Pour bénéficier des revenus des activités générées par le pétrole et le gaz, le chef de l’Etat est persuadé que cela passe par la formation. Toutefois, la formation, indique-t-il, doit être régulée au risque de voir dans chaque coin de rue une école qui forme aux métiers du pétrole.
A la suite des interventions des différents acteurs, le chef de l’Etat est revenu dans ses réponses, sur l’importance de la formation dans toutes la chaine de valeur du pétrole et du gaz. C’est ce qui a été à l’origine, dit-il, de la création de l’Institut national du pétrole et du gaz (Inpg), dont la première promotion composée de 22 personnes est en formation depuis le mois d’octobre dernier. Même s’il invite les jeunes à s’ouvrir aux métiers du pétrole et du gaz, il plaide pour une régulation dans la formation. A l’en croire, il ne s’agit pas de former des universitaires à l’Inpg, mais des professionnels destinés au secteur privé et à l’administration. En effet, indique-t-il, cette formation ne peut pas souffrir des aléas des universités. «Vous ne pouvez pas avoir des contraintes comme dans le secteur du pétrole et du gaz et avoir un institut qui part en grève quatre mois dans l’année. Ce n’est pas possible», fait remarquer le chef de l’Etat, qui révèle que le diplôme dans le secteur du pétrole et du gaz doit correspondre aux standards du secteur. Sinon, dit-il, il y a un gros risque qu’on retrouve à chaque coin de rue un tableau d’institut de formation aux métiers du pétrole et du gaz. «Il ne faut pas s’amuser. C’est comme si on laissait tout le monde devenir médecin. Il faut que la formation soit prise au sérieux et qu’elle soit totalement contrôlée et régulée», tranche le Président Sall.
Le pétrole n’appartient pas aux collectivités locales
Interpellé sur les fonds d’appui institués dans le Code minier et destinés aux collectivités locales, le président Sall s’est désolé de ce retard dans le paiement et révèle que les décrets ont été déjà pris. Ainsi, il a invité les collectivités locales à se rapprocher du ministre des Finances et du Trésor pour le déclenchement aux fins de paiements ou de début de paiement du fond minier social et de tout ce qui doit revenir aux collectivités. Cependant, suite à l’intervention du représentant du maire de Saint-Louis qui réclamait une part belle du pétrole dans les localités ou les découvertes ont été faites, le chef de l’Etat rappelle que le pétrole n’appartient pas aux collectivités locales. «Le pétrole et les ressources naturelles appartiennent au peuple», dit-il. Cependant, il révèle que l’exploitation de ces ressources dans ces localités peut avoir un impact positif dans l’hôtellerie, le tourisme etc. Poursuivant, il a fait un appel du pied au géant britannique (BP) dans le cadre de la responsabilité sociétale d’entreprise pour venir en aide à l’hôpital de Saint-Louis. «C’est le rôle de l’Etat, certes, mais j’aurai bien aimé une action forte de BP pour aider cette ville à réhabiliter son hôpital», lance le Président Sall.
Préférence nationale
De son côté, Abdourahmane Diouf, ancien responsable du parti Rewmi, venu porter le message de Babacar Ngom du Club des investisseurs, est revenu sur la préférence nationale. «Le protectionnisme économique tel que nous le comprenons au niveau du Club des investisseurs, ce ne n’est pas la détestation des autres, c’est l’amour de soi du point de vue économique», révèle-t-il d’emblée dans son intervention. A l’en croire, l’Etat doit accompagner ses investisseurs, comme il l’a fait dans le secteur agricole, pour avoir des champions. «C’est une intelligence économique de l’Etat. A chaque fois que nous sommes forts dans un domaine, dans une activité, vous croisez les doigts ; laissez le marché faire. Quand vous verrez de temps en temps que nous sommes moyens, agissez, essayez de nous protéger. Quand nous sommes vraiment faibles, nous comptons sur le chef de l’Etat», ajoute Abdourahmane Diouf. Quant au patron de l’Ascosen, Momar Ndao, il est d’avis que le Sénégal ne peut pas être lésé dans les contrats pétroliers, étant donné que nous avons un ingénieur à la tête du pays.
M. CISS