Le dossier sur l’incendie perpétré au siège de la coalition Taxawu Senegaal n’avance pas. C’est du moins l’avis de Khalifa Sall et ses camarades, après le jugement rendu dans l’affaire des 81 gardes rapprochées de la coalition Sàmm Sa Kàddu par le tribunal de Saint-Louis après les incidents regrettables survenus durant la campagne électorale pour les législatives du 17 novembre dernier.
Ainsi, à travers un communiqué publié ce mercredi 8 janvier, «Taxawu Senegaal dénonce avec la plus grande fermeté cette politique de deux poids, deux mesures qui met en péril la confiance des citoyens envers les institutions de l'État ».
Selon eux, « rien ne justifie que des criminels, identifiables et liés à un acte aussi lâche et abject que l'incendie volontaire de notre siège, puissent bénéficier d'une impunité scandaleuse, alors que d'autres affaires, moins graves et moins documentées, sont traitées avec une promptitude exemplaire ».
«La gendarmerie n’a pas le droit de faillir ni de céder à des pressions politiques »
Il exige que toute la lumière soit faite sur cet incendie criminel et que les coupables, quels qu'ils soient, soient traduits en justice et sanctionnés à la hauteur de leur crime. « À la gendarmerie, Taxawu Senegaal rappelle qu'elle a pour mission d'enquêter sur les crimes et d'en traquer les auteurs, sans distinction ni favoritisme. Pour l'honneur de sa fonction et l'intégrité de notre système judiciaire, elle n'a pas le droit d'y faillir ni de céder à des pressions politiques qui ternissent l'idéal républicain », font-ils savoir.
Pour autant, Khalifa Sall et Cie disent constater « avec étonnement la diligence et la célérité dont ont fait preuve les autorités judiciaires et les forces de l'ordre dans le traitement du dossier des membres de la sécurité de la coalition Sàmm Sa Kàddu. En un temps record, des investigations ont été menées, un procès organisé et un verdict injuste rendu. Ce traitement singulier, malheureusement orienté, contraste, à tous égards, avec l'état d'inertie dans lequel stagne l'enquête sur l'incendie criminel de notre siège, survenu bien avant les faits incriminant les membres de la sécurité de la coalition Sàmm Sa Kàddu ».
Car, soulignent-ils, «deux mois se sont écoulés depuis cette attaque lâche, sans qu'aucune avancée tangible ne soit enregistrée. Les enquêteurs, pourtant en possession d'images montrant les assaillants et d'enregistrements de menaces explicites proférées par un haut responsable du parti au pouvoir la veille de cet acte odieux, n'ont procédé à aucune arrestation. Cette inégalité flagrante dans le traitement des dossiers judiciaires est une balafre aux principes d'équité et de justice qui devraient présider au fonctionnement d'une République ».
« Taxawu Senegaal n'aura de répit que lorsque les auteurs de cet acte odieux auront été identifiés, arrêtés et condamnés »
Sur ce, la plateforme Taxawu Senegaal réaffirme sa détermination à suivre ce dossier jusqu'à son dénouement. «Elle n'aura de répit que lorsque les auteurs de cet acte odieux auront été identifiés, arrêtés et condamnés avec la rigueur qu'imposent les lois de notre pays », lit-on toujours dans le document.
Par ailleurs, elle s’est réjouie du retour parmi eux de tous ces jeunes après deux mois de détention arbitraire à la prison de Saint-Louis et exprime son soutien indéfectible à ceux qui sont encore en détention ainsi qu'à leurs familles.