Encore Oulimata Dioum ! Cette fois-ci, c’est une affaire de plusieurs milliards de francs Cfa dans laquelle l’opératrice économique fait l’objet d’une plainte pour abus de confiance et escroquerie, entre autres délits. L’auteur de la plainte, en l’occurrence Abdou Ndoye, est un promoteur qui a bénéficié, en 2011, d’un financement de 13.046.374.000 francs Cfa pour lancer un projet agricole appelé «Planet Rice» pour contribuer à l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2017. Seulement, dit-il, les deux chèques remis à Oulimata Dioum, qui s’était proposée de présenter le promoteur à l’ancien ministre de l’Économie, Abdoulaye Diop, n’ont jamais été restitués et lesdits montants ont été retirés. Pis encore, le dossier transmis à la Sureté Urbaine (SU) «dort» depuis 24 mois.
Si notre pays n’a pas atteint l’autosuffisance en riz en 2017, conformément aux projections du gouvernement du Sénégal, c’est en grande partie à cause du blocage du projet agricole dénommé «Planet Rice». Un projet d’envergure piloté par un Sénégalais, en l’occurrence Abdou Ndoye, destiné à la culture de quatre variétés de riz (le riz Basmati, Jasmine, long grain et le riz brisé) sur une superficie totale de 5000 hectares répartis dans la vallée du fleuve Sénégal, dans la région de Matam et dans le bassin de l’Anambé, entre le département de Kolda et celui de Vélingara. Pourtant, toutes les conditions étaient réunies en 2011 pour démarrer le projet et le financement obtenu de la Deutsche Bank Frankfurt. Un pactole de 13.046.374.000 francs Cfa. Un projet qui, malheureusement, est resté en l’état et l’auteur du blocage, selon le promoteur, n’est personne d’autre que la dame Oulimata Dioum.
Les deux chèques en question
En effet, à la suite du financement du projet «Planet Rice», Abdou Ndoye avait reçu respectivement deux chèques en octobre 2011 de la part de ses partenaires. Le premier d’un montant de 20 millions d’euros, soit 13 milliards francs Cfa, le second de 70.800 euros, soit 46.374.000 francs Cfa, comme en atteste la confirmation du chef des opérations de Deutsche Bank Frankfurt, Herman Josef Lamberti. Cependant, avec ces montants très importants, le promoteur avait besoin d’un intermédiaire qui puisse l’introduire auprès du ministre de l’Économie et des Finances d’alors, Abdoulaye Diop, en contrepartie d’une commission financière. C’est ainsi qu’il a été mis en relation avec Oulimata Dioum. Celle-ci s’est proposée de présenter le sieur Abdou Ndoye au ministre, afin de procéder à la vérification de la véracité et la sincérité desdits chèques. Seulement, depuis lors, le promoteur n’a ni reçu la restitution des chèques, ni leurs montants, alors que les chèques en question ont été retirés, assure-t-il.
Abdou Ndoye, par la suite, a fait des pieds et des mains pour disposer de ses chèques. Mais, en vain. Après plusieurs relances et des va-et-vient incessants chez Oulimata Dioum, la dame se résout finalement à restituer les deux chèques. En présence de son ami Lo, Oulimata Dioum a présenté deux chèques à son propriétaire. «Si j’étais informée d’avance, j’allais demander la présence d’un policier pour témoigner de cette remise», aurait déclaré Oulimata Dioum ce jour-là, selon Abdou Ndoye. Quand ils sont sortis, son ami Lô s’est rendu compte que les chèques étaient scannés. C’est ainsi que lesdits chèques ont été retournés à la dame. Depuis lors, déplore le plaignant, elle s’est barricadée et refuse de répondre aux appels et aux visites du sieur Abdou Noye. La sommation interpellative qui lui a été adressée par le conseil du plaignant n’y fera rien. Oulimata Dioum a dit «n’avoir rien à déclarer ; que M. Ndoye présente ses preuves».
