![VIOLATION DU « LOCAL CONTENT » DANS LE MARCHE DU BARRAGE DE SAMBANGALOU: Le Club 50% Préférence nationale fait déjà une victime, le Directeur régional Afrique de Vinci remercié VIOLATION DU « LOCAL CONTENT » DANS LE MARCHE DU BARRAGE DE SAMBANGALOU: Le Club 50% Préférence nationale fait déjà une victime, le Directeur régional Afrique de Vinci remercié](https://www.jotaay.net/photo/art/default/69670120-48683894.jpg?v=1671460633)
Nous écrivions la semaine dernière que des chefs d’entreprises sénégalaises, dont le patron de Ecotra, Abdoulaye Sylla, ont décidé de la création prochaine d’une nouvelle patronale sénégalaise. C’est ainsi qu’ils ont porté sur les fonts baptismaux le Club 50% Préférence nationale (C50 PN), afin de se battre pour les intérêts des entreprises sénégalaises. Une semaine après, C50 PN a déjà fait une victime. En effet, selon des informations, Éric Coppi, Directeur régional Afrique de Vinci, a été destitué. Il aurait été remercié pour la scandaleuse gestion de l’aménagement hydroélectrique de Sambangalou, notamment le traitement réservé aux entreprises sénégalaises avec qui Vinci avait contracté pour la construction de ce barrage qui se trouve dans le département de Kédougou.
Le marché de construction du barrage de Sambangalou lancé par l’Organisation pour la mise en Valeur du Fleuve Gambie (Omvg), dans l’Est du Sénégal, a donc permis de faire la lumière sur les méthodes blâmables de certaines entreprises étrangères au Sénégal. En effet, ce marché d’un montant de 257,3 milliards de F Cfa a été remporté par l’entreprise française Vinci.
Ainsi, quand il a remporté le marché en mai 2020, Vinci avait alors pris l’engagement de travailler avec les entreprises nationales dans le cadre du Local Content. Vinci a alors lancé un processus pour s’associer avec des entreprises sénégalaises pour la construction de ce barrage. La société Ecotra de l’homme d’affaires Abdoulaye Sylla, incontournable dans le domaine, est positionnée. Vinci a alors envoyé des émissaires voir ce que «pèse vraiment» Ecotra.
Une fois sur les lieux, Vinci a été bluffée par la qualité des installations, le matériel nec plus ultra trouvé mais également par la qualité de ressource humaine de l’entreprise fondée et dirigée par Abdoulaye Sylla. Il s’agit de cadres de haut niveau de nationalité sénégalaise pour la plupart, mais aussi une forte dose d’expats venus des Etats Unis, de Dubaï, du Liban et du Portugal. Les ingénieurs portugais les ont particulièrement impressionnés d’autant qu’ils venaient de réaliser un barrage plus complexe dans leur propre pays.
Autre avantage comparatif : Ecotra s’est engagée à accompagner Vinci Construction en mettant à sa disposition son carnet d’adresses, mais aussi sa connaissance du tissu local, des langues locales, sa maîtrise de l’approvisionnement et de l’acheminement.
Convaincue que la société Ecotra est armée pour réaliser plusieurs phases du projet, Vinci commence à tracer alors sa feuille de route.
Un portefeuille de 100 millions d’euros dont 78 pour Ecotra
C’est là qu’intervient le «Monsieur Afrique de Vinci», Eric Coppi. Lui aussi bluffé par els installations de la société de Abdoulaye Sylla, le Directeur régional Afrique de Vinci, Éric Coppi, s’engage à sous-traiter une bonne partie de l’activité à Ecotra. Un accord est trouvé et Ecotra s’engage pour neuf (09) lots dont la location d’hélicoptères, l’approvisionnement en carburant et la maintenance. Les entités, après d’âpres négociations, tombent d’accord sur un portefeuille de 100 millions d’euros dont 78 millions d’euros pour Ecotra et environ 32 millions d’euros pour els autres aspects.
Dès que Vinci a reçu son avance de démarrage…
Et tout allait bien jusqu’à ce que l’entreprise française reçoive l’avance de démarrage. C’est là que des changements ont commencé à leur niveau.
Vinci construction commence alors à changer la structuration du travail.
Alors qu’ils avaient convenu d’un portefeuille de 100 millions d’euros pour Ecotra et Cie, Vinci fait une volteface à 180 degrés en indiquant qu’elle ne veut plus d’un partenaire devant prendre en charge des prestations et effectuer des travaux. La société française propose à la place un modèle de location du matériel et des tâches unitaires à faire.
Pourquoi ce revirement de dernière minute du géant français de construction ? Selon nos informations, Vinci a pris cette décision après que sa filiale Vct (Vinci construction et terrassement) a été chassée du Maroc et du Kenya pour justement… «non respect des engagements du local content». Ainsi, elle a trouvé dans notre pays une manière de se sucrer et de sucrer ses filiales.
Puisque Vct fait à peu près le même travail, la société française a alors décidé de dessaisir Ecotra et Cie pour donner le marché juteux à sa filiale Vct. Elle propose ainsi à Ecotra un contrat de seulement 3 millions d’euros pour location matériel.
Et, pire, Vinci introduit dans le circuit, au mépris du local content, des entreprises libanaise et française dont Global Africa Invest, qui est en train de faire le même travail que celui que devait faire Ecotra.
Une situation inacceptable qui aurait poussé Ecotra, notamment son patron Abdoulaye Sylla, à taper du poing sur la table.
Et selon certaines informations, c’est à la suite de cela que le Directeur régional Afrique de Vinci, Éric Coppi, a été remercié. En attendant d’autres développements…
Sidy Djimby NDAO