![SOUCIS D’EFFECTIF ET DE SECURITE AU TRIBUNAL DE PIKINE GUEDIAWAYE: Les magistrats submergés renvoient les audiences à des dates lointaines SOUCIS D’EFFECTIF ET DE SECURITE AU TRIBUNAL DE PIKINE GUEDIAWAYE: Les magistrats submergés renvoient les audiences à des dates lointaines](https://www.jotaay.net/photo/art/default/69670132-48683923.jpg?v=1671458398)
Vivement que le Conseil supérieur de la magistrature se réunisse pour un meilleur redéploiement des ressources humaines dans les différentes juridictions. Aujourd’hui, beaucoup de juridictions sont en déficit et sont donc en saturation de dossiers.C’est le cas de la Cour suprême, mais également du Tribunal de Pikine-Guédiawaye. Ici, les audiences de flagrants délits sont renvoyées à des dates éloignées parce qu’il y a trop de dossiers et il n’y a pas suffisamment de magistrats. De plus, la question de la sécurité se pose réellement.
A Pikine et Guédiawaye, les justiciables sénégalais sont en souffrance. Le ratio entre la population et les magistrats affectés dans cette juridiction est faible, ce qui crée énormément de soucis pour les habitants, mais aussi pour les magistrats eux-mêmes qui sont submergés. « Il y a trop de dossiers pour très peu de magistrats », nous souffle une source qui tient à garder l’anonymat. Selon notre informateur, les audiences de flagrants délits enregistrent parfois plus de 60 affaires par jour et les déferrements n’arrêtent pas. Une vrai casse-tête pour les magistrats affectés à Pikine-Guédiawaye. L’autre souci, nous souffle notre interlocuteur, c’est qu’il y a un véritable problème de sécurité qui se pose. La protection des magistrats n’est pas assurée. « C’est difficile parfois, tu regardes la salle, tu vois aucun agent des forces de sécurité ; et quand tu as une audience qui finit très tard, tu rentres seul avec tous les risques de te faire agresser », martèle encore notre informateur. Pour pallier tout cela, les juges du Tribunal de Pikine-Guédiawaye ne cherchent pas midi à quatorze heures, pour certaines affaires qui ne sont pas en état, ils renvoient à des dates lointaines ; parfois à, trois semaines. Un avocat interpellé reconnait avoir une affaire qui est renvoyé jusqu’au 23 décembre ; pendant que d’autres voient leurs affaires renvoyées au 27décembre. Les magistrats ne veulent pas rentrer très tard pour des questions de sécurité.
En fait, les juges et procureur de cette juridiction ont encore en mémoire les attaques dont a été victime, il y a quelque temps, le Tribunal qui a reçu des jets de pierres, lors d’une manifestation. C’est dire que le Conseil supérieure de la magistrature devra vivement se réunir pour essayer de pallier ce déficit. Ce, surtout que ce déficit affecte plusieurs autres juridictions, notamment la Cour suprême qui attend encore de nouvelles affectations avec la nouvelle réforme qui crée un doublementdes chambres, en l’occurrence la Chambre criminelle, la Chambre administrative, la Chambre civile et commerciale et la Chambre sociale.
Alassane DRAME