Enquête bloquée
Devant cette posture de Oulimata Dioum, une plainte a été déposée au commissariat des Parcelles Assainies par le plaignant pour abus de confiance, escroquerie et intimidations. Dans le cadre de cette procédure, l’Inspection générale d’Etat, avec à sa tête Nafi Ngom Keita, a été saisie pour retracer les chèques en question par le commissaire des PA. Toutefois, le dossier a été transmis au procureur de la République qui, à son tour, a confié le dossier au commissaire de la Sureté Urbaine (SU). Depuis lors, à part l’audition de la partie civile et du témoin, aucun autre acte n’a été posé par la Sûreté urbaine. Pire, aucune information n’a été livrée au plaignant. De son côté, le conseil du plaignant n’est pas resté les bras croisés devant cette léthargie des officiers de police judiciaire. L’avocat, à deux reprises, le 4 janvier et le 7 mars 2019, a adressé des correspondances au procureur de la République pour connaitre l’évolution de cette affaire. Or, son client, rappelle-t-il dans la correspondance, a le droit d’être informé de la suite réservée à cette affaire.
Dans ce dossier, considéré comme une patate chaude, beaucoup d’avocats et de personnalités publiques sont intervenus, en vue de faire la lumière sur cette affaire, mais bizarrement, ils se sont tous retirés pour des raisons qu’on ignore. Cerise sur le gâteau, le premier dossier confié à la SU aurait été égaré avant qu’un autre dossier ne soit constitué. Pour autant, la machine judiciaire tarde à être mise en branle.
Moussa CISS
Même si les révélations fracassantes du plaignant Abdou Ndoye sont étayées d’une plainte devant la Sûreté Urbaine (Su) contre l’opératrice économique Oulimata Dioum, dans cette affaire d’abus de confiance, d’escroquerie, entre autres délits portant sur la disparition mystérieuse de deux chèques d’un montant total de 13.046.374.000 milliards francs Cfa, destinés à un projet agricole, la principale concernée, jointe au téléphone, a battu en touche la relation des faits du plaignant.
Ainsi, contrairement aux allégations qui la présentent comme celle qui aurait introduit le plaignant auprès de l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Abdoulaye Diop, pour vérifier la validité des chèques, Oulimata Dioum révèle n’avoir jamais rencontré ce ministre durant le règne de Wade. «Je n’ai jamais été en contact ni de près ni de loin avec le ministre Abdoulaye Diop durant le règne de Wade. Je ne le connais ni d’Adam ni d’Ève. Si vous interrogez Abdoulaye Diop, il vous dira la même chose. Je ne le connais que de nom», se défend-elle. Déterminée, Oulimata Dioum compte également se battre devant la justice pour tirer cette affaire au clair. A l’en croire, une plainte a déjà été déposée par ses avocats pour répliquer aux accusations portées à son encontre. «S’il m’accuse d’avoir retiré l’argent, il doit être en mesure de prouver ce décaissement. Nous sommes dans un pays de droit et 13 milliards, ça représente une grosse somme d’argent. S’il est vrai que tout cet argent est entré au Sénégal, avant d’être retiré, il y a forcément des preuves de traçabilité. De plus, il existe des services compétents en la matière comme la Centif qui peut livrer toutes les informations concernant le retrait. On ne décaisse pas un chèque comme on veut. Il faut d’abord fournir des éléments d’identification», explique-t-elle.
Persuadée de son innocence dans cette affaire, Oulimata Dioum estime plutôt que la peur est du côté du plaignant, qu’elle menace d’envoyer en prison. «S’il est encore en liberté, c’est parce que nos chemins ne se sont pas encore croisés. Si je le vois aujourd’hui, il passera la nuit en prison», renchérit la dame. Revenant sur le blocage du dossier allégué par le plaignant au niveau de la Sûreté Urbaine (SU), Oulimata Dioum de soutenir que si l’enquête n’avance pas, c’est de la faute du plaignant qui, dit-elle, n’a servi aucune preuve aux enquêteurs. «S’il dit la vérité, il n’a qu’à mettre ses preuves à la disposition de la justice. Il n’a pas besoin de m’envoyer toutes sortes d’émissaires», fulmine Mme Dioum, qui précise qu’elle n’entre pas dans ces affaires de chèques. Son attention, lance-t-elle, a été une fois attirée par l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, qui lui a une fois révélé que ces chèques en provenance de l’étranger sont souvent des faux. «Lorsque j’ai été approchée par un ami du sieur Ndoye, considéré comme le propriétaire desdits chèques, je lui ai dit que ces chèques sont faux et depuis lors, je n’ai aucune information sur cette affaire», tranche Oulimata Dioum.
