Au niveau des collectivités locales, les maires sont impliqués dans la lutte contre le Covid-19 en mettant à la disposition de la population et des structures sanitaires du matériel de prévention. Cependant, certains maires n’émettent pas sur la même longueur d’onde que le président de l’Association des maires du Sénégal (Ams) qui, au sortir de son audience avec le chef de l’Etat, a appelé ses collègues à contribuer à hauteur d’un million pour abonder le fonds (Force Covid-19). Une invitation qui semble ne pas épouser l’assentiment de tous les maires.
Dans cette lutte contre le coronavirus engagée au plus haut sommet de l’Etat suite à l’apparition du premier cas positif dans notre pays, le 2 mars dernier, les collectivités locales, qui sont plus proches des administrés, ne sont pas en reste dans cette guerre contre cette maladie venue de Chine et qui fait des ravages à travers le monde. En banlieue, les maires sont sur le qui-vive avec les moyens du bord pour empêcher la propagation de la maladie. A Wakhinane Nimzatt, un comité communal de veille contre le Civid-19 a été mis en place à la suite du premier cas enregistré. Un comité qui, à en croire le maire de cette localité, Racine Talla, est composé de deux de ses adjoints, des représentants de la police et du sous-préfet, entre autres composantes. Une stratégie de lutte et de riposte contre la maladie, dit-il, élargie aux délégués de quartiers de la localité. Ces derniers ont été chargés, ajoute-t-il, de remonter les informations, notamment en ce qui concerne certains rassemblements (les baptêmes et autres mariages) notés dans les quartiers ; ou de l’arrivée de certains émigrés en provenance d’Europe. Ce qui permettra au comité mis en place de sévir, de concert avec la police et les autorités sanitaires, en vue de dépister et de confiner ces derniers. Ce n’est pas tout, car la commune de Wakhinane Nimzatt, dans cet élan, a décidé de limiter les rassemblements dans les marchés de la localité en alternant les heures d’ouverture et de fermeture de ces lieux de commerce. Encore que, dans ces différents marchés, seules les boutiques qui vendent des denrées de première nécessité sont autorisées à ouvrir. Les vendeurs d’autres articles comme les tissus ont tout simplement baissé rideau pour éviter l’engorgement dans ces lieux. Ce qui n’est pas sans conséquence pour la mairie. En effet, avec la fermeture de ces échoppes, la mairie ne perçoit pas de patentes ; ce qui constitue un manque-à-gagner.
Aide alimentaire : les ménages déjà recensés
Même au niveau de la mairie, le personnel dans certains services a été dispensé de présence priorisant le télétravail. Par contre, pour ceux dont la présence est obligatoire, ils doivent, révèle M. Talla, se conformer aux règles d’hygiène établies. Dans le cadre de la prévention du Covid-19, le maire de Wakhinane et Directeur de la Rts a aussi remis un stock de matériel de prévention au médecin-chef de district qui a, à son tour, distribué cette dotation aux trois postes de santé et du centre de santé de la commune. La mairie, de l’avis du maire, a également initié des opérations de saupoudrage effectuées dans les différents marchés. Seulement, il plaide pour plus de coordination entre les éléments du service d’hygiène et ceux de l’Ucg qui se retrouvent au même moment dans ces sites. Concernant l’aide alimentaire annoncée par le chef de l’Etat et destinée aux populations, le maire révèle que le recensement des ménages de sa commune a déjà été fait sur la demande du sous-préfet de Guédiawaye. Toutefois, si l’enveloppe allouée par l’Etat ne couvre pas toute la population, la mairie, indique-t-il, viendra en appoint pour compléter et résorber le déficit étant donné qu’une partie du budget des collectivités territoriales est destinée à l’achat de denrées alimentaires. Racine Talla a, par ailleurs, décidé de contribuer pour un million au fonds de riposte et de solidarité Force-Covid-19, comme l’avait sollicité le président de l’Ams, Aliou Sall.
Pape Gorgui Ndong sur la contribution financière : il s'agit d'une invitation et non d'une obligation
Le maire de Pikine-Ouest Pape Gorgui Ndong s’est aussi inscrit dans cette dynamique de mobilisation pour lutter contre le Covid-19. Dès le début de la pandémie, il a convié un conseil municipal pour sonner la riposte autour du médecin-chef de district de sa commune. Ce qui a permis, à l’en croire, de dégager une enveloppe de 50 millions qui a servi à l’achat de matériel sanitaire, des combinaisons pour le personnel-soignant, des masques des solutions hydro-alcooliques et priorité a été donnée aux différentes structures sanitaires de sa commune. C’est par la suite que la dotation a été élargie aux établissements publics établis dans sa commune : la Préfecture, le commissariat, mais aussi les mosquées et les églises.
