Aminata Touré, ancienne Première ministre et envoyée spéciale du Président de la République, a mis en garde contre les risques de marginalisation dans le cadre de la réforme des services publics. Lors de la cérémonie de lancement des concertations sur ce sujet, elle a plaidé pour une inclusion accrue, notamment des personnes en situation de handicap.« Il faut veiller à intégrer pleinement les personnes vivant avec un handicap dans les services publics. Par exemple, il serait essentiel d’installer des rampes d’accès dans les bâtiments administratifs. Les autorités ont fait des progrès en les reconnaissant comme des citoyens à part entière, mais il reste encore du chemin à parcourir », a déclaré Aminata Touré. Tout en saluant les avancées vers la digitalisation des services, elle a souligné l’importance de ne pas creuser les inégalités numériques. « La digitalisation est une solution importante, mais elle ne doit pas être un facteur d’exclusion. De nombreuses personnes n’ont pas accès à Internet ou ne maîtrisent pas la lecture. Même si le taux d’informatisation est élevé, tout le monde n’est pas encore digitalisé », a-t-elle prévenu.
Aminata Touré a également recommandé de soutenir les services délégataires qui jouent un rôle crucial dans l’accompagnement des citoyens, notamment ceux qui n’ont pas les compétences nécessaires pour naviguer dans un monde numérique. « Il faut penser à ces jeunes qui travaillent avec l’État, qui aident des citoyens à remplir leurs données pour obtenir des documents administratifs comme des casiers judiciaires. Cela pourrait être l’occasion de créer des écoles pour leur formation », a-t-elle suggéré.
Elle a également abordé des problématiques essentielles comme le coût de l’éducation et des services publics. « Le coût des services publics reste élevé pour nos populations. Une étude approfondie est nécessaire pour rationaliser les dépenses et trouver un équilibre entre le coût et l’accessibilité à l’éducation », a-t-elle indiqué. Enfin, elle a appelé à la dépolitisation de l’administration publique, tout en se réjouissant de la volonté politique affichée pour conduire ces réformes. « Une administration efficace est la clé de la réalisation des grands objectifs. Les fonctionnaires et agents publics jouent un rôle central, et leur performance conditionne la réussite de ces ambitions », a-t-elle conclu.