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AFFAIRE DU MINISTRE DU TOURISME CONTRE LE LEADER DE PASTEF: Le tribunal condamne Ousmane Sonko à 2 mois avec sursis et 200 millions de dommages et intérêts




 
 
Le tribunal correctionnel de Dakar, dans son délibéré, n'a pas suivi le procureur dans son «réquisitoire sévère». Le juge a condamné le leader de Pastef à 2 mois de prison assortis du sursis pour diffamation. En sus, il est contraint à payer au plaignant le montant de 200 millions F Cfa en guise de réparation, après avoir été relaxé sur le faux et les injures.
 
 
 
Si les avocats de Ousmane Sonko avaient déclaré détenir un élément nouveau dans le but d'espérer un renvoi dans cette affaire, c'était peine perdue. Car, le juge Mamadou Yakham Keïta a finalement jugé l'affaire. Ainsi, le tribunal correctionnel de Dakar l'a condamné à 2 mois de prison assortis du sursis pour diffamation. En sus, il doit payer à titre de dédommagement la somme de 200 millions F Cfa. Toujours dans son délibéré, le juge a relaxé le leader de Pastef des faits d'injures publiques et de faux commis dans un document administratif.
Seuls à prendre la parole, les six (06) avocats de Mame Mbaye Niang ont descendu en flammes le leader de Pastef. Me El Hadji Diouf : «le prévenu n'a pas comparu. Il avait promis aux enquêteurs d'apporter la preuve et il ne l'a pas fait. Il faut le déclarer coupable», a-t-il plaidé. À sa suite, Me Moustapha Dieng d’embrayer : «vous avez là une personne qui a été jetée en pâture depuis très longtemps. Il y a une véritable intention de nuire. Les propos ont visé un citoyen qui a une famille. Cette affaire du Prodac a été maintes fois jugée par votre juridiction. Il n'y a jamais et il n'y aura jamais, jusqu'à l'extinction du soleil, la production d'un rapport de l'Ige. Nous avons soif de justice. Mame Mbaye Niang a soif de justice. À cause de cette affaire, les élèves ont arrêté les cours. Il faut que ça cesse».
A son tour, Me Souleymane Soumaré a expliqué que c'est à tort que les gens pensent que son client était le coordonnateur du Prodac. Avocat au barreau de Paris, Me Pierre Olivier Sur fait savoir : «le législateur condamne l'injure et il est juste normal que la sanction soit dure». Cet avocat français poursuit en précisant que la diffamation, c'est de traiter un honnête homme de violeur, voleur etc. «Combien sont-ils d'avocats à hurler ? Combien sont-ils d'avocats à ne pas choisir la voie de l'exception veritatis ? Et le fait que ces avocats n'aient pas choisi cela, c'est d'assumer leurs mensonges. Ils auraient pu plaider la bonne foi en soutenant que ce rapport est inexistant. Ces propos tenus ont dépeint le ministre aux yeux de l'opinion publique comme un vulgaire voleur, un mafieux. Et de tels propos portent atteinte à sa dignité et à son honorabilité. Ces propos sont de mauvaise foi. Je vous demande de rendre justice pour que la vie continue et que les débats publics continuent», a-t-il asséné.
Soulignant qu'il y a diffamation sur l'utilisation du mot «épinglé», Me Adama Fall d'expliquer : «la carence du prévenu est à la limite honteuse. Il y a eu une volonté de nuire et d'entraver son évolution politique. Le prévenu est de mauvaise foi. Et cette mauvaise foi découle de l'animosité. Il a voulu jouer au ballon dans les rues pour narguer la justice lorsqu'il a été appelé pour être jugé».
 
 
Me Baboucar Cissé descend en flammes Sonko et réclame 29 milliards
 
 
 
Poussant le bouchon un peu plus loin, Me Baboucar Cissé a confié que le prévenu Ousmane Sonko ne peut bénéficier d'aucune excuse de provocation, ni de circonstances atténuantes parce que devant la Dic où il a été convoqué et ses conseils, il rétorquait à l'enquête qu'il ne connaissait Mame Mbaye Niang que de nom. Selon toujours Me Cissé, lorsqu'on lui a demandé d'apporter les preuves, il s'est encore rendu à la Dic cette fois-ci, encagoulé, avec un classeur. Et quand les agents lui ont demandé de les déposer, souligne-t-il, il disait qu'il ne présentera ses preuves que devant un juge. «Il faudrait que ça cesse, parce que le pays a trop souffert de cette affaire. Un homme doit reconnaître son erreur et la rectifier. Et quand on persiste dans l'erreur, on est diabolique. Et Ousmane Sonko persiste dans l'erreur. On va plus loin en le traitant de voleur. On le jette en pâture en le nommant "Mbaye Prodac" dans cette affaire alors qu'il n'était que le ministre de la Jeunesse. Il n'avait aucun contrôle financièrement. Le rapport ne sortira jamais jusqu'à l'extinction du soleil et ne sera jamais produit. C'est impossible, parce que ça n'existe pas», a détaillé le conseil.
Baboucar Cissé d’enchaîner : «je vous demanderai de le retenir dans les liens de la prévention. Et je demande qu'un mandat d'arrêt soit décerné contre lui parce qu'on a pris le pays en otage. On a perdu des milliards à cause de cette affaire. Il faut qu'on respecte nos institutions. Nous demandons qu'on nous accorde ces 29 milliards qu'on a dit avoir volés».
 
 
 
Le procureur charge Sonko et demande qu’un mandat d’arrêt soit décerné à son encontre
 
 
 
 
Faisant ses réquisitions, le procureur de la République a indiqué que lors de l'enquête, il avait été offert à Ousmane Sonko de présenter ses preuves à l'audience. Mais il n'a pas, souligne-t-il, présenté l'exception veritatis. Et dès l'instant qu’on présume qu'il est de mauvaise foi, la diffamation est consommée en l'espèce. Malgré les réquisitions adressées au niveau de l'Igf, il a persisté dans ses mensonges. Sur l'injure, il a traité le ministre de menteur, de voleur etc. Cette procédure est réputée et contradictoire par son absence. Nous sollicitons de le condamner à 2 ans de prison dont 1 ferme pour faux et usage et 2 ans de prison dont 1 ferme pour diffamation. Enfin 3 mois ferme pour les injures et lui décerner un mandat d'arrêt», a attesté le parquet. Qui ajoute : «nous ne sommes pas dans l'exagération parce qu'on s'est bagarré avec ses avocats et son protocole de sécurité pour lui décerner la convocation. On avait l'occasion de l'arrêter, mais on ne l'a pas fait parce que certains diront que nous nous acharnons sur lui. Il passe son temps à insulter à longueur de journée. Je sais qu’on va lui rapporter mes propos. Mais j’aurais aimé qu’il soit là pour entendre ce que j’ai à lui dire. Voilà, Monsieur le Président, un homme qui n’a jamais voulu comparaitre devant votre tribunal. La seule fois qu’il l’a vraiment fait, c’est pour s’en prendre à l’institution qui est la justice. Voilà un homme qui insulte tout le monde ; les magistrats, les personnalités de ce pays à chaque sortie. Désormais, plus rien ne lui sera pardonné. Nous n'accepterons plus qu'une personne tienne ce pays en otage pendant 1 an. Il faut le punir sévèrement».
Finalement, le juge a condamné le leader de Pastef à 2 mois de prison assortis du sursis pour diffamation et à payer au plaignant 200 millions F Cfa en guise de réparation. Il l’a toutefois relaxé sur le faux et les injures.
Fatou D. DIONE
 
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