La Sen’Eau qui a démarré ses activités en janvier 2020 se retrouve avec un déficit de 4 milliards de francs Cfa pour sa première année de gestion. Le collège des délégués du personnel constate avec beaucoup d’amertume cette situation. Selon ces syndicalistes, bien que le personnel fournisse beaucoup d’efforts pour la bonne marche de l’entreprise, il existe beaucoup de zones d’ombre dans leur environnement de travail, une organisation incohérente mais aussi la suppression progressive de beaucoup d’acquis.
Le manque d’eau récurent dans Dakar et ses environs n’est pas le seul problème auquel la Sen’Eau devra faire face désormais. Les délégués syndicaux de ladite entreprise ne comptent plus se laisser faire. Dans un communiqué, ces derniers évoquent en premier lieu le déficit de 4 milliards de francs Cfa de la Sen’Eau en une seule année. Selon les délégués du personnel, cette information est tombée comme un couperet parée de ses commentaires laconiques, incompris et confus. Pour la première année de sa gestion, la Sen’Eau a connu un déficit de 4 milliards de nos francs. Ce qui s’ajoute aux nombreux points d’ombre autour notre environnement de travail, le déficit de communication interne, l’organisation incohérente du travail en entreprise, la suppression progressive et insidieuse de pas mal d’acquis, le déficit d’accompagnement sur les questions sociales», relèvent-ils.
Pourtant, notent ces derniers, le personnel s’est beaucoup donné pour de bons résultats. «Nous n’accepterons pas les maquillages, les charges extraverties par l’assistance technique non justifiée, les contrats léonins en cours d’être passés dans la totale opacité, la réduction expresse de nos légitimes revendications pour l’amélioration de nos conditions de travail», préviennent les syndicalistes.
Dénonçant toujours l’injustice qu’ils vivent au sein de la société, le collège des délégués du personnel attire l’attention sur la suppression des heures supplémentaires et leur remplacement par des missions additives non contractuelles. Ils fustigent aussi la rampante suppression des promotions internes, la non-transparence dans les recrutements, avant d’appeler leurs camarades à dire non.
Abordant le cas de leur collègue de Diourbel, sauvagement attaqué par les populations de Mbacké, le collège invite la direction à en tirer toute les conséquences avant que l’irréparable ne se produise. «Le processus de capitalisation est en cours. Nous dénonçons avec la dernière énergie l’imputation d’intérêts indus par le gouvernement en confiant au Fonsis le portage de notre part de capital sans nous aviser, et qui ont porté le montant de notre capitalisation à hauteur d’environ un milliard soixante-dix millions (1.070.000.000) F Cfa», clarifient-ils. Poursuivant, ces derniers renseignent qu’ils avaient mobilisé à travers leur Fonds Commun de Placement les montants de leur contribution, ce qui a ralenti leur capacité de placement depuis 2019 affaiblissant ainsi sa capacité de rendement. «Mais depuis lors, hélas, la Sen’Eau, notre employeur et le ministère de l’Eau notre tutelle sont restés muets pour nous accompagner, ni financièrement, ni stratégiquement, ni pour la facilitation. Camarades, menons le combat pour que le gouvernement supporte ces intérêts et taxes de portage indus», tonnent ils.
Ndèye Khady DIOUF