Les Français qui vivent hors de l'Hexagone éprouvent d'énormes difficultés pour bénéficier des services sociaux comme la prise en charge sanitaire et l'éducation de leurs enfants. Pour y faire face, Oumar Ba, sénégalais d'origine, va à la conquête de l'électorat des Français établis en Afrique, pour les élections législatives françaises de 2024.
Oumar Ba déclare sa candidature aux élections législatives françaises de 2024. Face à la presse, le Sénégalais d'origine rappelle que la 9e circonscription est composée de 16 pays, du Maghreb à l'Afrique de l'Ouest. "Mais dans ces 16 pays, nous avons quatre pays du Maghreb. Il y a la Sierra Leone, la Gambie qui sont des pays anglo-saxons qui n'ont pas beaucoup de Français. Par contre, nous avons des pays comme le Nigeria, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et même la Mauritanie où nous avons beaucoup de compatriotes. Dans la circonscription, nous avons cinq pôles essentiels d'électeurs, à savoir le Maroc, qui est le pays où l'on retrouve le plus d'électeurs, environ 45 mille, l'Algérie, même si le vote algérien est très négligeable avec 40 mille électeurs. Il ya la Tunisie qui arrive en troisième position, avec environ 20 mille électeurs, de même que le Sénégal, la Mauritanie, la Guinée qui sont aux environs de 2 000 électeurs", explique-t-il.
Et de poursuivre : "Une candidature qui vient de l'Afrique subsaharienne est une bonne chose. La dernière candidature en Afrique de l'Ouest, c'était avec Lamine Guèye et Senghor. Depuis lors, il n'y a pas eu de candidat."
Ce Natif de Boynadji a fait ses études dans cette localité et à Saint-Louis. "Après le Bac, j'ai fait mon concours préparatoire pour poursuivre mes études à Paris. J'ai eu un Master en commerce international et spécialisation en relations internationales et sciences politiques à Paris. J'ai adhéré au Parti socialiste français pendant longtemps où j'ai occupé des responsabilités en tant que secrétaire fédéral et participé à des élections sous la bannière des socialistes. J'ai été exclu du Parti socialiste, parce j'étais un vrai démocrate. On avait désigné une dame qui était devenue ministre et je n'ai pas obéi de me ranger", dit-il.
Revenant sur sa candidature, il dit être très optimiste pour gagner et faire face aux injustices sociales. "Quand vous êtes français, vous payez une fortune pour la scolarisation de vos enfants. Et il y a certaines écoles où l'on peut payer jusqu'à 10 mille euros. Au Maroc, il faut payer 6 à 7 millions pour l'année. Or, l'école française est par essence une école gratuite. Aucun enfant français ne doit payer sa scolarité. Malheureusement, quand on est un enfant français à Marseille, à Strasbourg ou à Nantes, on va à l'école gratuitement. Mais quand on est à Dakar ou à Los Angeles, on paye une fortune pour la scolarisation de ses enfants", regrette-t-il.
Et d'ajouter : "C'est cher pour la prise en charge sanitaire et tous les Français n'ont pas les moyens. J'ai décidé, une fois élu, de proposer une loi à l'Assemblée nationale pour la suppression simple de la CFE, car pour moi, c'est un business. C'est une injustice."
Sur les relations entre la France et les pays africains, il est d'avis que Paris est dans une situation pas confortable en Afrique, avec ce qui s'est passé au Mali, alors que les difficultés s'aggravent. "Nos intérêts sont menacés. Le député qu'on doit choisir doit avoir trois qualités, à savoir connaître l'environnement géostratégique et géopolitique de la région, être capable de défendre les intérêts de la France et être un député audacieux".
Commentant l'actualité en Tunisie, Oumar Ba juge que le président tunisien a tenu des propos haineux. "Il faudra hausser le ton pour que les Tunisiens retrouvent la liberté pour la protection des personnes qui se retrouvent sur leur sol", tonne-t-il.