La région du Sahel est à l’honneur au grand musée d’art Metropolitan de New York. L’exposition, axée sur les objets d’art sahelien à caractère historique, a débuté depuis quelques jours et continue jusqu’au mois de mai. Des pays comme la Mauritanie, le Niger, le Mali et le Sénégal y voient un beau pan de leur Histoire exposé au public international. Dans ce Musée qui est le plus frequenté des Etats-Unis, Mouhamed Traoré et Oumy Mbaye, deux jeunes doctorants du département d’Histoire de l’Ucad, participent quotidiennement aux ateliers de l’exposition, en compagnie de la conservatrice qui pilote le projet depuis 4 ans et demi.
L’idee d’organiser l’exposition vient d’elle. Alisa Lagamma, une historienne de l’art, a travaillé depuis 2015 pour que cette exposition ait lieu. Toujours accompagnée de ses deux «poulains» doctorants sénégalais, elle se rappelle toujours le contexte historique dans lequel elle eut l’idee d’organiser cette exposition. «Le Sahel était souvant dans les médias, mais autour d’une crise, avec des événements tres difficiles à l’époque», se rémémore-t-elle. Une crise qui en effet n’avait pas épargné une bonne partie du patrimoine culturel de la région. «Je voulais donc proposer au grand public un côté différent», poursuit-elle. Mais si aujourd’hui le rêve de cette africaniste est en voie d’être realisé sans sponsor, mais grâce à son abnégation et aux soutiens qu’elle a reçus de la part de bénévoles. Une occasion pour elle de magnifier ainsi l’apport des Pr Mamadou Diouf et Souleymane Bachir Diagne, dont la touche a été considérable dans la confection du catalogue de l’Exposition.
«Il a fallu 7 semaines pour transporter le mégalithe de l’Ifan à New York»
Le Sénégal est vraiment représenté dans ce «Sahel Exhibition» avec des pièces majeures à l’entrée de l’exposition. Le pectoral de Rao, un joyau en or massif du 12e siècle, découvert dans la localité de Rao, près de Saint-Louis, illumine la salle. Des statuettes équestres, des tissus traditionnels ainsi que des sources arabes y sont aussi exposés. L’un des plus imposants objets reste le mégalithe du Sine-Saloum qui laisse aujourdhui un grand vide au musée des civilisations Théodore Monod de Dakar où il était exposé. Cet édifice qui pèse plusieurs tonnes a créé la surprise. «Tous les artistes contemporains de New York qui viennent visiter l’exposition me font part de leur émerveillement en voyant ce monument», a témoigné la conservatrice, en précisant qu’il a fallu 7 semaines pour transporter le mégalithe de l’Ifan à New York. Cette énorme sculpture qui date du 8ème siècle reste une tradition sénégambienne classée patrimoine mondial et protégée par L’Unesco.
«Ils sont les experts du futur et vont un jour diriger les institutions culturelles de la région»
Revenant sur la phase préparatoire de l’exposition, Alisa Lagamma de rappeler qu’elle a eu à visiter plusieurs sites archéologiques du Sénégal, à Diorom bu Mak, Sine Ngayène et Wanar. C’est dans ce cadre même qu’elle a rencontré Mouhamed et Oumy, deux jeunes doctorants avec qui elle est restée en contact. «Cest formidable qu’ils aient eu la possiblité d’observer, mais surtout de participer à l’organisation de l’exposition», a voulu magnifier l’historienne, avant d’ajouter qu’en leur qualité d’ambassadeurs de la jeunesse, ils sont des partenaires très importants. Pour elle, «ils sont en train d’avoir un genre de formation que moi jai eu au Sénégal, étant étudiante». Ces doctorants ont bénéficié d’un partenariat entre le Département d’Histoire de l’Ucad et le Metropolitan Museum de New York auquel ils ont été d’un grand apport. «Nous avons participé à la délicate phase d’installation, durant les 3 semaines qui ont précédé la cérémonie d’ouverture», ont-ils expliqué. Entre émissions radio et autre moyens de communication, nos jeunes compatriotes ont aussi fait la promotion de l’événement. «Il fallait établir une connexion entre les communautés saheliennes vivant aux Etats-Unis et leurs patrimoines historiques» ont-ils rappelé.
Sur les 28 lieux de provenance, seuls 6 sont dans la région du Sahel
A voir le nombre de visiteurs qui fréquentent le musée, il est permis de faire une corrélation avec le tourisme. Un secteur au Sénégal qui mérite bien un coup de pouce ces derniers temps. Précisant que les objets de l’exposition sont actuellement sous forme de prêt, Mouhamed Traoré a essayé d’expliquer comment des activités de ce genre peuvent booster la destination des pays du Sahel. Selon le doctorant en archéologie, «beaucoup de visiteurs peuvent être tentés de vouloir découvrir d’autres objets issus des mêmes musées d’origine». Mais, de l’origine des centaines d’objets de l’exposition, la plupart ne retourneront pas au Sahel. Sur les 28 lieux de provenance de ces prêts, seuls 6 sont dans la région du Sahel. Le catologue renseigne que ces 22 autres provenances restent des musées de France, d’Allemagne, de Suisse, des Etats-Unis et une dizaine de propriétés privées.
