![AFFAIRE ADJA THIARÉ DIAW CONTRE L'ACTIVISTE KALIPHONE L:’avocat de la présumée victime, Me Abdy Nar Ndiaye, traduit devant le Conseil de discipline de l’Ordre des avocats AFFAIRE ADJA THIARÉ DIAW CONTRE L'ACTIVISTE KALIPHONE L:’avocat de la présumée victime, Me Abdy Nar Ndiaye, traduit devant le Conseil de discipline de l’Ordre des avocats](https://www.jotaay.net/photo/art/default/67721687-47820949.jpg?v=1664632375)
L’affaire du présumé viol plus coups et blessures volontaires opposant Adja Thiaré Diaw à l'activiste Kaliphone a fini d’installer un malaise au niveau de l’Ordre des avocats. En effet, l’avocat d’Adja Thiaré Diaw, Me Abdy Nar Ndiaye, fait l’objet d’une procédure disciplinaire. Il lui est reproché d’avoir fait des déclarations sur l’affaire, violant ainsi le règlement intérieur de l’Ordre des avocats du Sénégal. Me Abdy Nar Ndiaye qui sera entendu dans les prochains jours risque jusqu’à six mois de suspension.
Alors que le flou l’entoure, l’affaire du viol présumé opposant Adja Thiaré Diaw à l'activiste Kaliphone fait déjà des dégâts collatéraux. Et comme très souvent, quand les choses se compliquent en procédures judiciaires, les avocats sont les premiers à en pâtir. Selon nos informations, avocat de la dame Adja Thiaré Diaw, Me Abdy Nar Ndiaye fait l’objet d’une procédure disciplinaire. A en croire notre source, il est reproché au conseil de la présumée victime de l’activiste insulteur d’avoir fait, à plusieurs reprises, des déclarations sur l’affaire. Ce qui, en fait, viole le règlement intérieur de l’Ordre des avocats du Sénégal.
Dans une récente sortie dans «Les Echos», Me Abdy Nar Ndiaye s’est dit inquiet par rapport à la manière dont cette affaire est en train d'être traitée par la justice. Il regrettait que le bourreau présumé de sa cliente, accusé de viol et de coups et blessures volontaires, vaque tranquillement à ses occupations, « malgré la gravité des faits». Ce qui lui avait fait dire que «dans ce dossier-là, il y a une volonté ferme d’étouffer l’affaire».
«Je le dis pour plusieurs raisons que je préfère taire. Et j’ai saisi le bâtonnier de cette requête parce que j’estime qu’il y a une intention d’étouffer l’affaire. Et pour plusieurs raisons. Nous savons en réalité que pour le certificat médical, c’est une question d’heures, rappelle-t-il. Une dame qui est examinée depuis vendredi et le lundi jusqu’à 14 heures, on vous dit que les réquisitions ne sont pas disponibles. C’est insoutenable et ce n’est pas compréhensible. Ils vont essayer de le (Kaliphone) protéger alors que les faits en l’espèce existent», avait alors déclaré la robe noire, révélant qu’il a saisi le bâtonnier de l’Ordre des avocats «pour lui demander de rétablir l’équilibre, c’est-à-dire pour communiquer».
«Ma cliente est traitée de mœurs légères, de lesbienne, de prostituée et tout, alors qu’en réalité, c’est faux. Elle est étudiante régulièrement inscrite à Paris et qui a suspendu ses études pour des questions de santé… Kaliphone était là et ils l’ont laissé partir. C’est inadmissible. Tout le monde a vu qu’il y avait traces de bagarre puisque la dame a subi des sévices corporels. Vous imaginez qu’un homme vous roue de coups jusqu’à ce que votre visage commence à se déformer et malgré ça, on dit qu’on n’a pas besoin de le mettre en garde à vue ? On ne laissera pas passer cette affaire. Je compte poursuivre cette affaire jusqu’au dénouement total», s’était indigné l’avocat dans nos colonnes.
Ce qui lui est reproché
Et c’est donc toutes ces déclarations qu’il a faites sur une affaire en cours sans l’autorisation du bâtonnier, mais également sa participation à une émission télévisée et toujours sans l’autorisation du bâtonnier qui ont valu une procédure disciplinaire à l’avocat Me Abdy Nar Ndiaye. Puisque, assure un spécialiste du droit contacté par «Les Échos», «par son comportement, il a violé les dispositions de l’article 26 du règlement intérieur de l’Ordre des avocats du Sénégal qui traite des ‘’interventions publiques de l’avocat’’».
«Toutes déclarations ou manifestations publiques relatives à une affaire en cours sont formellement interdites à l’avocat. Cette interdiction ne peut être levée que par autorisation écrite du Bâtonnier, soit pour rétablir l’équilibre entre les parties au procès, soit en cas de violation flagrante de la loi», rapporte l’article 26 en son point 1. Le même article note en son point 2 : «l’avocat constitué dans une cause peut répondre à des interpellations de journalistes après une audience publique pour sacrifier exclusivement au droit à l’information du public».
Un rapporteur déjà désigné l’avocat auditionné bientôt
Selon notre source, l’avocat sera entendu dans les prochains jours. En effet, un rapporteur a déjà été désigné par le bâtonnier pour établir rapport sur les agissements de l’avocat à propos de cette affaire. C’est une fois que le rapporteur aura fini d’établir son rapport que l’avocat sera entendu en conseil de discipline. Selon notre spécialiste du droit, si le conseil de discipline juge qu’il a violé les dispositions du règlement intérieur de l’Ordre des avocats du Sénégal dans cette affaire, il risque jusqu’à six mois de suspension.
Sidy Djimby NDAO