LAC 2 MET EN GARDE SON ADVERSAIRE: «Le sang doit gicler contre Modou Lô»

 
 
 
Les Echos : Comment aviez-vous vécu les multiples reports de votre combat ?
 
Lac 2 : Très mal ! Ce fut des périodes très difficiles, sur tous les plans. Mais, en bon croyant, j’ai tout remis entre les mains de Dieu. J’avoue que ça a été compliqué, surtout pour un athlète qui s’est beaucoup donné. On comprend aussi, car il y avait  drame national avec la perte de beaucoup de vies humaines.
 
Maintenant, vous allez affronter Modou Lo le 28 janvier…
 
Oui ! Une très bonne nouvelle qui nous enlève une épine du pied. On se préparait sans savoir la date du combat, maintenant que c’est fait, on ne peut que s’en réjouir. Tout comme je me réjouis de lutter pour la première fois au stade Léopold Sédar. Un stade mythique, qui a dans le passé abrité de grands combats de gala. C’est donc un honneur et une fierté pour moi d’y lutter.
 
La préparation, comment ça se passe ?
Bien. Nous sommes en pleine préparation, comme vous le voyez. Il m’arrive de travailler durant quatre tours d’horloge, sans rechigner à la tâche, car seule la victoire compte à mes yeux. C’est un travail en atelier qu’on fait, sans répit, dans l’unique but de faire plaisir à nos supporters. Et le jour-j, les gens sauront ce que nous avons engrangé durant tout ce temps. Les entrainements sont une passion avant tout et, malgré les nombreux reports, je n’ai jamais levé le pied. Non, jamais. C’est un duel capital et la victoire est primordiale pour moi, mon écurie et mes fans. Je prie pour que cette fois-ci soit la bonne. Ça doit être un combat éclair. Raison pour laquelle on travaille la souplesse et autre. On révise tout, mais il faudra aussi livrer un combat rapide. Modou Lô, je connais ses points forts et ses points faibles. C’est pourquoi, tout doit être rapide dans ce duel.
 
Vous lui accordez combien de minutes ?
Je lui donne trois minutes. S’il ne vient pas, j’irai le chercher. Comme il a dit que c’est un attaquant, donc, on va se croiser. L’affrontement est inévitable (Danuy daje). Et je veux que ça soit une bagarre très âpre. Une bagarre au vrai sens du terme (mu saf sap).
 
 
C’est comme si vous aviez des comptes à régler contre Modou Lo ?
Absolument ! Chacun doit respecter son prochain. Il a dépassé les bornes et ça, je n’aime pas. Comme il a promis la victoire à ses fans, tout comme moi, donc il faut du spectacle, pour le bonheur des amateurs.  Qu’on fasse plaisir aux spectateurs. Un combat facile, je n’en veux pas ! Une chose est sûre, ce combat sera plus plaisant que mon duel contre Eumeu Sène. Je suis prêt pour avoir cravaché très dur. Nous avons tout dit, donc il faut livrer un combat épique. C’est mon souhait. J’ai des fourmis dans le nguimb. Ce combat doit être palpitant. Comme nous sommes très bavards, il faut traduire en actes nos paroles. Que ça soit une bataille de rue et tous les coups sont permis. Je veux un combat à feu et à sang, le 28 janvier, sinon, je ne serai pas satisfait. Il le faut, pour que chacun fasse un tour chez ardo.
 
Pourquoi ce discours va-t-en guerre ?
 
Mon adversaire m’a manqué de respect. Donc, tout ce que je dois lui faire doit être dur. Très dur même. Comme il a dit qu’il ne cherche pas la facilité, donc il sera servi et sur tous les domaines. Mais je ne viendrai pas vendanger mon combat. Je vais lutter avec calme et beaucoup d’intelligence. Que ça soit clair. Ce sera un duel difficile. Il faut que le sang coule. Il le faut. Il me connait bien. Le lieu du combat n’est pas un problème. Même s’il le veut, on s’affronte au stade des Parcelles Assainies. Ce n’est pas un problème. Le plus important, c’est la détermination et le courage qu’on a pour gagner. Je suis un poids lourd, mais ce n’est pas un problème. Il suffit de bien le travailler afin d’être maitre de son corps. On peut avoir 150kg et rester très souple. Ce n’est pas un problème.
 
Vous pesez combien ?
 
Pour le moment, je suis à 110 kg. J’ai diminué mon poids de 20kg, car mon poids initial, c’est 130kg. Je recherche de la vivacité, (mu gaaw rek), donc j’ai beaucoup dégraissé. Mais, les aspects physique et technique sont très importants. Nous avons tout révisé et j’ai toutes mes armes avec moi.
 
Modou Lo est réputé très provocateur…
 
Il ne peut pas me perturber. J’en ai vu de toutes les couleurs et je connais pratiquement presque la mentalité de tous les lutteurs. Je sais comment me comporter devant chaque lutteur. Ce n’est pas un problème.  Je ne suis pas n’importe qui et donc, je ne permettrais à personne de me manquer de respect. Ça, jamais. Je le connais très bien (dama xamm jikoom). Je l’attends de pied ferme. Personne ne peut me perturber. Jamais. Je suis toujours zen ! Aucun lutteur ne peut me mettre la pression. Mon calme et mon sang-froid, je les garde toujours en toute circonstance. Mais une fois dans l’enceinte, il saura de quel bois je me chauffe.
 
Sur le plan mystique, comment ça se passe ?
On y est aussi. C’est un aspect important et nous y sommes.
 
Vous avez déjà dépensé combien d’argent ?
 
