Pour se venger du déficient mental qui l'a attaqué à coups de bâton alors qu'il sortait juste du cimetière musulman de Yoff après s'être recueilli sur la tombe de son père, Makhtar Sagna lui a fracassé le bras gauche avant de lui taillader l'œil gauche. Aussi, il a écopé d'une peine de prison ferme d'un mois pour des faits de coups et blessures volontaires.
Il y a un adage qui dit que le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions. C'est sans doute ce qui sied au maçon Makhtar Sagna. Ce père de famille âgé de 44 ans était seulement animé de bonne foi lorsqu'il quittait Thiaroye pour se rendre au cimetière musulman de Yoff où son défunt père a été enterré. Après s’être recueilli sur la tombe de son géniteur, il est tranquillement sorti des lieux pour rentrer chez lui. Mais, soudainement, il a été attaqué par le nommé Ismaïla Keïta qui a surgi de nulle part. Ce dernier, après avoir ramassé un bâton, lui a asséné des coups. Fou de rage, Makhtar Sagna, pour se venger de son bourreau, a fait la même chose. Sauf que la correction qu'il a infligée au sieur Ismaïla Keïta était très sévère. Car, il l'a sauvagement roué de coups avant de lui fracasser le bras droit. En plus de ça, Makhtar Sagna lui a aussi tailladé l'œil gauche.
Makhtar Sagna : «C'est moi qui lui ai cassé le bras»
Ces agissements lui ont valu hier, vendredi, une comparution devant le juge des flagrants délits de Dakar pour des faits de coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 45 jours. Ce qu'il a reconnu sans difficulté. «C'est moi qui lui ai cassé le bras. Le jour des faits, je sortais du cimetière de Yoff après avoir fini de me recueillir sur la tombe de mon père. Il s'est rué sur moi en m'assenant des coups de bâton. C'était la première fois que je le voyais. J'ignorais aussi qu'il avait des problèmes psychiques», a lancé le prévenu Makhtar Sagna dont le corps présentait aussi des blessures d'après le procès-verbal d'enquête.
La mère de la victime confirme que son fils souffre de troubles mentaux
Même à la barre, le comportement de la victime Ismaïla Keïta prouve qu’il souffre de troubles mentaux. Parce que lorsqu'il a été invité à s'expliquer, il ne cessait de répéter à haute voix que c'est Makhtar Sagna qui lui a cassé le bras. La mère du plaignant, appelée par le tribunal afin de l’édifier sur son état mental, a confirmé qu'il était sujet à des troubles psychiques. Selon toujours la vieille dame, son fils suivait un traitement qu'il a par la suite arrêté. Mais, la présidente lui a conseillé de l'interner avant qu'il ne commette l'irréparable. «Il faut l'interner ou bien le suivre partout où il va. Vous devez tirer une leçon au sortir de cette histoire. Il pouvait s'en prendre à un enfant», lui a asséné la juge.
La juge et le Proc demandent à la dame d’interner la victime
Le procureur s'y est aussi mis. «Je voudrais revenir sur ce que la présidente a dit tout à l'heure. Il pouvait croiser un enfant et le blesser ou bien le tuer. Si vous avez une personne qui n'est pas maître de ses actes, il faut l'interner», indique-t-il. À la suite de ses recommandations, la bonne dame a réclamé 600.000 F Cfa de dédommagement. Hélas, en sus de ça, la représentante du procureur a requis 6 mois de prison assortis du sursis contre Makhtar Sagna.
Avocat de la défense, Me Khadim Kébé a relevé qu'aujourd'hui, ce qui importe, c'est de retenir que la famille du prévenu est allée à la rencontre de celle de la victime pour régler cette affaire à l'amiable. De ce fait, la robe noire qui a demandé la clémence du juge a précisé que la maman de la partie civile a déclaré d'emblée qu'elle voudrait juste que les frais médicaux soient payés par le prévenu. Cependant, Makhtar Sagna a été reconnu coupable et condamné à 1 mois de prison ferme et à payer la somme de 600.000 F Cfa à la mère du déficient mental qui n'est autre que sa représentante à la barre.
Fatou D. DIONE