Conformément à la mesure du chef de l’Etat d’interdire les rassemblements, l’ancien ministre de la Jeunesse avait aussi fermé les lieux de rassemblements, les stades, les écoles, les salles de jeu, les salons de coiffure, le marché hebdomadaire etc. Il a également initié des opérations de saupoudrage au niveau des marchés. Des mesures préventives qu’il a alliées à la sensibilisation de la population sur cette maladie. Interpellé sur la contribution des maires initiée par le président de l’Ams à hauteur d’un million pour abonder le fonds de riposte et de solidarité (Force Covid-19), Pape Gorgui Ndong précise qu’il s’agit d’une invitation et non d’une obligation. Toutefois, il est décidé à dégainer une enveloppe supplémentaire substantielle pour venir en aide à ses administrés dans le cadre d’un confinement décidé par l’Etat du Sénégal. Le recensement des ménages, dit-il, a été déjà fait.
Haymoth Daff maire de Kanel : «je n’ai pas reçu cette invitation à contribuer»
Outre l’ancien ministre Pape Gorgui Ndong dont la contribution à l’effort de guerre prônée par le patron de l’Ams n’est pas acquise d’avance, le maire de Kanel, quant à lui, révèle qu’il n’a pas été au courant d’une quelconque invitation concernant cette contribution à hauteur d’un million par commune. «Je n’ai pas reçu cette invitation, je n’ai pas contribué», indique le maire de Kanel. A ce rythme, la projection d’un milliard sur les contributions des collectivités territoriales risque d’être hypothéquée. Au même moment, il attend avec impatience l’aide alimentaire promise par le chef de l’Etat, notamment dans certaines contrées éloignées du pays. En cas de confinement, dit-il, cette enveloppe va soulager la population sur le plan psychologique et social. Néanmoins, en tant que maire, il a répondu à l’appel du ministre des Collectivités territoriales qui avait invité les maires à appuyer les autorités administratives dans le cadre de la prévention pour lutter contre le Covid-19. A ce titre, il a acheté du matériel de prévention (savons, eau de javel, gels détergents…) qu’il a remis au préfet de Kanel en plus de donner une enveloppe financière au service d’hygiène pour l’accompagner dans les opérations de saupoudrage.
Moussa CISS
Dans cette lutte contre le coronavirus engagée au plus haut sommet de l’Etat suite à l’apparition du premier cas positif dans notre pays, le 2 mars dernier, les collectivités locales, qui sont plus proches des administrés, ne sont pas en reste dans cette guerre contre cette maladie venue de Chine et qui fait des ravages à travers le monde. En banlieue, les maires sont sur le qui-vive avec les moyens du bord pour empêcher la propagation de la maladie. A Wakhinane Nimzatt, un comité communal de veille contre le Civid-19 a été mis en place à la suite du premier cas enregistré. Un comité qui, à en croire le maire de cette localité, Racine Talla, est composé de deux de ses adjoints, des représentants de la police et du sous-préfet, entre autres composantes. Une stratégie de lutte et de riposte contre la maladie, dit-il, élargie aux délégués de quartiers de la localité. Ces derniers ont été chargés, ajoute-t-il, de remonter les informations, notamment en ce qui concerne certains rassemblements (les baptêmes et autres mariages) notés dans les quartiers ; ou de l’arrivée de certains émigrés en provenance d’Europe. Ce qui permettra au comité mis en place de sévir, de concert avec la police et les autorités sanitaires, en vue de dépister et de confiner ces derniers. Ce n’est pas tout, car la commune de Wakhinane Nimzatt, dans cet élan, a décidé de limiter les rassemblements dans les marchés de la localité en alternant les heures d’ouverture et de fermeture de ces lieux de commerce. Encore que, dans ces différents marchés, seules les boutiques qui vendent des denrées de première nécessité sont autorisées à ouvrir. Les vendeurs d’autres articles comme les tissus ont tout simplement baissé rideau pour éviter l’engorgement dans ces lieux. Ce qui n’est pas sans conséquence pour la mairie. En effet, avec la fermeture de ces échoppes, la mairie ne perçoit pas de patentes ; ce qui constitue un manque-à-gagner.
