Ceux qui travaillent à la rationalisation des agences ne devraient sûrement pas rater l’Office national des pupilles de la Nation. Avec une cible et des activités qui se rétrécissent de plus en plus, il serait aujourd’hui pertinent de redéployer cette administration, en faisant d’elle une simple Direction au sein du ministère de tutelle, ou en l’intégrant par exemple à une structure plus grande avec des fonctions similaires, comme la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale (Dgpsn). Ce qui permettra de faire des économies importantes pouvant être réinvesties dans la prise en charge des pupilles, sous forme d’augmentation de leurs allocations.
L’Office national des pupilles de la Nation (Onpn) est passé agence d’exécution en 2012 par le décret 211-2012 modifiant et remplaçant le décret n°2008-1339 du 13 novembre 2008. Aujourd’hui, les autorités chargées de la restructuration des agences ne devraient pas oublier l’Onpn. Les raisons de faire passer la structure à la trappe de la rationalisation sont multiples et pertinentes.
Une centaine de pupilles (mineures) actuellement et il n’y en aura plus ou presque dans deux ans
La première est que le budget de cette agence est consacré, pour l’essentiel, au fonctionnement (salaires, véhicules, émoluments des membres du Conseil de surveillance…), la part revenant aux pupilles, qui touchent aujourd’hui 150.000 F Cfa par trimestre, étant la plus congrue. La seconde raison, et pas des moindres, est qu’actuellement, la cible de cette structure est très réduite. La plupart des pupilles (852), dont le gros lot, plus des 2/3, est constitué des orphelins du Joola (autour de 700), ont atteint l’âge de la majorité. Pour les pupilles du Joola, ils sont une centaine à être encore mineurs. Et dans deux ans, il n’y aura plus de mineurs parmi eux (pour rappel, le naufrage du Le Joola a eu lieu le 26 septembre 2002). D’ailleurs, ce nombre de plus en plus limité de pupilles a contribué à l’augmentation des allocations trimestrielles, qui sont passées de 60.000 à 150.000 francs Cfa pour chaque pupille. Et le montant devrait grimper pour atteindre le double ou plus de son niveau actuel, vu la réduction progressive des orphelins mineurs.
Quasi-absence de matière de travail, d’activités significatives et pertinentes
Sa cible de plus en plus réduite, la matière de travail de l’Office l’est également. Sa mission, la prise en charge des pupilles, se limite aujourd’hui quasiment à la gestion et au transfert trimestriel des allocations précitées à des dizaines d’orphelins et à l’accompagnement éducatif et sanitaire. Le peu de matière de travail et d’activités significatives et pertinentes sont plus que manifestes, avec essentiellement des ateliers de renforcement de capacités pour les pupilles en classe d’examen, des colonies de vacances... Pour preuve de la baisse sensible d’activités, l’office, selon nos sources, n’a plus de psychologue ou de travailleur social digne du nom, devant s’occuper du suivi psychosocial qui était fortement recommandé par les textes législatifs et réglementaires le régissant, au bénéfice des pupilles, notamment des orphelins du Joola. Mieux, c’est la seule agence d’exécution sans secrétaire général et sans Directions sectorielles. Et depuis un bon moment, 2 ans précisément, les réunions techniques ou de coordination sont délaissées, le Dg et son assistant décidant de tout. C’est dire la pertinence et l’urgence de redéployer cette administration, en ces temps de rationalisation des Agences publiques. Une Direction, une Division ou même un Bureau au ministère de tutelle, ou dans une agence plus importante, peut suffire pour s’acquitter efficacement des tâches de prise en charge de quelques dizaines de pupilles, pour un budget qui tourne autour d’un demi-milliard. Ce qui permettrait d’ailleurs d’économiser une part très importante du budget, qui va au fonctionnement de l’agence, et de pouvoir le reverser aux allocations des pupilles.
Dissolution et intégration à la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale (Dgpsn)
Même s’il reçoit quelques dizaines d’enfants de fonctionnaires déclarés pupilles de la Nation, en plus des orphelins du Joola (l’essentiel de la cible), la structure qui est sous la tutelle technique du ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants pourrait être dissoute et intégrée à la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale (Dgpsn) qui est maintenant sous la tutelle du ministère du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale. Cela est d’autant plus pertinent que la Dgpsn joue aujourd’hui un rôle leader dans les transferts sociaux, avec, par exemple, les bourses de sécurité familiale qui concernent un nombre beaucoup plus important de bénéficiaires. En plus, l’approche holistique et familiale bénéficierait plus aux pupilles et veuves. D’autant plus que c’est le même ministère, dont dépend la Dgpsn, qui gère aussi la Couverture maladie universelle (Cmu), un volet important dans l’accompagnement sanitaire des pupilles.