Ahmadou Ben Cheikh KANE (envoyé spécial aux Usa)
L’idee d’organiser l’exposition vient d’elle. Alisa Lagamma, une historienne de l’art, a travaillé depuis 2015 pour que cette exposition ait lieu. Toujours accompagnée de ses deux «poulains» doctorants sénégalais, elle se rappelle toujours le contexte historique dans lequel elle eut l’idee d’organiser cette exposition. «Le Sahel était souvant dans les médias, mais autour d’une crise, avec des événements tres difficiles à l’époque», se rémémore-t-elle. Une crise qui en effet n’avait pas épargné une bonne partie du patrimoine culturel de la région. «Je voulais donc proposer au grand public un côté différent», poursuit-elle. Mais si aujourd’hui le rêve de cette africaniste est en voie d’être realisé sans sponsor, mais grâce à son abnégation et aux soutiens qu’elle a reçus de la part de bénévoles. Une occasion pour elle de magnifier ainsi l’apport des Pr Mamadou Diouf et Souleymane Bachir Diagne, dont la touche a été considérable dans la confection du catalogue de l’Exposition.
«Il a fallu 7 semaines pour transporter le mégalithe de l’Ifan à New York»
Le Sénégal est vraiment représenté dans ce «Sahel Exhibition» avec des pièces majeures à l’entrée de l’exposition. Le pectoral de Rao, un joyau en or massif du 12e siècle, découvert dans la localité de Rao, près de Saint-Louis, illumine la salle. Des statuettes équestres, des tissus traditionnels ainsi que des sources arabes y sont aussi exposés. L’un des plus imposants objets reste le mégalithe du Sine-Saloum qui laisse aujourdhui un grand vide au musée des civilisations Théodore Monod de Dakar où il était exposé. Cet édifice qui pèse plusieurs tonnes a créé la surprise. «Tous les artistes contemporains de New York qui viennent visiter l’exposition me font part de leur émerveillement en voyant ce monument», a témoigné la conservatrice, en précisant qu’il a fallu 7 semaines pour transporter le mégalithe de l’Ifan à New York. Cette énorme sculpture qui date du 8ème siècle reste une tradition sénégambienne classée patrimoine mondial et protégée par L’Unesco.
«Ils sont les experts du futur et vont un jour diriger les institutions culturelles de la région»
Revenant sur la phase préparatoire de l’exposition, Alisa Lagamma de rappeler qu’elle a eu à visiter plusieurs sites archéologiques du Sénégal, à Diorom bu Mak, Sine Ngayène et Wanar. C’est dans ce cadre même qu’elle a rencontré Mouhamed et Oumy, deux jeunes doctorants avec qui elle est restée en contact. «Cest formidable qu’ils aient eu la possiblité d’observer, mais surtout de participer à l’organisation de l’exposition», a voulu magnifier l’historienne, avant d’ajouter qu’en leur qualité d’ambassadeurs de la jeunesse, ils sont des partenaires très importants. Pour elle, «ils sont en train d’avoir un genre de formation que moi jai eu au Sénégal, étant étudiante». Ces doctorants ont bénéficié d’un partenariat entre le Département d’Histoire de l’Ucad et le Metropolitan Museum de New York auquel ils ont été d’un grand apport. «Nous avons participé à la délicate phase d’installation, durant les 3 semaines qui ont précédé la cérémonie d’ouverture», ont-ils expliqué. Entre émissions radio et autre moyens de communication, nos jeunes compatriotes ont aussi fait la promotion de l’événement. «Il fallait établir une connexion entre les communautés saheliennes vivant aux Etats-Unis et leurs patrimoines historiques» ont-ils rappelé.
Sur les 28 lieux de provenance, seuls 6 sont dans la région du Sahel
A voir le nombre de visiteurs qui fréquentent le musée, il est permis de faire une corrélation avec le tourisme. Un secteur au Sénégal qui mérite bien un coup de pouce ces derniers temps. Précisant que les objets de l’exposition sont actuellement sous forme de prêt, Mouhamed Traoré a essayé d’expliquer comment des activités de ce genre peuvent booster la destination des pays du Sahel. Selon le doctorant en archéologie, «beaucoup de visiteurs peuvent être tentés de vouloir découvrir d’autres objets issus des mêmes musées d’origine». Mais, de l’origine des centaines d’objets de l’exposition, la plupart ne retourneront pas au Sahel. Sur les 28 lieux de provenance de ces prêts, seuls 6 sont dans la région du Sahel. Le catologue renseigne que ces 22 autres provenances restent des musées de France, d’Allemagne, de Suisse, des Etats-Unis et une dizaine de propriétés privées.
Ahmadou Ben Cheikh KANE (envoyé spécial aux Usa)