Pour corriger les distorsions résultant d’une mauvaise planification urbaine et d’une occupation inappropriée de l’espace, le Plan Sénégal Emergent (PSE) a posé les bases d’une redéfinition de la politique de l’habitat social à l’horizon 2035 par la combinaison d’un urbanisme curatif avec une stratégie d’augmentation significative de l’offre en logements sociaux.
Ceci illustre la volonté manifeste des pouvoir publics à élever le secteur de l’habitat et de la construction au rang de priorité nationale.
Devrait-on rappeler que depuis l’indépendance du Sénégal, la production annuelle de logements n’a jamais dépassé 5000 unités. Le déficit se creuse au fil des ans et doit impérativement être résorbé pour donner un nouvel élan au secteur.
La mise en place de la Société d’aménagement foncier et de rénovation urbaine (SAFRU) vise à inverser la courbe en créant les conditions pour faire face aux problèmes liés à l’aménagement du foncier, au marché du logement et à son financement…
Toutefois, la vocation de la SAFRU dépasse le cadre du logement, elle englobe également le développement urbain. Aussi bien à Daga Kholpa que sur les sites hors pôle, il est envisagé de faire émerger de grandes zones d’activités économiques avec des centres commerciaux, foires internationales, services, bâtiments administratifs, sièges de sociétés, hôtels, parcs verts, espaces ouverts, parcs de loisirs…
Daga Kholpa fournira une gamme variée de logements afin d’attirer des groupes sociaux différents et garantir son attractivité : logements individuels, habitations en rangée, habitations basses, habitations de hauteur moyenne et condominiums, jusqu’au tertiaire.
Pour le pôle urbain comme pour les sites hors pôles, le focus sera mis sur des constructions reflétant le caractère des villes intelligentes. Car, il y sera question d’ériger des zones urbaines utilisant différents capteurs électroniques de collecte de données pour fournir des informations permettant de gérer efficacement les ressources et les actifs.
Cela comprend les données collectées auprès des citoyens, des dispositifs mécaniques, des actifs, traitées et analysées pour surveiller et gérer les systèmes de circulation et de transport, les centrales électriques, les réseaux d'approvisionnement en eau, la gestion des déchets, les systèmes d'information, les écoles, les bibliothèques et les hôpitaux.
D’où le concept «Smart City» qui renvoie à la façon d’optimiser l'efficacité des opérations et des services urbains. D’autres notions telles le développement durable urbain entrent également en jeu dans le processus d’édification. Il s’agit, entre autres, de permettre une meilleure utilisation de l’énergie solaire par un choix judicieux de l’implantation des bâtiments, d’une bonne gestion de l’eau par un traitement adapté des eaux usées. En plus du mode d’organisation spatiale qui favorisera l’utilisation des transports en commun sans pour autant dégrader la biodiversité dans l’espace urbain.
Une grande partie des enquêtés, à l’occasion d’une étude de marché réalisée par le Cabinet Espelia, porte une importance particulière au cadre de vie (non pollué, espaces verts, etc.) ainsi qu’à la qualité du logement (constructions robustes et équipées) mais également aux risques d’inondations. Les focus groups, quant à eux, ont mis en exergue l’importance de tenir compte de la dimension inclusion en prévoyant des aménagements et équipements accessibles à toutes personnes y compris celles à mobilité réduite.
Aussi, le réchauffement climatique est-il une réalité qui n’est pas sans conséquence sur les habitations. Maisons inondées, effondrements, vieillissement prématuré des structures, fissures importantes qui menacent l’équilibre des bâtisses sont autant de problèmes qui vont prendre de l’ampleur dans les prochaines années. C’est pourquoi le programme des 100.000 logements œuvre à adapter l’environnement et les constructions aux risques climatiques.
La mixité sociale et fonctionnelle s’insère au premier plan des considérations portées sur la future ville de Daga Kholpa et son devenir. La proximité du lieu de travail peut être un de ses atouts principaux, à condition de développer une mixité fonctionnelle (travail/habitation). A noter que l’étude d’Espelia renseigne que 15% des sondés pratiquent une activité professionnelle dans leur logement et que dans le futur, 42% souhaitent disposer d’une pièce pour exercer une activité.
Le défi majeur pour assurer un franc succès au programme des 100.000 logements a été de trouver les mécanismes pouvant aboutir à une commercialisation des habitations à moindre coût. Ainsi le prix d’un logement n’excédera pas 12 millions F Cfa. Si, généralement, les banques et les promoteurs immobiliers ciblent les catégories les plus solvables pour l’accession à la propriété, le programme 100.000 logements traduit la volonté politique du chef de l’Etat, M. Macky Sall, d’accompagner les couches sociales aux revenus modestes ou irréguliers.
Pour y arriver, l’Etat a décidé de mettre sur son compte la totalité des coûts pour alléger les prix des maisons, grâce à la mise en place du Fonds pour l’habitat social (FHS) qui s’occupe de la garantie et de la bonification mais aussi les exonérations fiscales et douanières.
Par Alioune Badara Coulibaly
(Responsable Communication et Relations publiques de la SAFRU)