M. CISS
Si notre pays n’a pas atteint l’autosuffisance en riz en 2017, conformément aux projections du gouvernement du Sénégal, c’est en grande partie à cause du blocage du projet agricole dénommé «Planet Rice». Un projet d’envergure piloté par un Sénégalais, en l’occurrence Abdou Ndoye, destiné à la culture de quatre variétés de riz (le riz Basmati, Jasmine, long grain et le riz brisé) sur une superficie totale de 5000 hectares répartis dans la vallée du fleuve Sénégal, dans la région de Matam et dans le bassin de l’Anambé, entre le département de Kolda et celui de Vélingara. Pourtant, toutes les conditions étaient réunies en 2011 pour démarrer le projet et le financement obtenu de la Deutsche Bank Frankfurt. Un pactole de 13.046.374.000 francs Cfa. Un projet qui, malheureusement, est resté en l’état et l’auteur du blocage, selon le promoteur, n’est personne d’autre que la dame Oulimata Dioum.
Les deux chèques en question
En effet, à la suite du financement du projet «Planet Rice», Abdou Ndoye avait reçu respectivement deux chèques en octobre 2011 de la part de ses partenaires. Le premier d’un montant de 20 millions d’euros, soit 13 milliards francs Cfa, le second de 70.800 euros, soit 46.374.000 francs Cfa, comme en atteste la confirmation du chef des opérations de Deutsche Bank Frankfurt, Herman Josef Lamberti. Cependant, avec ces montants très importants, le promoteur avait besoin d’un intermédiaire qui puisse l’introduire auprès du ministre de l’Économie et des Finances d’alors, Abdoulaye Diop, en contrepartie d’une commission financière. C’est ainsi qu’il a été mis en relation avec Oulimata Dioum. Celle-ci s’est proposée de présenter le sieur Abdou Ndoye au ministre, afin de procéder à la vérification de la véracité et la sincérité desdits chèques. Seulement, depuis lors, le promoteur n’a ni reçu la restitution des chèques, ni leurs montants, alors que les chèques en question ont été retirés, assure-t-il.
Abdou Ndoye, par la suite, a fait des pieds et des mains pour disposer de ses chèques. Mais, en vain. Après plusieurs relances et des va-et-vient incessants chez Oulimata Dioum, la dame se résout finalement à restituer les deux chèques. En présence de son ami Lo, Oulimata Dioum a présenté deux chèques à son propriétaire. «Si j’étais informée d’avance, j’allais demander la présence d’un policier pour témoigner de cette remise», aurait déclaré Oulimata Dioum ce jour-là, selon Abdou Ndoye. Quand ils sont sortis, son ami Lô s’est rendu compte que les chèques étaient scannés. C’est ainsi que lesdits chèques ont été retournés à la dame. Depuis lors, déplore le plaignant, elle s’est barricadée et refuse de répondre aux appels et aux visites du sieur Abdou Noye. La sommation interpellative qui lui a été adressée par le conseil du plaignant n’y fera rien. Oulimata Dioum a dit «n’avoir rien à déclarer ; que M. Ndoye présente ses preuves».
Enquête bloquée
Devant cette posture de Oulimata Dioum, une plainte a été déposée au commissariat des Parcelles Assainies par le plaignant pour abus de confiance, escroquerie et intimidations. Dans le cadre de cette procédure, l’Inspection générale d’Etat, avec à sa tête Nafi Ngom Keita, a été saisie pour retracer les chèques en question par le commissaire des PA. Toutefois, le dossier a été transmis au procureur de la République qui, à son tour, a confié le dossier au commissaire de la Sureté Urbaine (SU). Depuis lors, à part l’audition de la partie civile et du témoin, aucun autre acte n’a été posé par la Sûreté urbaine. Pire, aucune information n’a été livrée au plaignant. De son côté, le conseil du plaignant n’est pas resté les bras croisés devant cette léthargie des officiers de police judiciaire. L’avocat, à deux reprises, le 4 janvier et le 7 mars 2019, a adressé des correspondances au procureur de la République pour connaitre l’évolution de cette affaire. Or, son client, rappelle-t-il dans la correspondance, a le droit d’être informé de la suite réservée à cette affaire.
