Condamné à 6 mois de prison assortis du sursis, le directeur de publication de «Sans Limites», Yankhoba Sané doit payer la somme de 100.000.000 F Cfa à Cheikh Issa Sall en guise de réparation. C'est pour des faits de diffamation que ce dernier lui impute.
Le tribunal correctionnel de Dakar a rendu son verdict dans l'affaire qui oppose Cheikh Issa Sall au journaliste Yankhoba Sané. Le juge, dans son délibéré hier, jeudi 5 septembre 2024, a condamné le directeur de publication de «Sans Limites» à 6 mois de prison assortis du sursis pour diffamation. En sus, il doit payer une amende de 100.000 F Cfa. Yankhoba Sané est aussi condamné à payer des dommages et intérêts d'un montant de 100.000.000 F Cfa à la partie civile, Cheikh Issa Sall, qui avait par le biais de son avocat, Me Alioune Badara Fall, réclamé la somme de 200.000.000 F Cfa. Le tribunal a par ailleurs ordonné la publication de la décision dans "Les Échos", "L'As" etc. sous astreinte de 250.000 F Cfa de retard par jour à compter de sa publication.
Cheikh Issa Sall, dans cette affaire, impute des faits de diffamation au prévenu. Le plaignant, dans sa citation servie au mis en cause, avait révélé qu'à la date du mardi 28 mai 2024, le site internet «Sans Limites» avait diffusé un article dont le contenu est diffamatoire. "Un scandale majeur a éclaté à la Caisse des Dépôts et Consignation (Cdc) du Sénégal, impliquant l'ancien Directeur général Cheikh Issa Sall. En complicité avec M. Sylla, un homme d'affaires de Touba et ami intime d'Amadou Sall, fils de l'ancien Président Macky Sall, ainsi que B. Ndiaye, ils ont créé une société foncière frauduleuse. Cette société était chargée de vendre illégalement des terrains de l'État en utilisant des baux falsifiés et d'autres méthodes d'escroquerie pour détourner des fonds publics à des fins personnelles et familiales. Le scandale, qui porte sur plusieurs milliards, révèle des liens politiques potentiels et soulève de sérieuses questions sur la nécessité de reddition des comptes par le nouveau régime en place. Sanslimitresn vous promet d'y revenir avec les noms de toutes personnes impliquées, les dossiers et des enquêtes exclusives, des plateaux avec des spécialistes du domaine foncier et même des représentants de l'administration publique", disait l’article incriminé.
La partie civile soutient que cette allégation met en exergue la propension du Directeur de publication à faire passer Issa Sall comme une personne qui profite de sa position de Directeur général pour détourner des milliards appartenant à la Caisse de dépôts et consignation. Il poursuit en expliquant que ces écrits sont manifestement diffamatoires et portent atteinte à l'honneur et à la crédibilité de Cheikh Issa Sall. À cet effet, il estime que ceci constitue une atteinte à son honneur et à sa crédibilité qui est d'autant plus grave et caractérisée.
Fatou D. DIONE