L'association des pêcheurs artisanaux du pays (Aprapam) et celle des armateurs industriels (Gaipes) ont bien fait de tirer la sonnette d’alarme quant à la délivrance «scandaleuse de 53 licences de pêche». En effet, la Fondation internationale de la justice environnementale s’est saisie du dossier pour dénoncer les principaux bénéficiaires des licences, non sans révéler la menace de la disparition des espèces pélagiques avec 15 chalutiers qui en feront leur quotidien.
Une grave menace pour la pêche, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance côtiers ! voilà ce qui pèse sur le Sénégal avec la délivrance de 56 licences de pêche entachée d’une grosse polémique. D’ailleurs, Environmental Justice Foundation (EJF) a averti que l'approbation de 53 nouvelles demandes de permis de pêche au Sénégal pourrait avoir des effets désastreux pour la communauté locale de pêcheurs. La flotte sénégalaise est «déjà d'une surcapacité flagrante», affirme l'EJF, notant que de nombreux chalutiers demandant des licences ont des antécédents de pêche illégale, non réglementée ou non déclarée. D’ailleurs l’EJF révèle que la flotte sénégalaise coopte déjà 150 navires, ce qui signifie que l’ajout de 53 chalutiers représenterait une augmentation d’environ un tiers. De plus, les scientifiques de l’EJF avertissent que les petits pélagiques du pays sont déjà surexploités et qu’il serait judicieux de diminuer de 50% la pêche de ces espèces constituées de poissons vivant en surface ou entre deux eaux, au risque de les voir complètement disparaitre des eaux sénégalaises. Pis, affirme l’EJF, 15 des navires impliqués seront autorités à capturer ces espèces.
5 chalutiers impliqués dans la pêche illégale, un 6e avait été arrêté pour…
L’EJF a également noté que cinq des chalutiers qui demandaient un permis ont été impliqués dans la pêche illégale dans des zones côtières ou protégées, tandis qu’un sixième avait été arrêté l’année dernière pour avoir omis de tenir un journal de bord.
Des coentreprises fictives pour servir de façade à leurs activités dans le pays
Pour l’EJF, la loi sénégalaise permettant aux entreprises étrangères d’obtenir des licences de pêche cache de graves non-dits, avec des coentreprises fictives pour servir de façade à leurs activités dans le pays. «La pratique d'immatriculation des navires appartenant à des étrangers ne pose pas de problème en soi. C'est plutôt la mesure dans laquelle des structures d'entreprise fictives sont utilisées pour faciliter la pêche illégale ou non réglementée et d'autres délits de pêche», a déclaré le directeur de l'EJF, Steve Trent. Qui poursuit : «si les vrais propriétaires sont inconnus, ils sont donc protégés et peuvent bénéficier de pratiques illégales à faible risque de détection. Le fait de ne pas savoir les vrais propriétaires responsables empêche le démantèlement des réseaux derrière les opérations illégales de pêche. Ce serait une grave erreur pour le Sénégal d’ouvrir son registre afin qu'il devienne un refuge pour ceux qui cherchent à profiter de la pêche illégale».
Samba THIAM
Une grave menace pour la pêche, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance côtiers ! voilà ce qui pèse sur le Sénégal avec la délivrance de 56 licences de pêche entachée d’une grosse polémique. D’ailleurs, Environmental Justice Foundation (EJF) a averti que l'approbation de 53 nouvelles demandes de permis de pêche au Sénégal pourrait avoir des effets désastreux pour la communauté locale de pêcheurs. La flotte sénégalaise est «déjà d'une surcapacité flagrante», affirme l'EJF, notant que de nombreux chalutiers demandant des licences ont des antécédents de pêche illégale, non réglementée ou non déclarée. D’ailleurs l’EJF révèle que la flotte sénégalaise coopte déjà 150 navires, ce qui signifie que l’ajout de 53 chalutiers représenterait une augmentation d’environ un tiers. De plus, les scientifiques de l’EJF avertissent que les petits pélagiques du pays sont déjà surexploités et qu’il serait judicieux de diminuer de 50% la pêche de ces espèces constituées de poissons vivant en surface ou entre deux eaux, au risque de les voir complètement disparaitre des eaux sénégalaises. Pis, affirme l’EJF, 15 des navires impliqués seront autorités à capturer ces espèces.
5 chalutiers impliqués dans la pêche illégale, un 6e avait été arrêté pour…
L’EJF a également noté que cinq des chalutiers qui demandaient un permis ont été impliqués dans la pêche illégale dans des zones côtières ou protégées, tandis qu’un sixième avait été arrêté l’année dernière pour avoir omis de tenir un journal de bord.
Des coentreprises fictives pour servir de façade à leurs activités dans le pays
Pour l’EJF, la loi sénégalaise permettant aux entreprises étrangères d’obtenir des licences de pêche cache de graves non-dits, avec des coentreprises fictives pour servir de façade à leurs activités dans le pays. «La pratique d'immatriculation des navires appartenant à des étrangers ne pose pas de problème en soi. C'est plutôt la mesure dans laquelle des structures d'entreprise fictives sont utilisées pour faciliter la pêche illégale ou non réglementée et d'autres délits de pêche», a déclaré le directeur de l'EJF, Steve Trent. Qui poursuit : «si les vrais propriétaires sont inconnus, ils sont donc protégés et peuvent bénéficier de pratiques illégales à faible risque de détection. Le fait de ne pas savoir les vrais propriétaires responsables empêche le démantèlement des réseaux derrière les opérations illégales de pêche. Ce serait une grave erreur pour le Sénégal d’ouvrir son registre afin qu'il devienne un refuge pour ceux qui cherchent à profiter de la pêche illégale».
Samba THIAM