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SEYDOU DIOUF, PRESIDENT DE LA FEDERATION SENEGALAISE DE HANDBALL: «Le mouvement sportif recevra très bientôt l’aide de l’Etat»



SEYDOU DIOUF, PRESIDENT DE LA FEDERATION SENEGALAISE DE HANDBALL: «Le mouvement sportif recevra très bientôt l’aide de l’Etat»
 
L’actuel président de la Fédération sénégalaise de handball, Seydou Diouf, rassure le mouvement sportif sénégalais. Invité du club de l’Anps, le député a soutenu que l’«oubli sera corrigé» concernant les groupements sportifs impactés par le Covid-19. Dans cet entretien, il a déclaré être candidat à sa propre succession à la tête du handball national.
 
Les groupements sportifs s'estiment oubliés par le pouvoir politique dans le plan de résilience. Est-ce à dire que le sport n'a pas de poids aux yeux du pouvoir politique ou avez-vous une autre appréciation de cette situation ?
 
J’estime que c’est vrai que le gouvernement a fait focus sur les secteurs économique, sanitaire et tout ce qui touche les populations de plus près, mais l’un dans l’autre, j’ai eu à discuter avec le ministre des Sports, et je pense que ce qui semble être un oubli va être très bientôt corrigé, puisqu’à ce niveau, des dispositions sont prises. Le mouvement sportif recevra très bientôt l’aide de l’Etat. Je lui disais que le mouvement sportif est tout aussi impacté, parce que nous avons, notamment dans le football professionnel, beaucoup de clubs qui sont en train de prendre en charge des salaires de joueurs. C’est valable pour la lutte, les courses hippiques qui avaient l’habitude de mettre des gains sur une journée de compétition. Je ne parle même pas du sport amateur, mais du sport professionnel, il y a effectivement des impacts réels avec des ressources qui continuent de manquer. En période de pandémie, lorsque les entreprises sont touchées, le premier secteur de coupe budgétaire, c’est bien le sponsoring et le marketing. Donc forcément les clubs n’ont plus de ressources. Je salue l’attitude du ministre des Sports qui est en train de prendre toutes les diligences requises pour pouvoir apporter un soutien aux différentes fédérations.
 
L’équipe nationale féminine de handball est composée essentiellement d’expatriées. Que comptez-vous faire pour inverser la tendance ? N’est-il pas temps de miser sur la formation pour développer la discipline au niveau national ?
 
C’est vrai, mais ce sont des Sénégalaises. Nous avons pris le parti de le faire, parce que pendant longtemps, le hand-ball est resté en rase campagne. Il n’y avait plus de formation, les compétitions ne se jouaient plus régulièrement, donc faire émerger une génération capable de tenir tête aux grandes nations de handball africain dans le secteur féminin, c’était très compliqué. Nous avons fait le choix de dire : quel que soit l’endroit où se trouve une Sénégalaise qui joue au handball, nous allons travailler à la faire venir. On le fait depuis 2010, en professionnalisant l’organisation de la sélection féminine, en cherchant des entraineurs de haut niveau. L’option que nous avons prise de faire un focus sur le handball féminin était liée au fait que sur le continent africain, si on voulait avoir des résultats très rapidement pour avoir une vitrine de la discipline au plan national et pouvoir légitimer les moyens que nous allons demander à l’Etat, il fallait avoir des résultats. Pour faire des résultats en Afrique sur le handball, tout de suite, on s’est dit : chez les garçons, c’est un peu plus compliqué, parce qu’il y a la Tunisie, l’Égypte et l’Algérie qui trônent sur le toit de l’Afrique depuis longtemps et qui sont en avance du point de vue infrastructures et championnat. Donc, chez les filles, en dehors de l’Angola, on a vu que la Tunisie était vieillissante ainsi que la RDC et le Cameroun qui émergeait, on s’est dit qu’on va essayer de grappiller de la place sur le handball féminin. Pour ça, il fallait mettre des athlètes de haut niveau. Je n’ai pas d’état d’âme, on ne peut pas demander à l’Etat de nous donner des moyens, prendre des joueurs locaux, aller en compétition pour se faire laminer au bout de 2 ou 3 journées. Ça ne fait pas sérieux. Pour autant, nous sommes en train de travailler à faire en sorte d’avoir dans nos sélections des filles qui vivent ici. Ce travail a déjà commencé. Au championnat du monde, dans le groupe de 20, il y a eu deux jeunes locales, U20 et cadette, Khady Seck et Ndiolé Sène, parce qu’elles ont des potentiels pour l’avenir. Nous sommes en train de mettre sur pied le centre national d’entrainement des filles. Ce sont des filles qu’on a mis en internat à Thiès, justement pour préparer les joutes de 2022, c’est-à-dire les JOJ et la Can que le Sénégal va abriter.
 
