L'ancien ministre de la Jeunesse sous le régime de Me Abdoulaye Wade, Aliou Sow, a plaidé en faveur de l’Etat du Sénégal, suite à la publication du rapport de l’Union européenne. Pour le président du Mouvement des patriotes pour le développement (Mpd/Liggeey), l’Union européenne devrait avoir d’autres priorités que de s’immiscer dans les affaires intérieures de l’Etat du Sénégal. Toutefois, il reconnait que le système de parrainage comporte pas mal de limites, et des réformes pour une meilleure application s’imposent.
«Vous avez vos principes et vos règles. Nous avons aussi les nôtres. L’amitié et le partenariat modernes nécessitent l’acceptation de la différence», explique l’ancien ministre de la Jeunesse, dans une note postée sur son compte Facebook. Pour Aliou Sow, l’Union européenne devrait se limiter à ses affaires. «Le système de parrainage existe dans beaucoup de pays européens, bien avant son introduction chez nous, sous sa forme actuelle. Nous n’avons jamais porté un jugement sur vos pratiques électorales et pourtant, elles sont parfois marquées par des contestations. Aucun pays africain n’a condamné la répression des gilets jaunes, encore moins les nombreuses carences démocratiques et les violations des droits humains dans une partie de l’Europe».
D’autres priorités, d’après Aliou Sow, méritent plus d’attention et d’observation, notamment la présence de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité de l’Onu. «Nous attendons de l’Union européenne une prise de position claire et nette suivie d’actes en faveur au moins d’un siège de membre permanent pour l’Afrique. Nous nous entendrons malgré nos petites querelles de préséance pour choisir le pays devant nous représenter».
«JE SUIS FONCIÈREMENT CONTRE LA FORME D’ORGANISATION ACTUELLE DE NOTRE SYSTÈME DE PARRAINAGE PEU TRANSPARENT»
Aliou Sow reconnait cependant que le parrainage a connu pas mal de dysfonctionnements. «Je suis foncièrement contre la forme d’organisation actuelle de notre système de parrainage peu transparent, qui comporte plusieurs pièges contre la démocratie, même si sa finalité peut être très bonne, en cas de rénovation concertée des modalités de sa mise en œuvre», laisse-t-il entendre. Il espère cependant, qu’après plusieurs réformes, le parrainage pourrait avoir des résultats satisfaisants. «Avec plus de transparence, d’amont en aval, empêchant au pouvoir de se donner le privilège de favoriser ou d’empêcher des candidats de passer le filtre par de vicieuses manœuvres, en plus d’un système clair de financement des candidats retenus, de gestion des comptes de campagne et d’interdiction nette de l’utilisation des ressources financières, humaines et matérielles de l’Etat à des fins partisanes, le parrainage sénégalais servira de bon modèle au reste de l’Afrique».
«Certains pensent encore qu’il faut nous encadrer comme des gamins à la crèche»
«Vous nous voyez juger de la pertinence ou non de voir la France fusionner ou pas ses collectivités territoriales ? Oh que non ! Ce sont leurs affaires intérieures Mais quand il s’agit de nous, il faut toujours voler au secours de ces gens. Quelles balivernes !», s’écœure-t-il.
Avant de poursuivre : «l’UE devrait plutôt s’intéresser à ses ressortissants et aux entreprises de ces derniers qui sont impliqués dans des accusations très graves dans la gestion de nos ressources naturelles, en facilitant l’éclatement de la vérité non piégée. Certains pensent encore qu’il faut nous encadrer comme des gamins à la crèche. Nous sommes les vrais responsables de la manière dont nous sommes traités par les autres».
Khadidjatou DIAKHATE