Les femmes doivent mieux s’affirmer dans leurs lieux de travail, mais aussi répondre aux attentes. C’est l’avis de la section féminine de Amnesty International. D’après cette dernière, qui organisait un panel, la parité n’est plus d’actualité, elle laisse aujourd’hui la place à la représentation proportionnelle. La protection sociale est aujourd’hui un véritable défi à relever pour permettre aux femmes de mieux s’affirmer.
Même si entre 1990 et 2017, les études ont montré que les femmes sont de plus en plus présentes dans les lieux de travail, elles sont encore victimes d’inégalités. «Au niveau du travail rémunéré, les femmes sont de moins en moins présentes, selon l’importance du secteur économique. Dans le secteur du travail, si on se réfère au thème de la 63ème session de la Commission pour la condition des femmes des Nations-Unies, nous sommes réellement confrontées à un problème de protection sociale. Au Sénégal, le problème tire sa source du Code de travail. Nous avons un problème de qualification pour l’accès au travail», laisse entendre Awa Wade, l’ancienne secrétaire générale de l'Uden.
«17% DES FEMMES CHOMENT ALORS QUE SEULS 8,1% DES HOMMES NE TRAVAILLENT PAS»
Avant de poursuivre : «par rapport au taux de chômage, 17% des femmes chôment alors que seuls 8,1% des hommes ne travaillent pas. Dans le secteur agricole, les hommes accaparent les cultures de rente, alors les femmes se limitent aux cultures de subsistance». Et, toujours d’après Awa Wade, la question des pensions pose également problème. «En cas de décès, les enfants de la défunte ont du mal à toucher leur pension. Il y a aussi la protection sociale à revoir et à améliorer. Il y a une certaine volonté politique, mais l’engagement politique pose problème». Aminata Diagne Ndour, représentante des femmes dans le milieu professionnel, demande aux femmes de se battre pour obtenir des postes de responsabilité. «Les femmes également doivent s’affirmer. Il faut qu’elles répondent aux attentes, qu’elles s’assument», soutient-elle.
«LES FEMMES, ELLES-MÊMES, INFLIGENT UN MAUVAIS TRAITEMENT A D’AUTRES FEMMES»
Pour Mme Ndour, les femmes doivent essayer de trouver des horaires précis afin de concilier le travail au bureau et les devoirs conjugaux.
«Aucun des deux ne doit être laissé en rade. L’horloge biologique n’attend pas et Il faut également remplir ses devoirs au travail».
La parité, d’après la défenseuse des femmes n’est plus d’actualité.
«On ne peut plus parler de parité dans le milieu professionnel. On doit plus parler de représentation proportionnelle», soutient-elle.
Les mauvais traitements infligés aux femmes n’existent pas seulement dans le monde professionnel et ce ne sont pas seulement les hommes qui leur font subir cela. En effet, d’après Daba Ndour, présidente de l’Association des employées de maisons, ce sont les femmes, elles-mêmes, qui infligent de telles punitions à d’autres femmes. «Nous étions des femmes de ménage, donc, nous savons ce qui se passe dans les maisons. Nous avons décidé de mettre en place l’association pour venir en aide aux femmes de ménage qui vivent dans des conditions très difficiles, mais aussi les harcèlements sexuels auxquels elles sont victimes. Elles souffrent dans leur lieu de travail», laisse-t-elle entendre.
Avant d’ajouter : «ces femmes méritent respect et considération. Elles essayent de joindre les deux bouts dans la dignité, et par conséquent, elles doivent travailler dans de meilleures conditions».
Khadidjatou DIAKHATE