L’annonce a un petit goût de science-fiction devenue réalité. Le commissaire européen Thierry Breton a annoncé mercredi vouloir créer un « bouclier cyber européen » dans les mois qui viennent. A la manière de la « guerre des étoiles » que Ronald Reagan avait déclaré dans les années 1980 ? Le plan est déjà plus concret, alors que la menace se renforce dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Le contexte guerrier est d’ailleurs bien cité par le commissaire européen en charge du Marché intérieur et du Numérique, qui évoque aussi une « cyberarmée de réserve ». Mais pourquoi l’Europe veut-elle un mécanisme commun ? Comment ce « bouclier » va-t-il fonctionner ? Sur quelles bases la solidarité européenne va-t-elle s’appliquer ? 20 Minutes fait le point.
Pourquoi la cyberdéfense est un problème européen ?
Dans une société toujours plus digitalisée et dématérialisée, malwares et rançongiciels se multiplient déjà, visant notamment des hôpitaux. Il y a donc une véritable question de sécurité publique, mais les hackeurs ne ciblent pas forcément leurs victimes de manière désintéressée. « Avec la guerre en Ukraine, les cyberattaques ont bondi l’an dernier de 140 % en Europe », dévoile Thierry Breton dans une interview aux Echos. « Comme par hasard », ces activités augmentent sur les pays qui envoient des armes à l’Ukraine, a-t-il ajouté lors d’une interview sur LCI mercredi matin.
Dans la guerre que mène la Russie en Ukraine, la dimension numérique n’est en effet pas oubliée. Avant même son offensive militaire, la Russie avait lancé une vaste opération de cyberespionnage, afin de préparer des attaques et de recenser toute la population ukrainienne, selon le groupe américain de cybersécurité Mandiant, qui aide Kiev depuis l’été 2021. Surveillance, désinformation mais aussi attaques contre les sites gouvernementaux… Autant de combats qu’il faut désormais mener en ligne lors d’un conflit entre Etats.
Comment ce « bouclier » va-t-il être mis en place ?
L’idée a déjà été présentée par la Commission européenne en décembre 2020, et le « bouclier cyber » devrait être opérationnel l’an prochain. Incluant une « cyberarmée de réserve », il s’agit d’un dispositif prévu dans le « Cyber Solidarity Act », un règlement que Thierry Breton présentera à Bruxelles le 18 avril. La détection des attaques sera confiée à un réseau européen de six ou sept SOC (Centres opérationnels de cybersécurité), répartis en des endroits stratégiques du territoire de l’UE. Au quotidien, les SOC seront chargés de surveiller tous les réseaux sensibles de l’Union pour anticiper les attaques.
Equipés de supercalculateurs et de systèmes d’intelligence artificielle, ils fonctionneront sur le modèle du système de satellites Galiléo, explique Thierry Breton. Trois premiers grands SOC seront déployés dès cette année, sans attendre le vote de ce nouveau règlement. L’investissement va s’élever à « plus de 1 milliard d’euros, aux deux tiers financés par l’Europe », a-t-il précisé aux Echos. Dix-sept pays ont participé au financement.
Le contexte guerrier est d’ailleurs bien cité par le commissaire européen en charge du Marché intérieur et du Numérique, qui évoque aussi une « cyberarmée de réserve ». Mais pourquoi l’Europe veut-elle un mécanisme commun ? Comment ce « bouclier » va-t-il fonctionner ? Sur quelles bases la solidarité européenne va-t-elle s’appliquer ? 20 Minutes fait le point.
Pourquoi la cyberdéfense est un problème européen ?
Dans une société toujours plus digitalisée et dématérialisée, malwares et rançongiciels se multiplient déjà, visant notamment des hôpitaux. Il y a donc une véritable question de sécurité publique, mais les hackeurs ne ciblent pas forcément leurs victimes de manière désintéressée. « Avec la guerre en Ukraine, les cyberattaques ont bondi l’an dernier de 140 % en Europe », dévoile Thierry Breton dans une interview aux Echos. « Comme par hasard », ces activités augmentent sur les pays qui envoient des armes à l’Ukraine, a-t-il ajouté lors d’une interview sur LCI mercredi matin.
Dans la guerre que mène la Russie en Ukraine, la dimension numérique n’est en effet pas oubliée. Avant même son offensive militaire, la Russie avait lancé une vaste opération de cyberespionnage, afin de préparer des attaques et de recenser toute la population ukrainienne, selon le groupe américain de cybersécurité Mandiant, qui aide Kiev depuis l’été 2021. Surveillance, désinformation mais aussi attaques contre les sites gouvernementaux… Autant de combats qu’il faut désormais mener en ligne lors d’un conflit entre Etats.
Comment ce « bouclier » va-t-il être mis en place ?
L’idée a déjà été présentée par la Commission européenne en décembre 2020, et le « bouclier cyber » devrait être opérationnel l’an prochain. Incluant une « cyberarmée de réserve », il s’agit d’un dispositif prévu dans le « Cyber Solidarity Act », un règlement que Thierry Breton présentera à Bruxelles le 18 avril. La détection des attaques sera confiée à un réseau européen de six ou sept SOC (Centres opérationnels de cybersécurité), répartis en des endroits stratégiques du territoire de l’UE. Au quotidien, les SOC seront chargés de surveiller tous les réseaux sensibles de l’Union pour anticiper les attaques.
Equipés de supercalculateurs et de systèmes d’intelligence artificielle, ils fonctionneront sur le modèle du système de satellites Galiléo, explique Thierry Breton. Trois premiers grands SOC seront déployés dès cette année, sans attendre le vote de ce nouveau règlement. L’investissement va s’élever à « plus de 1 milliard d’euros, aux deux tiers financés par l’Europe », a-t-il précisé aux Echos. Dix-sept pays ont participé au financement.