9 milliards, c’est le bénéfice exceptionnel et historique enregistré en 2018 par le Port autonome de Dakar (Pad). C’est hier, à l’issue du Conseil d’administration, que le Directeur général de ladite société, Ababacar Sadikh Bèye, a dressé son bilan réalisé en un an et demi. Pour ce dernier, ce résultat a été obtenu grâce à une combinaison de recettes d’optimisation et d’une vision clairement définie, qui a permis de resserrer les lignes sur un certain nombre de charges, tout en maintenant les emplois. L’ancien Directeur de l’Ansd ne compte pas s’arrêter là, puisqu’il veut aujourd’hui faire du port de Dakar le moteur de l’émergence.
«Au sortir de l’exercice clos au 31 décembre 2018, le Port a fait un bénéfice avant impôt de 9 milliards et le Port va payer en impôt 3 milliards ce qui veut dire que le port se retrouve avec un résultat net de 6,325 milliards de francs», affirme le Directeur général du Port autonome de Dakar. Non sans préciser que c’est un résultat jamais égalé dans l’histoire du Port. «En 2018, le Port a fait des résultats exceptionnels et historiques grâce à l’expertise et à l’engagement des portuaires, grâce aussi à l’orientation stratégique des administrateurs, mais aussi à la confiance du président de la République, Macky Sall. ce sont des résultats jamais atteints», se réjouit-il.
«TOUS LES EMPLOIS TROUVÉS EN 2017 ONT ETE MAINTENUS, TOUS LES CONTRATS ONT ETE RENOUVELÉS»
S’agissant du travail abattu durant ces derniers mois, Aboubacar Sadikh Bèye d’informer que d’importants exploits ont été réalisés. «Tous les emplois trouvés en 2017 ont été maintenus, tous les contrats ont été renouvelés. Malgré toutes ces charges, nous avons pu améliorer le solde de trésorerie qui était négatif de 7,8 milliards et aujourd’hui, le Port a une trésorerie positive de 7,4 milliards. Ce qui fait que c’est un effort de plus de 15 milliards qu’on a pu obtenir. L’encours de la dette a été amélioré, passant de 45 milliards à 35 milliards aujourd’hui», explique-t-il. Avant d’ajouter : «sur le plan de la congestion, nous avons fait des efforts énormes. Ça faisait partie de nos priorités. En septembre, nous connaissions des pics de congestion qui faisaient que les bateaux restaient en rade des fois 15 jours, 20 jours jusqu’à 30 jours ; aujourd’hui, les bateaux restent 3 à 4 jours, ce qui est une moyenne pour tous les ports du monde».
«1800 CAMIONS ENTRENT CHAQUE JOUR DANS LE PORT»
Pour le Directeur général du Pad, sept grands projets phares sont aujourd’hui devant eux, afin de réaliser leur objectif de faire du Port de Dakar le moteur de l’émergence. «D’abord, il y a le Port de Ndayane, qui devrait démarrer incessamment avec un ambitieux programme d’investissement de 3 milliards de dollars, sur les trois phases. Il nous faut aussi démarrer la phase pilote de la gestion des flux de camions, qui consiste en un système de rendez-vous qui fait qu’aucun camion ne rentre dans le Port s’il n’a obtenu un rendez-vous. Il nous faut également travailler sur le guichet unique, qui est une plateforme électronique d’enlèvement de la marchandise. Cette plateforme devrait permettre aussi d’accroitre l’efficacité opérationnelle du Port. Nous mettrons aussi 5 milliards pour la voierie, c’est-à-dire la réfection de toutes les voies, les routes à l’intérieur du Port et le plan de circulation. Nous avons un texte réglementaire d’exploitation du Port qui date de 1965, nous allons aussi finaliser le nouveau texte d’exploitation. Et enfin, le fonctionnement à feu continu. 24/24, le port doit fonctionner. Il y a des segments aujourd’hui qui fonctionnent 24/24 mais ce n’est pas tous les segments», liste-t-il.
Par rapport à la congestion, qui constitue un véritable problème, le Directeur général d’annoncer que d’importantes mesures seront prises incessamment. «Il nous reste à travailler sur la congestion au niveau terrestre, les entrées et les sorties dans le port et la gestion des flux de camions. Nous sommes en train de faire beaucoup d’efforts à ce niveau. Nous avons 1800 camions qui rentrent tous les jours dans le port, mais sans planification de ces entrées et sorties, nous avons la congestion qui fait que pour la manutention d’un bateau de 40 tonnes de riz, vous pouvez mettre 20 jours. Il faut une efficacité opérationnelle pour permettre au port d’être beaucoup plus fluide», renseigne le Dg du Pad.
Dans le programme fixé par l’ensemble des parties prenantes, une importante partie est dédiée aux jeunes dans le cadre de leur formation professionnelle, mais aussi de leur entrée dans le monde du travail.
«NOUS AVONS LES PROJETS LES PLUS PRETS POUR EXECUTER LE FAST-TRACK DU CHEF DE L’ETAT»
«Nous avons un pari de faire du port un moteur de l’émergence, mais nous allons le faire avec les jeunes portuaires pour qui nous avons un ambitieux programme de formation sur les métiers du port, mais aussi sur tout ce qui tourne autour du gaz et du pétrole. Nous allons incessamment signer un accord avec l’Ucad et des jeunes qui vont travailler sur l’informatique et faire de ce port un smart-port», explique-t-il. Avant d’ajouter : «nous voulons engager tout le pays dans ce travail de faire du port un outil économique au service du Plan Sénégal émergent. Et nous sommes persuadés que le port a tous les projets pour être inscrit dans les programmes fast-track du Président. Nous avons les projets les plus prêts pour exécuter l’ambition du chef de l’Etat».
Les travailleurs du port vont également avoir leur part du gâteau. «Nous allons aussi avec les partenaires sociaux faire en sorte que tous les travailleurs soient rétribués en conséquence des efforts qui ont été fournis pour obtenir ces résultats extrêmement importants, puisqu’on rétablit les équilibres financiers de l’entreprise et on se met en perspective de notre vision de faire du port de Dakar le moteur de l’émergence», affirme le Directeur général.
Khadidjatou DIAKHATE