Entre octobre et décembre 2020, le Sénégal a enregistré sept cas de fièvre jaune entre Tamba, Kédougou et Matam, dont deux décès. La notification a été faite mercredi à l’Oms par les autorités sanitaires du Sénégal. Ainsi, l’agence onusienne, qui considère le Sénégal Oriental come une zone à «haut risque», recommande la vaccination contre la fièvre jaune pour tous les voyageurs internationaux âgés de 9 mois ou plus qui se rendent au Sénégal.
L’agence onusienne a annoncé sept cas confirmés de fièvre jaune au Sénégal entre octobre et décembre 2020, suite à la notification des autorités sanitaires sénégalaises. Ces cas ont été signalés dans quatre districts sanitaires de trois régions du Sénégal. Il s’agit des régions de Tamba, Kédougou et Matam. En effet, quatre cas ont été notés dans trois zones de santé du district sanitaire de Kidira, dans la région de Tambacounda. Deux cas ont été signalés dans la région de Kédougou dont 1 à Kédougou ville et un autre à Saraya. Dans le Nord du pays, un cas a été signalé dans le district sanitaire de Thilogne, dans la région de Matam. Parmi les deux décès, l’un est survenu à l’hôpital régional de Matam et l’autre à l’hôpital régional de Tambacounda. Suite à ces cas notifiés, l’outil stratégique d’évaluation des risques (Star) a classé la fièvre jaune au Sénégal dans la catégorie «faible». Selon l’Oms, il s’agit d’un niveau quand «de petits foyers peuvent être observés mais probablement pas un foyer important». Le détail du rapport montre que les premiers cas ont été notifiés dès la mi-octobre, suite au prélèvement d’un échantillon le 18 octobre dernier, sur une femme de 40 ans, vivant dans le district de Kidira. Un cas qui sera confirmé par l’Institut Pasteur de Dakar comme étant la fièvre jaune le 29 octobre. Le premier décès a été recensé deux jours plus tard avec la mort d’un garçon de 8 ans, dont la maladie a débuté dans le district de Kidira. Dès que ces cas suspects ont été confirmés, le ministère de la Santé a déclenché «une réponse rapide». Les activités de réponse comprennent la vaccination de la population locale, une surveillance renforcée ou la lutte contre les vecteurs.
La partie orientale du Sénégal considérée comme une zone à haut risque
Plus largement, la détection de cas de fièvre jaune dans les régions de Tambacounda et de Kédougou démontre, d’après l’agence onusienne, «la possibilité d’une propagation sylvatique de la fièvre jaune à des personnes non vaccinées dans une zone rurale». Bien que le Sénégal ait mené une vaccination de masse en 2007, la partie orientale du pays est considérée comme étant à «haut risque de transmission endémique de la fièvre jaune». Dans ces conditions, les personnes non vaccinées restent vulnérables à l’infection par la fièvre jaune, en raison notamment de la persistance de la maladie chez les primates (cycle sylvatique), en particulier dans les zones rurales. De plus, l’Oms redoute que la pandémie de Covid-19 perturbe les activités de vaccination de routine en raison de la charge qui pèse sur les systèmes de santé. L’autre menace, c’est la baisse du recours à la vaccination, en raison «de l’éloignement physique ou de la réticence des communautés».
L’Onu recommande la vaccination aux voyageurs internationaux qui se rendent au Sénégal
L’Oms a d’ailleurs publié des directives sur les activités de vaccination pendant la pandémie du coronavirus. «Lorsque les conditions le permettront, la Stratégie mondiale pour l’élimination des épidémies de fièvre jaune (Eye) soutiendra la reprise rapide des activités de prévention de la fièvre jaune», fait noter l’Oms. En attendant, l’agence onusienne recommande la vaccination contre la fièvre jaune pour tous les voyageurs internationaux âgés de 9 mois ou plus qui se rendent au Sénégal. De plus, Dakar exige un certificat de vaccination contre la fièvre jaune pour les voyageurs en provenance de pays à risque de transmission de la fièvre jaune et pour les voyageurs ayant transité plus de 12 heures dans un aéroport d’un pays à risque de transmission de la fièvre jaune. En effet, ces cas de fièvre jaune sont intervenus quelques jours après la notification d’une épidémie de fièvre jaune, qui a touché dès la fin du mois d’octobre le nord-ouest de la Guinée. Dans ce pays voisin, révèle l’Agence onusienne une cinquantaine de cas ont été détectés dont 14 décès suspects non confirmés. Toutefois, l’Onu n’a pas manqué de préciser que la prévention de la fièvre jaune est possible grâce à un vaccin extrêmement efficace, sûr et peu coûteux. Selon l’Oms, une seule dose de celui-ci confère une immunité durable et protège à vie contre la maladie, sans qu’il y ait besoin d’une dose de rappel. Le vaccin confère une immunité efficace dans les 30 jours pour 99% des sujets vaccinés.
Moussa CISS