L’équipe nationale masculine est quasi inexistante ? Comment expliquez-vous cet état de fait ?
 
Quand je suis arrivé à la tête de l’équipe fédérale, nous avions misé sur la sélection masculine, entre 2010 et 2014. Les filles se plaignaient parce qu’il y avait une génération aussi expatriée avec quelques joueurs locaux. On avait un potentiel en France que nous avons exploité ce qui a fait qu’en 2012, nous étions 5e à la Can à Rabat. En 2014 on a chuté et les filles ont commencé à grimper. Depuis lors, on a du mal avec les garçons. Il s’en est suivi une cascade de mésaventures, d’abord en Guinée puis aux Jeux africains. Il nous faut repenser la politique chez les garçons, nous y sommes. Nous allons faire la même chose qu’on a faite avec les filles. Un travail d’identification sera fait pour démarrer le projet.
 
A quand l'assemblée générale ? 
 
L’AG a été programmée en début avril, malheureusement, il y a eu l’impact du Covid-19. L’autre problème qui se pose, c’est que nous sommes en train de réfléchir sur le format de l’AG que nous allons faire. Faudra-t-il aller vers une refonte totale des textes, ou allez sur l’ancienne formule ? Personnellement, je n’ai pas de préférence parce que les résultats vont déterminer les acteurs. Ils vont juger de notre travail. Je serais bien sûr candidat à ma propre succession. Nous avons des chantiers chez les jeunes, beaucoup de sacrifices ont été consentis par les membres du comité directeur et par les clubs. Le Handball est resté longtemps sans avoir les moyens de se développer. On travaille à mobiliser des ressources financières, du sponsoring. On en a aujourd’hui, on arrive à lever des ressources avec les différentes campagnes de l’équipe féminine pour financer le développement et les activités au niveau national. Il n’y a pas de raison d’arrêter, je vais assumer pour au moins lancer ces projets importants et enfin penser au repos.
 
La Can féminine 2020 est prévue au Cameroun. Quelles sont les dernières nouvelles. Est-elle maintenue ou pas ?
 
Nous avons reçu la semaine dernière un courrier de la Confédération africaine, suite aux réaménagements du calendrier de la Fédération internationale, oui la Can au Cameroun est maintenue. Elle était censée se tenir au mois de décembre 2020, mais avec ce contexte, elle a été décalée du 10 au 21 juin 2021. Cette date nous arrange parfaitement, parce que nous étions engagés sur le TQO de mars 2021 en Espagne et pour lequel le Sénégal est impliqué. Nous avons aussi les contraintes du Ramadan au mois de mai. Ça coïncidera aussi avec la fin du championnat français et nous pourrons enchainer à la Can.
 
Le Président Sall avait promis de porter à 1% du budget national le budget du sport. Cette promesse tarde à se concrétiser, allez-vous porter ce combat pour le mouvement sportif ?
 
Je suis beaucoup plus orienté vers l’application et la finalisation des textes portant code du sport, avec notamment la mise en place du Fonds national de développement du sport. Ce chantier est plus important parce qu’en réalité, même si dans la loi de finance initiale, que nous votons en décembre, après un long marathon budgétaire de 2 mois, le montant alloué au sport est en affichage, toutes les campagnes du foot, du basket et du handball sont hors budget initial du ministère des Sports. Dans la pratique, même avec un budget de 15 milliards du ministère des Sports, on dépassait toujours à la fin de l’exercice. Si on pouvait se mobiliser sur le Fonds national de développement du sport avec une claire identification des postes budgétaires complétée par des apports du sponsoring et du mécénat, avec des mécanismes incitatifs dans le Code général des impôts, je pense qu’on serait dans un système de financement avec un panier avec plusieurs apports. A partir de là, on aurait pu dire qu’il nous faut 1%. Est-ce que le problème, c’est le pourcentage ou l’effectivité de la mise en place des ressources et l’atteinte des objectifs que nous nous fixons ? Je ne suis pas contre, mais il faudra que le crédit augmente chaque année au lieu de se figer sur 1%.
 
Qu’en est-il du projet de réhabilitation du stade de handball d’Ibar Diop ?
 
C’est un projet en cours et qui est intégré dans le cadre du projet Iba Mar Diop des JOJ 2022. Nous avons travaillé avec le comité d’organisation et le comité olympique, et nous avons convenu que Iba Mar fera l’objet d’une réhabilitation pour être fermé. C’est le temple du handball sénégalais et il retrouvera ses beaux jours.
 
 


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