Les revenus générés par le secteur des mines, du pétrole et du gaz s’élèvent à 162,03 milliards francs en 2019, selon le rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). De ce montant, 147,58 milliards sont affectés au budget de l’Etat. Pour autant, la contribution du secteur extractif dans l’économie reste encore faible, avec notamment 2,20% du Pib et 0,19% dans l’emploi.
Le rapport sur l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) 2019 a été rendu public, hier, par la présidente Eva Marie Coll Seck. L’exploitation dudit rapport fait ressortir que le secteur extractif a généré dans la période sous revue des revenus qui s’élèvent à 161,03 milliards francs Cfa. Le secteur minier arrive en tête avec 132,17 milliards francs Cfa, soit 82,15% des revenus extractifs et le secteur des hydrocarbures 22,58 milliards francs Cfa, soit 14,03%. Ce qui porte le total des paiements du secteur extractif à 154,75 milliards, soit 96,18%. S’y ajoutent les paiements sociaux 3,51 milliards, soit 2,18% ; les paiements environnementaux 0,44 milliard, soit 0,27% et les revenus versés à l’Uemoa et à la Cedeao 2,33 milliards, soit 1,45%. Ce qui porte les revenus générés par le secteur à 161,03 milliards. Comparés à l’exercice 2018, le total des revenus générés par le secteur extractif au Sénégal a évolué de 34,45 milliards francs Cfa, enregistrant ainsi une hausse de 29%. Une hausse qui s’explique par celle des revenus du secteur des hydrocarbures de 14,38 milliards francs Cfa, passant de 8,40 milliards en 2018 à 22,78 milliards en 2019.
Redressement fiscal pour Kosmos Energy et Sgo
Cela provient principalement du paiement de la deuxième tranche de financement de la construction de l’Institut national du pétrole et du gaz effectué par la société Total E&P pour un montant de 5,91 milliards francs Cfa au profit de l’Etat et des paiements effectués par la société Kosmos Energy en 2019 relatifs à des redressements fiscaux d’un montant de 5,21 milliards francs Cfa. Les revenus du secteur minier sont aussi en hausse de 22,59 milliards, passant de 111,90 milliards en 2018 à 134,49 milliards en 2019. Cela provient de la hausse de la production d’or, de minéraux lourds et des cours mondiaux de ces produits miniers, mais aussi par des paiements effectués par la société Sgo en 2019 relatifs à des redressements fiscaux d’un montant de 5 milliards francs Cfa.
147,58 milliards, soit 91,65% des revenus extractifs affectés au Budget de l’Etat
Les revenus générés par le secteur extractif en 2019 ont été affectés à 91,65%, soit 147,58 milliards au Budget de l’Etat, c’est-à-dire au Trésor public. L’état des recettes recouvrées sur le compte du Trésor en 2019 pour le secteur des hydrocarbures s’élève à 20,41 milliards francs Cfa et à 127,17 milliard francs Cfa pour le secteur minier. Le reste des revenus est réparti entre le compte d’exploitation de la société nationale Petrosen, les fonds propres des organismes collecteurs, les fonds revenant à l’Uemoa et à la Cedeao, et les dépenses sociales et environnementales. Ainsi, les revenus encaissés par Petrosen en 2019 s’élèvent à 1,98 milliard, soit 1,23%. Sur ledit montant, 0,89 milliard est destiné à l’appui à la formation et 0,83 milliard à l’appui à l’équipement. Les revenus reversés au Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) s’élèvent à 0,18 milliard, soit 0,11%.
Une contribution marginale du secteur extractif dans le Pib 2,20% et dans l’emploi 0,19%
S’agissant de la contribution du secteur extractif dans l’économie, notamment dans le Pib et dans l’emploi, elle reste encore marginale à l’image des années précédentes. En effet, pour la période sous revue, la contribution du secteur extractif dans le Pib est de 2,20% et seulement de 0,19% de contribution dans l’emploi. En effet, les entreprises pétrolières et minières emploient 7951 personnes au Sénégal dont les 95% sont des nationaux. Les entreprises emploient 7566 personnes de nationalité sénégalaise, tandis que les nationaux sont estimés à 385 employés. Les femmes représentent environ 8,4% de l’effectif global des employés et représentent 668 sénégalaises à travailler de façon directe dans le secteur. Selon le rapport, le secteur extractif sénégalais est composé essentiellement d’exploitations de mines et carrières (or, phosphates et calcaires pour la fabrication du ciment), de ce fait, le potentiel de création d’emplois est limité.
Une contribution de 39,84% dans les exportations
Quant à la contribution du secteur extractif dans les recettes de l’Etat, elle est de 5,30%. Cependant, ce secteur contribue à hauteur de 39,84% dans les exportations du Sénégal. En effet, les exportations du secteur minier en 2019 hors zone Uemoa sont de 1.411.909.441 kg, soit 486,66 milliards francs Cfa. Parmi les produits miniers exportés, l’or occupe une bonne place avec 14.066 kg pour un montant de 341,74 milliards. L’exportation de titane revient à 55,65 milliards pour 535.972.779 kg. Le phosphate avec 22,16 milliards pour 584.978.311 kg exportés, 137.259.570 kg de ciment exportés pour 5,65 milliards, etc. Concernant les exportations en zone Uemoa, elles sont estimées à 68,20 milliards pour 1.618.769.500 kg et concernent le ciment 1.616.555.500 kg pour 68,03 milliards et le phosphate 2.214.000 kg pour 0,17 milliard.
15.695.938 Nm3 de production de gaz en 2019 d’une valeur de 2,18 milliards
La production 2019 du secteur des hydrocarbures pour le gaz naturel du projet de Diender est 15.695.938 Nm3 d’une valeur de 2,18 milliards francs Cfa. S’agissant du secteur minier, la production totale est de 14.967.972 tonnes pour une valeur 501,13 milliards. Cette production est composée d’acide phosphorique avec 537.522 tonnes pour 219,21 milliards ; de 2.430.135 tonnes de phosphate de chaux au prix de 80,44 milliards ; de 38,07 milliards générés par l’engrais chimique pour une quantité de 172.628 tonnes… pour l’or, une quantité de 415.335 onces a été forgée pour 337,73 milliards francs, de 30.084 onces d’argent pour 0,29 milliard, soit au total 445.419 onces d’or et d’argent extraits de Sabodala et Mako d’un montant de 338,02 milliards francs.
Les dépenses sociales des entreprises extractives s’élèvent à 3.369.870.646 francs Cfa
Concernant les dépenses sociales générées par les entreprises extractives en 2019, les paiements reportés par les sociétés extractives au titre des dépenses sociales s’élèvent à 3.369.870.646 francs Cfa dont 1.173.731.947 francs Cfa sont constitués de paiements sociaux obligatoires et 2.196.138.699 francs Cfa de paiements sociaux volontaires. Le total des paiements du secteur des hydrocarbures s’élève à 1.163.493.892 francs Cfa contre 2.206.376.754 francs Cfa de paiements du secteur minier. Les revenus générés par le secteur extractif par entreprise (hors paiements sociaux) en 2019 s’élèvent pour Sabodala Gold Operations à 28 milliards francs Cfa, Sococim industries 26 milliards ; ciments du Sahel 20 milliards, Dangote 14 milliards, Petowal Mining 12 milliards, Grande Cote Operations 10 milliards, Total Ep Sénégal 8,4 milliards, Kosmos Energy 5,5 milliards etc.
Moussa CISS