Interpellé sur le retard de finalisation des grands combats pour cette saison, le président du Comité national de gestion (Cng) de la lutte déclare qu’il n’y a rien de nouveau. Concernant les circulaires sorties en début de semaine dernière, adressées aux promoteurs de lutte, Alioune Sarr soutient que les règles doivent être respectées.
Alioune Sarr est formel. «Je signe et persiste qu’il n’y a pas de problème dans la lutte sénégalaise», laisse-t-il entendre à propos du retard noté dans la formalisation des grands combats pour la saison 2020. «C’est les médias qui créent des problèmes souvent là où il n’y en a pas. Une saison a une durée bien déterminée. Ce n’est pas parce qu’il y a deux ans, au mois de janvier, on avait deux grands combats et qu’aujourd’hui, en début février, nous n’avons pas de grands combats officialisés, que vous devez dire que la saison est mauvaise», assène-t-il. Alioune Sarr de rappeler : «un bilan se fait à la fin d’une activité, on n’anticipe pas sur ce qui va se passer». Deux lettres-circulaires ont été adressées aux promoteurs de lutte la semaine dernière pour leur rappeler le règlement concernant les face à face ainsi que les cautions de disposition de date. A ce sujet, le président Alioune Sarr parle de «simple rappel». Il s’explique : «depuis des années, on a dit que dès que la saison est ouverte, tout doit se faire dans la structure chargée de gérer le sport. On ne peut quand même pas être dans une situation d’indiscipline notoire. Il faut que les gens viennent d’abord, il faut que les sportifs soient licenciés, car une licence sportive dure une année, il faut que tous les acteurs qui doivent agir soient en phase avec les règles du jeu et à partir de cet instant, tout se fait normalement, mais on ne peut pas permettre à tout un chacun d’avoir sa façon de faire. On ne peut pas l’accepter», insiste-t-il. Alioune Sarr appelle au respect des règles. «Ils sont obligés de respecter les règles s’ils veulent participer, sinon le comité va prendre des sanctions qui peuvent aller d’un avertissement au retrait de la licence», indique-t-il.
Pape Abdou Fall, président des promoteurs : «ce qui nous a choqués…»
Dans le même sillage, une rencontre entre le bureau du Cng et l’Association des promoteurs a eu lieu, hier, au siège de la structure en charge de la lutte sénégalaise. «La rencontre d’aujourd’hui fait suite à la lettre que nous avons reçue du Cng nous disant de mettre sur la table un million pour avoir une date et qu’avant les face à face, il faille au préalable régulariser le combat. Ces deux choses existaient déjà, mais on en avait discuté jusqu’à trouver des solutions», renseigne Pape Abdou Fall, président de l’Association des promoteurs de lutte. Pour lui les textes doivent être revus en fonction des combats. «Aujourd’hui, il y a de petits combats que l’on peut monter en un temps record. Ce qui n’est pas le cas de certains combats où il te faut 5 mois de promotion. Dans ce cas de figure, le règlement te demande la tenue du combat trois mois après le montage. Seulement, ces combats coûtent des centaines de millions, donc la logique voudrait qu’on les présente de la plus belle des manières à la population afin de pouvoir attirer des sponsors», dit-il.
Revenant sur la rencontre, Pape Abdou Fall confie que les promoteurs et le Cng se sont accordés. «Après discussion, les membres du Cng et nous avons été sur la même longueur d’onde. Ils nous ont demandé de leur écrire au cas où nous sommes confrontés à ce genre de problème. L’autre point, c’est la caution d’un million. En 2016-2017, il y avait une circulaire qui soutenait qu’un combat dans un stade de 15.000 places, la caution doit être de 2 millions ou 1,5 million de F Cfa. Après, on a encore discuté sur cette somme, car avec 2 millions, on peut bien organiser un combat dans les régions. Donc, une caution d’un million n’est pas une solution». Il ajoute : «donner un million ne garantit pas nécessairement qu’une date soit validée. La commission va se réunir au cas où une date est ciblée par plusieurs promoteurs. On n’a jamais eu de discorde ; ce qui nous a choqués, c’est qu’ils aient mis sur la table une mesure sans pour autant nous en informer». De l’avis de Pape Abdou Fall, l’essentiel c’est le développement de la lutte, quelles que soient les divergences. «Le Cng sait très bien quel promoteur est solvable, parce que ce qui a amené des soucis, c’est qu’il y a eu des dates qui ont été prises par des promoteurs qui n’ont pas respecté leurs engagements. En somme, l’intérêt, c’est le développement de la lutte».
Thierno Ka, chargé de communication du Cng : «La mise en œuvre a été différée pour trouver des solutions»
Thierno Ka est revenu sur l’historique de la situation qui les opposait aux promoteurs de lutte. Selon le chargé de communication du Cng, «il n’y a rien de nouveau». Selon lui, c’est pour remettre les choses en ordre que ces décisions leur ont été rappelées. «On avait constaté qu’il y en avait qui se conformaient aux textes et d’autres qui ne le faisaient pas. Donc on les a tous rappelés à l’ordre. Ils sont venus et ont posé le problème, en soutenant que la situation était difficile et que le montant des cautions leur paraissait élever», explique-t-il. «Mais si tu organises à la bonne date, tu récupères ton argent, au cas contraire, tu perds ton argent. Par exemple hier (avant-hier), il devait y avoir un tournoi de lutte sans frappe avec une mise de 10 millions. Le gars a attendu trois jours pour dire qu’il ne le fait plus. Peut-être que s’il avait mis un million de caution, il n’allait pas agir ainsi», renchérit Thierno Ka. Il raconte que la mise en œuvre de ces décisions du Cng a juste été retardée mais qu’elles existaient déjà depuis des années. «Il y a 7 ou 8 ans, c’est Ndèye Ndiaye Tyson qui nous avait fait la remarque, en nous disant que l’ensemble des promoteurs sont des commerçants, qu’il leur était impossible d’immobiliser ces montants pendant tout ce temps. Ainsi, la mise en œuvre a été différée pour trouver des solutions». Thierno Ka a profité de l’occasion pour signifier aux promoteurs que les combats ne seront plus organisés à Ibar Mar Diop, mais à l’Arène nationale, une décision du ministre des Sports.