Réponse du berger à la bergère. Abdou Mbow, en tant que premier vice-président de l’Assemblée nationale, n’a pas perdu de temps pour démonter Moustapha Guirassy et Cheikh Bamba Dièye. À travers un communiqué publié hier, le parlementaire indique que ces démissions n’entravent en rien la poursuite du travail déjà entamé, assurant qu’il s’agit purement et simplement d’une tentative de manipulation de l’opinion.
La déclaration de Moustapha Guirassy et Cheikh Bamba Dièye n’a rien à voir avec la réalité. C’est le premier vice-président de l’Assemblée nationale qui l’affirme dans une tribune. Abdou Mbow déclare en effet que «la démission de (leurs) collègues au niveau de la commission ad hoc, n'entrave en rien la poursuite du travail déjà entamé». En effet, le député de démonter ses collègues. «En premier lieu, ils ont voulu faire comprendre à l'opinion que les documents adressés à l'Assemblée nationale ne visaient pas nommément Ousmane Sonko mais plutôt X. A leur grande surprise, quand ils ont consulté les documents dans le bureau du président de la commission, ils se sont rendu compte que le nommé Ousmane Sonko est bien la personne visée», révèle Abdou Mbow. Qui s’étonne que ces derniers demandent aux membres de la commission ad hoc de jouer le rôle de juge d’instruction du parlement en auditionnant Adji Sarr et autres pour éclaircir davantage le travail. «Depuis quand nos collègues de l'opposition qui ont toujours crié sur tous les toits en parlant de la séparation des pouvoirs, ont subitement accepté de jumeler le pouvoir législatif et judiciaire ?».
«Manipulation et calomnie»
Ainsi, rappelant les contours de la loi organique qui régit le fonctionnement de l'Assemblée nationale, le député assure qu’il n'est nullement prévu au niveau des travaux de cette commission d'entendre outre le député, une autre personne. «Mes collègues de l'opposition sont dans la manipulation et la calomnie, leurs gesticulations ne reposent sur aucun argument juridique. C'est pourquoi, finalement, n'ayant pas réussi depuis plus d'une semaine à faire adhérer l'opinion à leur jeu de manipulation, ils ont décidé de faire la politique de la chaise vide après avoir participé à la réunion de la commission qui est en train de faire son travail conformément aux procédures légales du Parlement», fustige-t-il.
Poursuivant, il rappelle à ses collègues que si l'immunité a pour vocation de protéger le mandat du parlementaire et de garantir son indépendance dans l'exercice de ses fonctions, ce régime protecteur dérogatoire du droit commun n'a pas pour objet d'assurer une impunité au député ou faire entrave à l'exercice du pouvoir judiciaire.
Ainsi, note-t-il, lever l'immunité d'un collègue ne remet nullement en cause la présomption d'innocence. Aussi, appelle-t-il la commission ad hoc à travailler en toute sérénité dans le respect du principe de confidentialité qui entoure nécessairement l'exercice de sa mission. Mbow de rappeler que lors de la demande de levée de l'immunité parlementaire de Khalifa Ababacar Sall, Madické Niang, alors président du groupe parlementaire de l'opposition parlementaire, avait démissionné et cela n'a pas empêché la commission de terminer son travail. «Pour simplement dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil», a-t-il terminé.
Sidy Djimby NDAO