Dix projets publics identifiés pour un montant requis de 95,6 milliards, le secteur privé qui s’engage pour 210 milliards pour les 15 projets structurés du Lab, et un plan global d’opérationnalisation budgétisé à hauteur de 30,8 milliards ! Au-delà de ces résultats dans le cadre de la relance de l’industrie pharmaceutique, El Ousseyni Kane a l’impression que ça n’avance pas dans le secteur de la pharmacopée sénégalaise qui, à l’en croire, est la valeur ajoutée de l’industrie pharmaceutique sénégalaise.
Trois semaines après le lancement de l’atelier intensif de structuration du plan de relance de l’industrie pharmaceutique dénommé Lab organisé par le Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (Bos) les acteurs se sont retrouvés, hier, pour présenter les résultats à mi-parcours, en attendant la restitution des travaux le 22 octobre prochain. Pour rappel, au terme de ce Lab, l’industrie pharmaceutique du Sénégal a pour ambition de produire 50% de sa consommation de médicaments à l’horizon 2035. Cependant, les différentes présentations des projets et réformes destinés à la relance de l’industrie pharmaceutique ont laissé un goût d’inachevé chez le Directeur général du Bureau opérationnel de suivi du Pse, El Ousseyni Kane. En effet, accordant une grande importance à la pharmacopée sénégalaise, il se désole de constater que les travaux n’avancent pas dans ce sens. «Pour la pharmacopée, je suis déçu. Le Sénégal a une carte à jouer, mais j’ai l’impression qu’on n’avance pas alors que la pharmacopée est la valeur ajoutée de l’industrie pharmaceutique sénégalaise. Il faut aller vers ça», dit-il, décidé à accompagner les acteurs du Lab même s’ils doivent aller en Amérique du Sud pour voir ce qui s’y passe.
Les dix projets publics évalués à 95,6 milliards, le secteur privé s’engagent pour 210,7 milliards d’investissement
Dans sa présentation, El Hadj Samba Mbaye est revenu sur les différents projets retenus dans le cadre de la relance de l’industrie pharmaceutique et le financement requis pour leur mise en œuvre. A l’en croire, sur 15 projets publics identifiés au départ, le groupe de travail en a retenu dix après avoir procédé à la fusion de certains projets. Et, sur ces dix projets, la moitié est portée, dit-il, par le ministère de la Santé et de l’Action sociale. Poursuivant, il révèle que le financement global requis pour ces dix projets publics s’élève à 95,6 milliards francs Cfa. En outre, il révèle que 60% des projets privés sont dans le maillon de la production. En d’autres termes, sur les 15 projets privés structurés dans le Lab, 12 projets sont classés dans le maillon production, les autres dans la recherche-développement en phytothérapie, la distribution, etc. Le secteur privé, dit-il, pour ces différents projets, a pris des engagements de l’ordre de 210,7 milliards d’investissement.
Le plan d’opérationnalisation budgétisé à hauteur de 30,8 milliards
De son côté, Dr Ndèye Magatte Diaw qui a présidé le groupe de travail des réformes, est revenu sur les différentes réformes initiées. Une des réformes phares a porté sur la pharmacopée sénégalaise. A cet effet, elle révèle que le groupe a travaillé sur le cadre règlementaire de la mise en place de la pharmacopée sénégalaise en élaborant les projets de textes qui créent la pharmacopée sénégalaise. En plus d’élaborer, dit-elle, un plan d’opérationnalisation et un plan de mise en œuvre bien budgétisé. D’autres réformes ont été également engagées dont la réglementation de la phytothérapie, la future autorité de réglementation qui sera l’organe de régulation et de réglementation du secteur pharmaceutique. Le plan global d’opérationnalisation de ces réformes concerne neuf domaines et va s’étaler de 2021 à 2023. Dans cette dynamique, Dr Magatte Diaw a annoncé un plan d’urgence qui va durer six mois et qui, à l’en croire, sera un plan de transition qui va permettre aux laboratoires de contrôle de la pharmacie d’être à un niveau performant pour accompagner la production du vaccin de l’Institut Pasteur. Ce plan global d’opérationnalisation a été budgétisé à hauteur de 30,8 milliards, dont 5 milliards 93 millions réservés au plan d’urgence de transition.
M. CISS