A la date du 29 juin 2021, 1231,96 milliards de recettes budgétaires ont été recouvrées et les perspectives budgétaires pour 2022 révèlent un budget de plus de 5000 milliards. Des chiffres livrés par le ministre des Finances et du Budget à l’occasion de la présentation du Document de programmation budgétaire économique pluriannuelle (Dpbep) 2022-2024.
Le ministre des Finances et du Budget a clos la session ordinaire unique 2020-2021 à l’occasion du débat d’orientation budgétaire. Lors de la présentation du Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (Dpbep) 2022-2024, Abdoulaye Daouda Diallo est revenu sur les perspectives budgétaires 2022-2024, dont les ressources sont projetées à 13.102,85 milliards francs Cfa et les charges budgétaires à 14.950,5 milliards francs Cfa. Ce qui lui fait dire que les ressources connaîtront une hausse de 1463,4 milliards en valeur absolue et 12,6% en valeur relative, par rapport au précédent Dpbep, tandis que les charges augmenteront de 1342,1 milliards en valeur absolue et 9,9% en valeur relative. Par conséquent, le budget 2022 s’établira, dit-il, à plus de 5000 milliards francs Cfa, y compris l’amortissement de la dette. Il n’a pas manqué de relever le doublement en 10 ans du budget initial d’un montant de 2344,8 milliards.
Un budget de 6610,47 milliards dédié aux investissements
Également sur la période triennale 2022-2024, Abdoulaye Daouda Diallo annonce que les investissements sont prévus à 6610,47 milliards, soit une hausse de 20% comparée au volume des investissements de la période précédente. Ces investissements, dit-il, vont s’articuler autour de l’emploi des jeunes, l’équité sociale et territoriale et la défense et la sécurité nationale.
1231,96 milliards de recettes budgétaires recouvrées au 29 juin 2021
La gestion budgétaire 2021 a été engagée dans un contexte de relance économique à la suite des effets de la pandémie de Covid-19 et celle-ci a enregistré, à la date du 29 juin 2021, des recouvrements de recettes budgétaires d’un montant de 1231,96 milliards traduisant une plus-value provisoire de 17,06 milliards par rapport à l’objectif au 30 juin 2021, d’un montant de 1214,90 milliards. Quant aux dépenses du budget général engagées et ordonnancées à la même date, elles s’établissent à 1893,33 milliards sur des crédits ouverts d’un montant de 3881 milliards, soit un taux d’exécution de 49%. En conséquence, le déficit budgétaire à mi-parcours projeté à -620 milliards et retenu dans le cadre du programme Icpe sera valablement atteint. Ce déficit budgétaire a été aisément financé conformément aux interventions sur le marché financier régional. La gestion 2021 est également marquée, dit-il, par les résultats appréciables de l’opération d’eurobond d’un montant de 508 milliards francs Cfa. Un an auparavant, la gestion budgétaire 2020 a été clôturée grâce à la mobilisation satisfaisante des recettes budgétaires avec un niveau de recouvrement de 3003,77 milliards sur des prévisions de 3144,36 milliards, soit un taux d’exécution de 96%. S’agissant de l’exécution soutenue des dépenses du Budget, sur des prévisions 4071,77 milliards, les réalisations ont porté sur 3935,60 milliards, soit un taux d’exécution satisfaisant de 97%.
Moussa CISS
SERIGNE MANSOUR SY DJAMIL
«Le terrorisme dans cette sous-région, c’est la France»
Lors du débat d’orientation budgétaire, hier, à l’Assemblée nationale, Serigne Mansour Sy Djamil s’est félicité de la présentation du Document de programmation budgétaire économique pluriannuelle 2022-2024. Cependant, le guide religieux n’a pas manqué d’émettre des doutes, notamment avec cette situation tendue dans la sous-région. A l’en croire, des pays ont plus de ressources que le Sénégal et n’ont pas pu les exploiter. Il en veut pour preuve la situation au Mali, au Tchad et en République Centrafricaine. «Je vous demande de vous adonner à un exercice de géopolitique : savoir comment éviter la situation du Mali. Aujourd’hui, le Mali est totalement bloqué. Comment créer les conditions pour que ça ne se reproduise pas ici ?», s’interroge le député. Poursuivant, il dit ne pas partager la position des gens qui parlent de terrorisme. «Le terrorisme dans cette sous-région - je le dis en prenant toutes mes responsabilités - c’est la France et personne d’autre. La France n’est pas ici pour défendre les pays contre le terrorisme. La France est ici pour défendre ses intérêts», charge Serigne Mansour Sy Djamil. En effet, une fois que la France aura pris ce qu’elle doit prendre du Trésor public, il s’agira de voir, dit-il, comment utiliser le reste des recettes pour les réinvestir dans le développement de notre pays. Son vœu le plus ardent, dit-il, est de voir nos ressources réinvesties dans le développement.
ADD : «C’est la situation de la sous-région qui nous oblige à doter davantage en équipements et en personnels nos forces de défense et de sécurité»
Dans sa réponse, Abdoulaye Daouda Diallo a confirmé cette situation tendue dans la sous-région. «Nous sommes dans un environnement particulièrement préoccupant. La sous-région est assez bouillante. C’est ce qui nous oblige à faire davantage d’efforts dans le cadre d’une meilleure sécurisation de notre pays à travers une meilleure dotation en équipements et en personnels de nos forces de défense et de sécurité», rassure Abdoulaye Daouda Diallo.
M. CISS