Trois amis ont touché le fond à cause d’un téléphone portable hypothéqué auprès d’un tiers. Pour aider l’un d’entre eux à récupérer son cellulaire, ils montent un coup, agressent une fille et la dépouillent de son téléphone sous la contrainte d’armes blanches.
Pendant la nuit de la Korité, M. Ba, B. Sakho et leur compagnon en fuite, Bounama, décident de célébrer la fête avec faste dans les rues des quartiers et louent une voiture auprès d’un concessionnaire. Malheureusement, ils font un violent accident matériel de la circulation routière durant leur virée festive et se retrouvent avec le rétroviseur et le pare-chocs da la bagnole littéralement endommagé. Le concessionnaire le remarque lorsqu’ils rendent la voiture et exige un dédommagement. Il menace même de les poursuivre en justice si ces derniers ne réparent pas le préjudice matériel.
Ba met en gage son téléphone et rembourse le concessionnaire
Désemparés, les trois compagnons sollicitent un voisin et lui empruntent de l’argent pour rembourser le concessionnaire. Le voisin accepte sur le principe la demande de la bande d’amis et réclame cependant un objet de valeur en guise de garantie. M. Ba donne son téléphone portable et prend l’engagement devant le voisin en question de solder les comptes sous peu. Au fil du temps, le voisin constate que le jeune Ba peine à honorer son engagement, l’appelle au téléphone et menace de brader son téléphone portable pour récupérer ses sous.
Il tient à récupérer son téléphone, piège une amie et l’attire dans la rue
Pris de panique, Ba sollicite un autre délai auprès de son créancier et jure cette fois-ci qu’il va payer. Ainsi, il complote avec ses deux amis et planifie avec eux un raid d’agresseurs. Il jette alors son dévolu sur une amie, se rend nuitamment chez elle et demande qu’elle l’accompagne chez un tailleur dans le but de récupérer ses habits. Ne se doutant de rien, la demoiselle accepte, prend son téléphone de type IPhone 14 et se met en route avec le jeune garçon. Lequel emprunte un chemin sinueux et s’engouffre dans des labyrinthes mal éclairés de la localité. La demoiselle soupçonne un coup fourré et interpelle Ba sur l’emplacement de l’atelier du tailleur.
Le gang surgit sur une moto, exhibe des couteaux et arrache le IPhone 14 de la fille
Ba tente de rassurer la fille, se retire un moment, communique au téléphone et rejoint celle-ci. Une manière d’attirer cette dernière dans un endroit désert, puis la livrer à ses deux compères embusqués. Soudain, deux individus – identifiés plus tard comme ses amis - surgissent à bord d’une moto devant eux et brandissent des couteaux. Ils réclament leurs téléphones portables sous peine de les ensanglanter. Ba s’exécute en premier.
Ba désoriente la foule, demande le code du IPhone 14 à la fille et jure de l’aider
Craignant pour sa vie, la demoiselle tremble comme une feuille morte, file à son tour son téléphone IPhone 14 aux deux gangsters et implore genoux à terre leur magnanimité. Après leur forfait, les malfaiteurs sautent à bord de leur moto et disparaissent dans la nature. Des habitants viennent aux nouvelles et tentent de brosser un portrait physique des deux délinquants en fuite. Inconsolable, la demoiselle pique une colère noire et indique à la foule la destination des agresseurs. Ba prend son contre-pied et se livre à des explications alambiquées, afin de désorienter les habitants. Il demande aussi à la fille de lui communiquer le code secret de son IPhone 14 et promet de lui ramener l’appareil grâce au système de géolocalisation par un ami.
Il rejoint le gang, déverrouille le IPhone 14 le brade sur le marché noir
Ba quitte la scène d’agression et rejoint ses deux amis voleurs, qui lui restituent son téléphone portable. Le jeune garçon profite de l’occasion et leur communique le code secret du IPhone 14 de la fille. Ils déverrouillent ensemble le téléphone portable volé et le bradent pour la somme de 150.000 F Cfa à Keur Massar. Ils soldent d’abord les comptes avec leur voisin-créancier, récupèrent ensuite le téléphone portable hypothéqué de leur ami Ba et se partagent le reste du butin.
La police déjoue le plan du gang
Doutant de la bonne foi de Ba, la fille dépose une lettre plainte contre celui-ci au poste de police de Sicap Mbao. Interrogé sur convocation, Ba cafouille et verse dans des explications tirées par les cheveux. Il est vite confondu dans sa ligne de défense par les enquêteurs, qui remarquent des appels entrants et sortants à intervalle de moins de 15 minutes avec un numéro. Pressé de questions, Ba s’effondre, déroule le film de leur raid d’agresseurs et balance ses deux acolytes en fuite nommés B. Sakho et un certain Bounama sans autre précision.
Deux membres dont le cerveau arrêtés, le dernier élément recherché
Une chasse à l’homme a permis de débusquer B. Sakho, qui reconnaît les faits et confirme sur toute la ligne son ami, M. Ba. Tous les deux ont été mis aux arrêts, puis présentés, vendredi dernier, par la police locale devant le parquet du tribunal de grande instance de Pikine/Guédiawaye. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec usage d’armes blanches (couteaux), usage de moyen de locomotion ou transport (moto) et complicité.
Vieux Père NDIAYE