Au terme du procès en diffamation opposant le ministre Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko, le Bureau politique de Pastef s’est fendu d’un communiqué pour dénoncer «un simulacre de procès». Pire, les responsables de Pastef qualifient les 200 millions alloués à la victime en guise de réparation «de prime de vol de deniers publics». Suffisant pour rejeter ce verdict qu’ils jugent «honteux».
«Après les farces spéciales, place aux farces judiciaires» ! C’est l’intitulé du communiqué du Bureau politique national de Pastef, après le procès opposant le ministre Mame Mbaye Niang au président de Pastef Ousmane Sonko, en référence aux « forces spéciales» et au procès en diffamation. «Pastef-Les Patriotes condamne et dénonce vigoureusement ce simulacre de procès qui a abouti à une condamnation du président Ousmane Sonko à deux mois avec sursis et à l’octroi d’une prime de vol de deniers publics d’un montant de 200 millions au sieur Mame Mbaye Niang», s’indignent d’emblée les camarades de Ousmane Sonko. «Pastef-Les Patriotes rappelle que l’affaire Prodac n’est pas une invention du président Ousmane Sonko, qui a été le dernier à l’évoquer en lisant un rapport dont la fuite, dans la presse, confirmée par le ministre en charge des Finances d’alors, Amadou Ba, avait provoqué la démission du mis en cause. Jamais Mame Mbaye Niang n’a été entendu par un magistrat instructeur, bénéficiant ainsi du coude protecteur du Président Macky Sall. Seul un jugement visant à élucider ce ‘’carnage financier’’ aurait pu prétendre le blanchir, mais pas une parodie de justice qui laisse les voleurs et s’attaque à leurs dénonciateurs», précise le Bureau politique de Pastef.
Une justice complice…
Poursuivant, les partisans du leader de Pastef n’ont pas non plus épargné la justice dans cette procédure. «Ce simulacre de procès a fini de mettre à nu le visage hideux d’une Justice complice d’un deux poids deux mesures érigé en principe au Sénégal depuis l’avènement de Macky Sall. Une justice complice parce que muette sur toutes les violences et violations subies par le président Ousmane Sonko depuis l’annonce de ce simulacre de procès : restriction de ses libertés fondamentales de circulation, de réunion, de culte etc., atteintes répétées à son intégrité physique, destruction de biens lui appartenant, privation de soins urgents par une intervention policière musclée, intimidation et arrestation de membres du personnel médical dans le seul but de leur faire divulguer son dossier médical, suspension de ou reconduction aux frontières de ses avocats... Toutes ces violences et violations de ses droits en tant que justiciable commises au vu et au su de tout le monde sont d’une extrême gravité. Non seulement, il n’y a pas autosaisine du procureur sur aucun de ces faits, mais aucune des plaintes déposées par le président Sonko n’a fait l’objet d’une instruction», déplore le communiqué.
Un verdict honteux
En outre, fort de ce constat effarant, les responsables de Pastef bottent en touche cette décision de justice. «Pastef-Les Patriotes rejette totalement ce honteux verdict et appelle les militants et sympathisants à se mobiliser davantage pour être mieux préparés à mener les batailles pour la libération des otages de Macky Sall, et surtout contre sa troisième candidature illégale et immorale. Pastef-Les Patriotes reste particulièrement vigilant sur l’évolution de l’état de santé encore fragile du président Ousmane Sonko, à la suite de la tentative d’assassinat contre sa personne», fait remarquer le communiqué dont les responsables réaffirment leur position claire sur la jouissance non négociable des droits civils et politiques de l’unique candidat déclaré du parti pour la présidentielle de 2024, en l’occurrence Ousmane Sonko. Selon le parti Pastef, il ne sera désormais plus question de badiner sur des droits inaliénables.
M. CISS