Tout. Il ne me reste plus un rond. S’il dit avoir décaissé 50 millions, qu’il sache que j’ai dépassé cette somme. Juste pour la victoire. Il me le faut pour mes fans et une façon de fermer la bouche de nos ennemies.
 
Soyez-plus précis…
 
Chaque personne a des fans et des ennemis dans toutes choses. Lorsqu’on livre un combat, il faut le faire pour ses ennemis, mais pas ceux qui vous portent dans leurs cœurs. Père Alioune Sèye (il n’est plus de ce monde) me disait souvent : quand tu livres un combat, il faut lutter en pensant au lendemain, mais pas au jour-j. Car le jour suivant est le lieu de tous les commentaires. Malgré la difficulté du combat, je garde toujours le cap dans l’unique but de gagner.
 
D’où puisez-vous cette confiance ?
 
Je crois avant tout en moi, à mes qualités, à mon travail et à ceux qui formulent des prières pour moi. Le mystique, c’est bien, mais le travail vient en premier. Tout travail mérite salaire.
 
Est-ce que vous travaillez avec Balla Gaye durant votre préparation ?
 
Absolument ! On y travaille beaucoup et en parle beaucoup aussi. Mais je le garde pour moi. Nous allons vers un combat, donc je ne vais pas dévoiler tous mes plans ici. Mais sachez que je révise beaucoup de choses avec Balla Gaye 2 et mon petit là-bas derrière (il pointe du doigt Sa Thiès). Il m’aide beaucoup. Sa Thiès est un jeune frère merveilleux. Il est très sympa. Nous avons une grande complicité. J’ai une grande estime pour lui. On s’aime beaucoup. Pourvu que ça dure.
 
Vous lui parlez aussi de son prochain combat contre Gris Bordeaux ?
Bien sûr. La date n’est plus très loin et on sera prêt. Un combat palpitant et je prie pour que Dieu lui accord la victoire au nom du prophète (Psl).
 
Est-ce que vous croyez que Balla peut terrasser Gris Bordeaux?
Je le crois dur comme fer. Balla Gaye 2 est meilleur que son adversaire. Sa technique dépasse de loin celle de Gris Bordeaux. Il a toujours survolé ses combats, c’est la raison pour laquelle je ne me fais pas de soucis. La vitesse d’exécution de Balla Gaye 2 et sa technique sont au-dessus de la moyenne. Il excelle dans l’art de la lutte. Je connais bien ce que je dis pour avoir effectué des séances de contact avec lui. Et s’il affronte un adversaire qui attaque, mais cela annonce un duel épique. Gris Bordeaux est décrit comme un bagarreur, mais le jour du combat, j’ai peur qu’il n’ait pas le temps de lever la main.
 
Et pour le combat de Sa Thiès contre Boy Niang…
 
C’est mon combat et ça sera celui de tous les lutteurs de Guédiawaye. Sa Thiès est mon petit-frère. Il nous arrive même de travailler ensemble. Je suis confiant pour lui. Il va battre Boy Niang. Ce dernier a battu plusieurs lutteurs de Guédiawaye, ça suffit. A la limite, cela devient écœurant. On ne doit pas l’accepter. Ca sera sa dernière incursion ici. Car si on le laisse faire, ca ne sera pas bon pour nous.
 
Quel regard portez-vous sur l’état actuel de la lutte ?
 
Très difficile, les gens ont besoin de renouer avec les chaudes ambiances de l’arène. C’est pourquoi je veux que mon combat contre Modou Lô soit à la hauteur des attentes. Il faudra tout faire pour faire plaisir aux amateurs. Ça doit être ainsi pour les combats Papa Sow-Ama Baldé et Bombardier-Eumeu Sène. De très belles affiches que j’attends impatiemment.
 
Est-ce que vous aimez le football ?
 
Oui. Moi, j’étais un attaquant de pointe. J’ai eu à jouer à l’Asc Diambars en cadet. Omar bu Ndaw (il n’est plus de ce monde) était mon entraineur. C’est lorsqu’il est parti en France que j’ai délaissé le football pour la lutte.
 
Vous aviez suivi la qualification des Lions…
 
Oui. Et je suis très satisfait de notre équipe nationale. Nous avons un groupe avec des grands joueurs. Il faudra donc faire bloc derrière l’équipe et surtout formuler des prières pour Aliou Cissé. Il a envie de gagner des trophées avec l’équipe. Nous avons des chances d’aller loin au Mondial. La seule chose qui peut nous faire échouer est qu’on soit divisé. Il faut l’union des cœurs pour espérer aller loin et pourquoi pas remporter la coupe. L’union fait la force.
 
Et concernant la poule des Lions…
 
Elle est ouverte à mon avis. Je prie qu’on remporte tous nos matchs. On a l’équipe qu’il faut. Nous avons remporté des victoires, c’est l’essentiel. La manière importe peu, mais le plus important, c‘est la gagne.
 
Quel est votre joueur préféré ?
 
Sadio Mané est un joueur que j’adore. Tout comme Papiss Demba Cissé. Ce sont des gagneurs et ça, j’aime. Le Sénégal peut aller loin au Mondial.
 
 
«Je veux une bagarre de rue où tous les coups sont permis»
«J’ai des comptes à régler avec Modou Lô qui a dépassé les bornes»
«Gris Bordeaux est décrit comme un bagarreur, mais face à Balla Gaye 2, j’ai peur qu’il n’aura pas le temps de lever la main»
«Ce sera la dernière incursion de Boy Niang à Guédiawaye»
«Sadio Mané et Papiss Demba Cissé sont mes joueurs préférés»
«Avec Aliou Cissé, le Sénégal a des chances d’aller loin au Mondial»