Dans ce dossier, considéré comme une patate chaude, beaucoup d’avocats et de personnalités publiques sont intervenus, en vue de faire la lumière sur cette affaire, mais bizarrement, ils se sont tous retirés pour des raisons qu’on ignore. Cerise sur le gâteau, le premier dossier confié à la SU aurait été égaré avant qu’un autre dossier ne soit constitué. Pour autant, la machine judiciaire tarde à être mise en branle.
Moussa CISS
Même si les révélations fracassantes du plaignant Abdou Ndoye sont étayées d’une plainte devant la Sûreté Urbaine (Su) contre l’opératrice économique Oulimata Dioum, dans cette affaire d’abus de confiance, d’escroquerie, entre autres délits portant sur la disparition mystérieuse de deux chèques d’un montant total de 13.046.374.000 milliards francs Cfa, destinés à un projet agricole, la principale concernée, jointe au téléphone, a battu en touche la relation des faits du plaignant.
Ainsi, contrairement aux allégations qui la présentent comme celle qui aurait introduit le plaignant auprès de l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Abdoulaye Diop, pour vérifier la validité des chèques, Oulimata Dioum révèle n’avoir jamais rencontré ce ministre durant le règne de Wade. «Je n’ai jamais été en contact ni de près ni de loin avec le ministre Abdoulaye Diop durant le règne de Wade. Je ne le connais ni d’Adam ni d’Ève. Si vous interrogez Abdoulaye Diop, il vous dira la même chose. Je ne le connais que de nom», se défend-elle. Déterminée, Oulimata Dioum compte également se battre devant la justice pour tirer cette affaire au clair. A l’en croire, une plainte a déjà été déposée par ses avocats pour répliquer aux accusations portées à son encontre. «S’il m’accuse d’avoir retiré l’argent, il doit être en mesure de prouver ce décaissement. Nous sommes dans un pays de droit et 13 milliards, ça représente une grosse somme d’argent. S’il est vrai que tout cet argent est entré au Sénégal, avant d’être retiré, il y a forcément des preuves de traçabilité. De plus, il existe des services compétents en la matière comme la Centif qui peut livrer toutes les informations concernant le retrait. On ne décaisse pas un chèque comme on veut. Il faut d’abord fournir des éléments d’identification», explique-t-elle.
Persuadée de son innocence dans cette affaire, Oulimata Dioum estime plutôt que la peur est du côté du plaignant, qu’elle menace d’envoyer en prison. «S’il est encore en liberté, c’est parce que nos chemins ne se sont pas encore croisés. Si je le vois aujourd’hui, il passera la nuit en prison», renchérit la dame. Revenant sur le blocage du dossier allégué par le plaignant au niveau de la Sûreté Urbaine (SU), Oulimata Dioum de soutenir que si l’enquête n’avance pas, c’est de la faute du plaignant qui, dit-elle, n’a servi aucune preuve aux enquêteurs. «S’il dit la vérité, il n’a qu’à mettre ses preuves à la disposition de la justice. Il n’a pas besoin de m’envoyer toutes sortes d’émissaires», fulmine Mme Dioum, qui précise qu’elle n’entre pas dans ces affaires de chèques. Son attention, lance-t-elle, a été une fois attirée par l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, qui lui a une fois révélé que ces chèques en provenance de l’étranger sont souvent des faux. «Lorsque j’ai été approchée par un ami du sieur Ndoye, considéré comme le propriétaire desdits chèques, je lui ai dit que ces chèques sont faux et depuis lors, je n’ai aucune information sur cette affaire», tranche Oulimata Dioum.
M. CISS