
Des spots publicitaires, des campagnes de sensibilisation, les autorités sanitaires ont fait appel à beaucoup d’ingéniosité pour combattre le problème des médicaments de la rue, mais rien n’y fait. Les acteurs du secteur pharmaceutique eux pensent que le problème vient d’un manque de volonté politique de nos gouvernants. C’est le président de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal qui a donné la position des acteurs sur la question, hier, lors de la conférence de presse en prélude du 22e Forum pharmaceutique international qui doit se tenir à Dakar du 1er au 4 juin prochain.
Interpellé sur le cas Touba, le président de l’Ordre des pharmaciens a été catégorique dans sa réponse. «Il faut qu’on se dise la vérité ! Cela ne peut pas continuer ; cela ne peut pas prospérer. Touba est l’une des villes qui comptent le plus d’insuffisants rénaux, de développement de maladies chroniques, de maladies liées à l’usage abusif de médicaments. Le médicament de la rue est une menace à la santé des populations de Touba», renseigne-t-il.
Les acteurs visent la criminalisation de la vente des médicaments de la rue
Amath Niang estime qu’il y a un manque de volonté manifeste de l’autorité. «Si l’État veut que ça cesse, ça va cesser. Ceux-là qui doivent interpeller l’autorité religieuse par rapport à la prise en charge de ces questions-là doivent agir», a déclaré le Dr Niang qui précise par ailleurs que le médicament n’est pas un bonbon. «L’État ne peut pas continuer à investir énormément d’argent dans le secteur de la pharmacie et dans le système de santé, et laisser des gens qui ont comme préoccupations des mannes financières», dit-il. Il y a un manque de volonté politique. Les juridictions sénégalaises permettent de lutter efficacement contre ce marché, si l’État a la volonté d’y arriver. Ça ne doit pas être difficile à expliquer, peste le docteur Assane Diop, président du Syndicat des pharmaciens du privé.
Heureusement, annonce le Dr Niang, des jalons sont en train d’être posés pour la criminalisation de la vente de médicaments dans la rue. Aboubacrine Sarr lui emboîte le pas et confirme qu’il y a une forte avancée dans les travaux et que des mesures coercitives sont en train d’être prises et bientôt la vente des médicaments de la rue sera criminalisée.
Nd. Kh. D.