Aide alimentaire : les ménages déjà recensés
Même au niveau de la mairie, le personnel dans certains services a été dispensé de présence priorisant le télétravail. Par contre, pour ceux dont la présence est obligatoire, ils doivent, révèle M. Talla, se conformer aux règles d’hygiène établies. Dans le cadre de la prévention du Covid-19, le maire de Wakhinane et Directeur de la Rts a aussi remis un stock de matériel de prévention au médecin-chef de district qui a, à son tour, distribué cette dotation aux trois postes de santé et du centre de santé de la commune. La mairie, de l’avis du maire, a également initié des opérations de saupoudrage effectuées dans les différents marchés. Seulement, il plaide pour plus de coordination entre les éléments du service d’hygiène et ceux de l’Ucg qui se retrouvent au même moment dans ces sites. Concernant l’aide alimentaire annoncée par le chef de l’Etat et destinée aux populations, le maire révèle que le recensement des ménages de sa commune a déjà été fait sur la demande du sous-préfet de Guédiawaye. Toutefois, si l’enveloppe allouée par l’Etat ne couvre pas toute la population, la mairie, indique-t-il, viendra en appoint pour compléter et résorber le déficit étant donné qu’une partie du budget des collectivités territoriales est destinée à l’achat de denrées alimentaires. Racine Talla a, par ailleurs, décidé de contribuer pour un million au fonds de riposte et de solidarité Force-Covid-19, comme l’avait sollicité le président de l’Ams, Aliou Sall.
Pape Gorgui Ndong sur la contribution financière : il s'agit d'une invitation et non d'une obligation
Le maire de Pikine-Ouest Pape Gorgui Ndong s’est aussi inscrit dans cette dynamique de mobilisation pour lutter contre le Covid-19. Dès le début de la pandémie, il a convié un conseil municipal pour sonner la riposte autour du médecin-chef de district de sa commune. Ce qui a permis, à l’en croire, de dégager une enveloppe de 50 millions qui a servi à l’achat de matériel sanitaire, des combinaisons pour le personnel-soignant, des masques des solutions hydro-alcooliques et priorité a été donnée aux différentes structures sanitaires de sa commune. C’est par la suite que la dotation a été élargie aux établissements publics établis dans sa commune : la Préfecture, le commissariat, mais aussi les mosquées et les églises.
Conformément à la mesure du chef de l’Etat d’interdire les rassemblements, l’ancien ministre de la Jeunesse avait aussi fermé les lieux de rassemblements, les stades, les écoles, les salles de jeu, les salons de coiffure, le marché hebdomadaire etc. Il a également initié des opérations de saupoudrage au niveau des marchés. Des mesures préventives qu’il a alliées à la sensibilisation de la population sur cette maladie. Interpellé sur la contribution des maires initiée par le président de l’Ams à hauteur d’un million pour abonder le fonds de riposte et de solidarité (Force Covid-19), Pape Gorgui Ndong précise qu’il s’agit d’une invitation et non d’une obligation. Toutefois, il est décidé à dégainer une enveloppe supplémentaire substantielle pour venir en aide à ses administrés dans le cadre d’un confinement décidé par l’Etat du Sénégal. Le recensement des ménages, dit-il, a été déjà fait.
Haymoth Daff maire de Kanel : «je n’ai pas reçu cette invitation à contribuer»
Outre l’ancien ministre Pape Gorgui Ndong dont la contribution à l’effort de guerre prônée par le patron de l’Ams n’est pas acquise d’avance, le maire de Kanel, quant à lui, révèle qu’il n’a pas été au courant d’une quelconque invitation concernant cette contribution à hauteur d’un million par commune. «Je n’ai pas reçu cette invitation, je n’ai pas contribué», indique le maire de Kanel. A ce rythme, la projection d’un milliard sur les contributions des collectivités territoriales risque d’être hypothéquée. Au même moment, il attend avec impatience l’aide alimentaire promise par le chef de l’Etat, notamment dans certaines contrées éloignées du pays. En cas de confinement, dit-il, cette enveloppe va soulager la population sur le plan psychologique et social. Néanmoins, en tant que maire, il a répondu à l’appel du ministre des Collectivités territoriales qui avait invité les maires à appuyer les autorités administratives dans le cadre de la prévention pour lutter contre le Covid-19. A ce titre, il a acheté du matériel de prévention (savons, eau de javel, gels détergents…) qu’il a remis au préfet de Kanel en plus de donner une enveloppe financière au service d’hygiène pour l’accompagner dans les opérations de saupoudrage.
Moussa CISS