit-il, ont été tout simplement ignorées. Ce qui lui fait dire que l’aide à la presse a profité à tous, sauf aux entreprises de presse. Des critères «très subjectifs pour dilapider l’aide à la presse» qui s’expliquent, selon le patron du Cdeps, par la méconnaissance de la tutelle du secteur qu’il est censé maitriser et réguler. «Le ministère de la Culture et de la Communication a une ignorance totale du secteur d’activités qu’il est censé manager par la méconnaissance des informations les plus élémentaires : le nombre d’entreprises de presse au Sénégal ; le capital des entreprises de presse et leur statut juridique ; le chiffre d’affaires du secteur de la presse ; le nombre de salariés des sociétés de médias au Sénégal et la contribution fiscale et sociale du secteur de la presse», révèle le patron du Cdeps. «Comment peut-on occulter toutes ces données de base d’un secteur prioritaire et névralgique et prétendre en être le ministre de tutelle ? Pas étonnant alors que le ministre se fourvoie dans la politique humanitaire envers la presse qu’il s’est inventée. Que le ministre se réinvente en Bill Gates avec ses fonds propres, mais laisse aux entreprises de presse privée la subvention de l’État», charge le patron du Cdeps.
L’argent a-t-il servi à entretenir une clientèle politique propriétaire d’organe de presse ?
Pourtant, pour éviter ces dérives de la tutelle qui méconnait l’environnement économique, social et fiscal des entreprises de presse, les acteurs des médias avaient demandé et obtenu du président de la République qu’ils soient associés aux concertations pour définir les critères de répartition de l’aide à la presse ; mais aussi la publication d’un arrêté de répartition de l’aide à la presse par le ministre de la Communication. Aussi, Mamadou Ibra Kane considère que le refus de publier l’arrêté de répartition de l’aide à la presse expose la tutelle à des suspicions légitimes. Ces fonds, s’interroge le Cdeps, ont-ils servi à arroser la clientèle politique du ministre, propriétaire d’organe de presse ; ou favoriser certaines entreprises de presse par leur proximité politique ; ou est-ce que cet argent a été utilisé pour constituer des fonds politiques ? En tout état de cause, le Cdeps persiste à réclamer la publication de l’arrêté de répartition de l’aide à la presse qui, à en croire son président, va démontrer «toute l’illégalité des agissements» du ministère de la Communication.
Le Cdeps dément le Cored
Par ailleurs, le président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse bat en brèche les retrouvailles entre le patronat de la presse et la tutelle, sous la houlette du Cored, lors de leur rencontre du 7 mai dernier. Au contraire, relève le patron du Cdeps, cette rencontre n’a fait que révéler les divergences de fond sur l’aide à la presse entre le ministère et le patronat. «Contrairement à une soi-disant compromission, le Cdeps continue toujours de dénoncer les critères iniques de répartition de l’aide à la presse et de réclamer la publication d’un arrêté du ministre sur les bénéficiaires et les montants alloués», martèle M. Kane.
Moussa CISS