Le maire du département de Kanel, Haymouth Daff, a décidé de croiser le fer avec l’Etat du Sénégal et notamment le ministère de l’Intérieur, qui prévoit de construire une caserne de sapeurs-pompiers dans le département de Ourossogui, alors que ce projet était destiné à son département. Pour rappel, le projet de construire une université virtuelle à Kanel avait également connu le même sort. Ce qui fait dire au maire, responsable du parti présidentiel que «c’est une marginalisation, un manque de considération et de respect» de la part des autorités étatiques.
Le département de Kanel est-il en train d’être relégué en seconde zone par le pouvoir en place ? Tout porte à le croire. En effet, deux projets phares destinés à cette localité sont en train d’être détournés vers d’autres départements. Le dernier projet qui est en passe de filer entre les doigts des autorités municipales concerne l’érection d’une caserne de sapeurs-pompiers dans le département de Kanel. Selon le maire de Kanel, Haymouth Daff, l’Etat, par le biais du ministère de l’Intérieur, veut délocaliser ce projet très attendu par ses administrés dans un autre département. Celui de Ourossogui, dans le département de Matam. Une situation qui a mis le maire de la localité dans tous ses états. Bien que responsable du parti présidentiel, il ne compte pas avaler cette couleuvre de trop.
Pourtant, il se désole de rappeler que le site devant abriter la caserne des sapeurs-pompiers a été déjà identifié et une équipe de l’administration s’était déplacée pour la délimitation. Ce qui lui fait dire que la population n’acceptera pas cette forfaiture et ne se laissera pas faire. Comble de ce revirement inattendu, le maire de Kanel fait remarquer que les populations ont déjà été expropriées de leurs terres pour cause d’utilité publique. «On n’acceptera pas de tels agissements, fussent-ils du ministère de l’Intérieur. C’est une marginalisation, à la limite un manque de considération et de respect. Nous exigeons du respect de la part des autorités publiques. Nous exigeons aussi que nos droits citoyens soient respectés. Nous sommes des légalistes, mais, dans certaines situations, nous sommes obligés de réagir. Nous sommes élus pour défendre l’intérêt des populations. Nous sommes prêts à en découdre et nous irons jusqu’au bout», sérine M. Daff, très amer.
Poursuivant, il est revenu sur le projet d’université virtuelle promise à sa commune avant d’être délocalisée ailleurs. «Nous avons exproprié les populations de leurs terres sous prétexte de la construction d’une université. Au finish, rien n’a été fait», se désole le maire de Kanel. Pis, dit-il, de ce projet de l’Etat, la mairie a hérité d’un contentieux avec ces terriens expropriés, d’autant plus que rien n’a été fait sur le site en question. «Nous n’avons fait que théoriser des projets qui n’existent pas», s’indigne Haymouth Daff. Par ailleurs, le maire est revenu sur les prévisions de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, qui annonce une baisse des récoltes dans le Nord du pays.
En effet, même s’il est d’avis que, dans son département, les paysans s’activent dans la culture de décrue, il reconnait également que le tapis herbacé n’est pas trop fourni dans cette partie nord du pays. Ce qui risque d’affecter le troupeau et de mettre les éleveurs dans une situation difficile pendant la saison sèche. Néanmoins, il compte sur l’Etat pour soutenir ses parents éleveurs en aliment de bétail, mais aussi de les doter d’enveloppes financières.
Moussa CISS