Les douanes sénégalaises ont saisi, mardi, 120 kg de cocaïne à bord du navire, sous pavillon italien, «Grande Nigeria». La drogue, qui était cachée dans les compartiments du système de ventilation dudit navire, a une valeur totale estimée à 9 milliards 600 millions de francs Cfa.
Il faudra peut-être le reconnaitre une bonne fois pour toute : le Sénégal est définitivement devenu une plaque tournante du trafic de drogue en Afrique. Alors qu’on croyait que les trafiquants allaient changer de route, après leurs nombreux revers à Dakar, les «El Chapo» africains semblent insister à passer par la capitale sénégalaise. Hier, les douanes sénégalaises ont saisi 120 kg de cocaïne au Port autonome de Dakar.
Cette nouvelle prise, après une précédente de plus d’une tonne en fin d’année dernière, a été l’œuvre de l’Unité mixte de contrôle des conteneurs et des navires (Umcc) de la Subdivision des Douanes du Port autonome de Dakar, secondée par des éléments de la Police scientifique et de l’Ocrtis.
La drogue était cachée dans les compartiments du système de ventilation du navire
En effet, selon le communiqué des Douanes sénégalaises, c’est suite à une information qu’une équipe de l’Unité mixte de contrôle des conteneurs et des navires (Umcc) de la Subdivision des Douanes du Port autonome de Dakar, secondée par des éléments de la Police scientifique et de l’Ocrtis, a investi et fouillé le navire «Grande Nigeria». «L’opération de fouille, effectuée ce mardi, 28 janvier 2020, a révélé une cache dans les compartiments du système de ventilation dudit navire dans laquelle se trouvaient 4 sacs contenant 30 plaquettes de 1kg chacun soit 120 kg», révèle le document.
Précisant que le produit est certifié être de la cocaïne par le Laboratoire de la Police scientifique, compétent en la matière, les Gabelous ont ajouté que «la valeur totale de la cocaïne saisie est estimée à 9 milliards 600 millions de francs Cfa».
La nouveauté dans cette saisie : le conditionnement. En effet, les marques et identifiants sur les plaquettes nouvellement saisies sont différents de ceux sur les plaquettes ayant fait l’objet de différentes saisies en 2019.
Les membres de l’équipage, dont les nationalités n’ont pas été révélées, ont été interrogés et l’enquête suit son cours en rapport avec le Parquet. «La Douane sénégalaise et les autres Forces de défense et de sécurité, réaffirment leur détermination à mettre tout en œuvre pour enrayer toute tentative d’introduction de produits prohibés dans le territoire national et de combattre, par tous les moyens légaux à leur disposition, la criminalité transnationale organisée», assure le document.
Ainsi, pour le Port autonome de Dakar et les Douanes sénégalaises, 2020 commence comme a terminé 2019. En effet, plus d’une tonne avait été saisie au Port de Dakar entre juin et juillet 2019. Un coup dur pour les trafiquants qui avaient poussé certains à parier sur un changement d’itinéraire de la part des délinquants. Et le plus grave dans cette situation, au-delà de la menace sur la jeunesse sénégalaise, c’est que «l'argent sale» issu du trafic de drogue risque de gangréner l’économie du pays.
Dans son rapport 2018, l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (Onudc) note que le Sénégal, à l’image de tous les autres pays d’Afrique de l’Ouest situés sur la route du trafic international, est un pays touché par toutes les drogues. «On n’en est pas encore à des phénomènes ultra-violents, mais il y a une pénétration du marché par ces criminels», reconnaissait Pierre Lapaque, représentant régional de l’Onudc pour l’Afrique de l’Ouest. Mais dans une région transformée non seulement en zone de transit, mais aussi en zone de consommation et de production, les choses peuvent aller vite, très vite. Heureusement que la Douane est là pour veiller au grain.
Sidy Djimby NDAO