Il a finalement brisé la glace pour s’exprimer au nom de Pastef. Ousmane Sonko, lors d’une rencontre avec la presse, est revenu sur la position de son parti dans la coalition Yewwi Askan Wi et dans l’intercoalition Yewwi-Wallu. Le patron de l’opposition sénégalaise a annoncé dans la foulée sa candidature à la présidentielle de 2024.
Face à la presse hier, Ousmane Sonko a abordé beaucoup de sujets. Le leader de Pastefa invité les députés élus sous leur propre bannière à s’assumer et à assumer leurs responsabilités individuelles. «Toute décision prise n’engage qu’eux», a déclaré Ousmane Sonko, qui ajoute que ce n’est pas leur problème. Parlant de Thierno Alassane Sall et Pape Djibril Fall sans les citer, Sonko lâche : «justifier au vitriol une décision n’honore pas la personnalité d’un individu. Un leader doit s’assumer. Une personnalité ne doit pas avoir ce comportement de justification à tout bout de champ. Il faut que les députés se déterminent ; s'ils sont au pouvoir ou dans l’opposition. Et celui qui se dit neutre justifie qu’il est contre celui qui est accusé à tort. C'est seulement les hommes sournois qui ont des positions de neutralité».
«Seuls les hommes sournois ont des positions de neutralité»
Après les bombes contre Thierno Alassane Sall et Pape Djibril Fall, Sonkoa aussi évoqué les présidentielles de 2024. Il a annoncé sa candidature pour 2024. Dans cette perspective, il s’adresse aux militants de Pastef. «Abandonnez les claviers et allez sur le terrain pour renforcer les cellules et défendre le projet. (…) Le président de la République voit sa côte dégringoler depuis 2019. Il avait 59%, lors des locales, il est descendu en deçà de 50% et les législatives. S’il passe pour la présidentielle de 2024 et obtient plus de 30%, cela m’étonnera. A partir du mois de novembre, j'entame une tournée nationale pour rencontrer les Sénégalais. Nous irons convaincre les zones rurales qui nous avaient échappé lors des législatives», dit-il.
Parlant de la situation à l’Assemblée nationale, Ousmane Sonko réfute à la coalition au pouvoir toute majorité. Selon lui, Benno n’est pas majoritaire à l’Assemblée. «On ne peut pas dire quon a une majorité avec un seul député. Même un surplus de 10 députés, ce n’est toujours pas une majorité».
«Aucune compromission législative avec le pouvoir»
Sur l’intercoalitionYewwi-Wallu, le leader de Pastef révèle que les deux coalitions se sont engagées à ne faire aucune compromission législative avec le pouvoir, avant et après les élections. C’est le groupe parlementaire ferme qui sera mis en place au lieu de radical. Cette disposition sera appliquée durant tout le mandat législatif», a promis Ousmane Sonko. Qui embraye :«Nos députés seront formés les jours à venir sur les missions parlementaires. Nous Malgré les fraudes, les bourrages d’urnes et les manœuvres de l’administration en charge des élections et du Conseil constitutionnel pour éliminer des listes, il est unanimement reconnu que l’opposition a nettement et largement gagné ces deux élections. J'ai beaucoup travaillé à élaborer des projets de lois dans tous les domaines, qui seront déposés sur la table de l’Assemblée nationale dès son installation. Nous avons également identifié un certain nombre de scandales sur lesquels il faudra impérativement exiger la mise en place de commissions d’enquête parlementaire.»
Affaire Mancabou
Ousmane Sonko est aussi revenu sur l’affaire Mancabou. Et c’est pour informer «qu’un des détenus parmi les éléments de la force spéciale leur a informé qu’ils subissent une pression de la part de l’Etat pour changer leur discours en disant que c’est Ousmane Sonko le commanditaire de cette forfaiture. «J’en ai parlé aux avocats. Ils ont voulu aussi faire signer au défunt François Mancabou qu’il travaille pour moi et qu’il me trouve chaque fois en Casamance pour prendre des instructions. Il a refusé. C’est ce qui est à l’origine des tortures qu’il a subies. Je ne le connais ni d'Adam ni d’Eve et nous ne nous sommes jamais rencontrés».
Baye Modou SARR