A part les centres de formation, tous les autres clubs seront confrontés aux difficultés liés à l’organisation des matchs à huis clos. C’est l’avis de ces présidents de club qui crient déjà au manque de soutien et aux difficultés de ne plus pouvoir compter sur les recettes des matchs pour couvrir leurs dépenses, mais aussi de faire face aux salaires de leurs effectifs. Pour rappel, le championnat national se jouera sans public sur décision du ministre des Sports suite aux mesures sanitaires édictées pour stopper la propagation du Covid-19 en milieu sportif.
Djibril Wade, président NGB : «c’est nous dirigeants qui allons encore faire du mécénat»
«Nous avons fait des recrutements comme toutes les autres équipes. Maintenant, pour l’organisation des matchs, il y a eu un protocole sanitaire qui a été fait par le ministère de la Santé auquel on est assujetti. Il n’y aura pas de test Covid. On joue à huis clos, ensuite il y aura l’obligation de respecter les mesures barrières. On doit avoir des Thermo flash, des gels hydro-alcoolique, des masques, des lave-mains et autres. Au niveau de la sécurité aussi, on nous demande un certain nombre de choses à faire. Ça va encore peser sur les présidents de club, parce que ce sont des charges de plus ; en plus, il n’y a pas de recettes, ni de droits de télé. Un match de football sans spectateurs et qui n’est pas télévisé, on ne sait pas à quoi ça va ressembler. On attend l’appui de la fédération et éventuellement de l’Etat. En tant que président de club, il faut qu’on fasse l’effort de jouer. On ne peut pas rester un ou deux ans sans jouer. Ce sera la mort du football, comme l’a dit le président Senghor. On a fait des efforts pendant dix ans, sans gagner, donc s’il s’agit de le faire encore pour un an et rebondir, je n’y vois pas de problème. Il faudra aussi que les autres acteurs participent. Ça va être difficile puisqu’on ne va pas compter sur les sponsors. Au temps où il y avait du public, les sponsors ne marchaient pas, aujourd’hui qu’il n’y en a pas, on sait qu’on peut ne pas l’avoir. C’est nous dirigeants qui allons encore faire du mécénat. Pour nous qui avons une certaine base, nous allons beaucoup perdre. Ce sera moins viral pour les centres de formation, parce qu’eux forment pour l’extérieur.»
Omar Samb président Sonacos : «voir des solutions qui vont nous permettre de capter des ressources additionnelles»
«Nous déjà ça fait 4 ans qu’on ne joue pas chez nous. On va recevoir nos matchs à Diambars et évidemment sur le classique, c’est le respect des mesures barrières. Il y a une circulaire qui doit sortir, qui va fixer de manière précise le protocole sanitaire auquel nous serons obligés de nous conformer. On ne peut pas échapper à cette dynamique globale. Sonacos est une équipe qui est prise en charge par l’entreprise. C’est vrai que les recettes d’organisation de match permettaient quelque part de couvrir certaines charges relatives des équipes junior et féminine. Evidemment, nous sommes en train de voir, mais difficilement, des solutions qui vont nous permettre de capter des ressources additionnelles par le sponsoring ou le mécénat pour faire face à ces charges.»
Ousmane Thiané Sarr, président Port : «il ne serait pas très difficile pour des équipes comme la nôtre d’organiser des matchs à huis clos»
«Cette année, notre effectif va tourner au environ de 30 à 32 joueurs. L’équipe était à Saly depuis un mois. Concernant les matchs qui doivent se jouer à huis clos, je pense que nous avons déjà eu une petite expérience. Avec les tests que nous avons organisés à Alassane Djigo. Il ne serait pas très difficile pour des équipes comme la nôtre d’organiser des matchs à huis clos. Nous ne sommes pas un club traditionnel qui a une base affective bouillante. L’essentiel va tourner sur le nombre de personnes sur le terrain et l’exécution correcte des gestes barrières. La condition de pouvoir jouer, c’est d’être en mesure de mettre correctement le protocole sanitaire édicté par les autorités. On n’a jamais eu de problème de salaire, je touche du bois. Je voudrais aussi rectifier un peu et dire que nous ne sommes pas une équipe de société. L’équipe n’appartient pas à la Sn Pad mais plutôt à une partie des travailleurs membres de l’Ucs Port. Nous portons l’emblème et les initiales du Port parce que nous y travaillons. Nous sommes l’un des clubs ou sinon l’unique club le plus hybride de ce championnat. Au Port, vous trouverez toutes les sensibilités des autres clubs.»
Matar Gaye, manager de l’As Pikine : «l’As Pikine compte beaucoup sur les recettes des matchs, mais on va essayer de créer d’autres sources de revenus»
«Sur l’effectif de l’année dernière, le coach en a retenu 12 et on a recruté 20 autres. Pour les matchs, on est obligé d’organiser malgré les mesures de huis clos auxquelles on est obligé de se conformer. On va essayer d’utiliser notre site internet pour la diffusion des matchs. L’As Pikine compte beaucoup sur les recettes des matchs, mais on va essayer de créer d’autres sources de revenus. Actuellement, on est sur une campagne appelée ‘’campagne de développement AS Pikine’’ qui consiste à aller voir les autorités qui vivent à Pikine ainsi que les bonnes volontés qui voudront bien accompagner le club. Sinon à part ça, nous avons la municipalité qui donne chaque année 50 millions ainsi que l’apport du président du club Mamadou Guèye.»