Mbaye THIANDOUM
L’Office national des pupilles de la Nation (Onpn) est passé agence d’exécution en 2012 par le décret 211-2012 modifiant et remplaçant le décret n°2008-1339 du 13 novembre 2008. Aujourd’hui, les autorités chargées de la restructuration des agences ne devraient pas oublier l’Onpn. Les raisons de faire passer la structure à la trappe de la rationalisation sont multiples et pertinentes.
Une centaine de pupilles (mineures) actuellement et il n’y en aura plus ou presque dans deux ans
La première est que le budget de cette agence est consacré, pour l’essentiel, au fonctionnement (salaires, véhicules, émoluments des membres du Conseil de surveillance…), la part revenant aux pupilles, qui touchent aujourd’hui 150.000 F Cfa par trimestre, étant la plus congrue. La seconde raison, et pas des moindres, est qu’actuellement, la cible de cette structure est très réduite. La plupart des pupilles (852), dont le gros lot, plus des 2/3, est constitué des orphelins du Joola (autour de 700), ont atteint l’âge de la majorité. Pour les pupilles du Joola, ils sont une centaine à être encore mineurs. Et dans deux ans, il n’y aura plus de mineurs parmi eux (pour rappel, le naufrage du Le Joola a eu lieu le 26 septembre 2002). D’ailleurs, ce nombre de plus en plus limité de pupilles a contribué à l’augmentation des allocations trimestrielles, qui sont passées de 60.000 à 150.000 francs Cfa pour chaque pupille. Et le montant devrait grimper pour atteindre le double ou plus de son niveau actuel, vu la réduction progressive des orphelins mineurs.
Quasi-absence de matière de travail, d’activités significatives et pertinentes
Sa cible de plus en plus réduite, la matière de travail de l’Office l’est également. Sa mission, la prise en charge des pupilles, se limite aujourd’hui quasiment à la gestion et au transfert trimestriel des allocations précitées à des dizaines d’orphelins et à l’accompagnement éducatif et sanitaire. Le peu de matière de travail et d’activités significatives et pertinentes sont plus que manifestes, avec essentiellement des ateliers de renforcement de capacités pour les pupilles en classe d’examen, des colonies de vacances... Pour preuve de la baisse sensible d’activités, l’office, selon nos sources, n’a plus de psychologue ou de travailleur social digne du nom, devant s’occuper du suivi psychosocial qui était fortement recommandé par les textes législatifs et réglementaires le régissant, au bénéfice des pupilles, notamment des orphelins du Joola. Mieux, c’est la seule agence d’exécution sans secrétaire général et sans Directions sectorielles. Et depuis un bon moment, 2 ans précisément, les réunions techniques ou de coordination sont délaissées, le Dg et son assistant décidant de tout. C’est dire la pertinence et l’urgence de redéployer cette administration, en ces temps de rationalisation des Agences publiques. Une Direction, une Division ou même un Bureau au ministère de tutelle, ou dans une agence plus importante, peut suffire pour s’acquitter efficacement des tâches de prise en charge de quelques dizaines de pupilles, pour un budget qui tourne autour d’un demi-milliard. Ce qui permettrait d’ailleurs d’économiser une part très importante du budget, qui va au fonctionnement de l’agence, et de pouvoir le reverser aux allocations des pupilles.
Dissolution et intégration à la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale (Dgpsn)
Même s’il reçoit quelques dizaines d’enfants de fonctionnaires déclarés pupilles de la Nation, en plus des orphelins du Joola (l’essentiel de la cible), la structure qui est sous la tutelle technique du ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants pourrait être dissoute et intégrée à la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale (Dgpsn) qui est maintenant sous la tutelle du ministère du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale. Cela est d’autant plus pertinent que la Dgpsn joue aujourd’hui un rôle leader dans les transferts sociaux, avec, par exemple, les bourses de sécurité familiale qui concernent un nombre beaucoup plus important de bénéficiaires. En plus, l’approche holistique et familiale bénéficierait plus aux pupilles et veuves. D’autant plus que c’est le même ministère, dont dépend la Dgpsn, qui gère aussi la Couverture maladie universelle (Cmu), un volet important dans l’accompagnement sanitaire des pupilles.
Mbaye THIANDOUM