«L’Union des magistrats sénégalais s’occupe de deux choses principalement : la première, c’est l’amélioration des conditions matérielles de travail des magistrats et la seconde, c’est l’amélioration du fonctionnement de l’institution judiciaire tant du point de vue de l’indépendance de la justice que du point de vue de la qualité du service public. Et quand je dis service public de la justice, c’est aussi bien ce qui se passe au niveau des tribunaux que ce qui se passe après les sentences, à savoir les prisons. Nous avons décidé d’organiser cette session autour de la problématique de la prison et particulièrement autour de l’aménagement des peines et des peines alternatives à l’incarcération, parce que nous estimons que c’est une problématique importante, compte tenu de tout ce que vous savez sur la population carcérale et ses effets pervers sur le fonctionnement de l’institution judiciaire et sur les détenus en particulier. Le souhait, c’est de voir la palette de mesures qui sont mises à la disposition des magistrats être appliquée de manière effective. Parce que ce qu’on a remarqué, c’est que c’est une loi qui date de 2000 qui donne aux magistrats la possibilité de prendre d’autres mesures que l’emprisonnement. Malheureusement, on se rend compte que malgré cela, son application n’est pas effective. Si on fait des statistiques, il y a très peu de mesures qui sont prises. La question c’est : pourquoi cette loi n’est pas respectée ? Les raisons tiennent parfois à la loi elle-même, parce que le dispositif qui est souvent pratiqué n’est pas prévu ; elle peut tenir également à l’habitude du juge, au manque de formation et au déficit de sensibilisation. Parfois, c’est un problème de comportement».
A.D