![POUR VENGER LE MEURTRE DE ABDOU FAYE: De violents affrontements ont opposé, toute la journée, les habitants Fouck (Kirène) aux gendarmes de Diass POUR VENGER LE MEURTRE DE ABDOU FAYE: De violents affrontements ont opposé, toute la journée, les habitants Fouck (Kirène) aux gendarmes de Diass](https://www.jotaay.net/photo/art/default/69611558-48655873.jpg?v=1671121760)
Les gendarmes de Diass ont eu une longue journée hier, suite au désir de vengeance des habitants du village de Fouck qui ont fait une descente dans le village de Thiambokh en guise de représailles. Les gendarmes débordés ont fini par faire appel aux éléments du Gmi de Thiès pour rétablir l’ordre dans ce village.
Les habitants du village de Fouck situé près de l’usine Kirène dans la commune de Diass ne décolèrent toujours pas après l’assassinat d’un des leurs, en l’occurrence, Abdou Faye, âgé de 25 ans, par un berger. Ce qui a été à l’origine de la colère des habitants dudit village qui s’étaient transportés dans la nuit au village de Thiambokh Peulh pour mettre le feu sur certaines habitations, en guise de représailles ; avant d’être repoussés par les gendarmes. Hier, dans la matinée, les jeunes de Fouck, décidés à venger leur camarade, ont encore fait une descente dans le village des présumés meurtriers pour venger la mort de leur congénère. Cependant, ils ont trouvé sur place les éléments de la gendarmerie qui les avaient repoussés la veille et qui continuaient de veiller au grain. Cependant, en dépit de cette présence dissuasive, les jeunes n’ont pas reculé. Pendant toute la journée, des affrontements ont ainsi opposé les gendarmes aux assaillants. De loin, la fumée noirâtre enveloppait le ciel du village de Thiambokh Peulh.
Dans cette configuration du village, il était difficile pour les gendarmes de repousser tous ces jeunes en colère qui se dispersaient dans la brousse avant de revenir à la charge. Les pandores débordés ont fait appel aux éléments du Gmi de Thiès qui sont venus en renfort. En fin d’après-midi, le calme était revenu dans ce village. Pour autant, la crainte de représailles est toujours vivace. En effet, pour les habitants du village de Fouck, ce meurtre est l’affront de trop. A les en croire, ils ont toujours été attaqués et leurs champs vandalisés par les bergers, dans une impunité totale. Néanmoins, dans les villages alentours, des appels au calme sont lancés pour éviter que cette affaire prenne des proportions incontrôlées.
Abdou Faye tué devant sa mère
Loin de cette guérilla, la maison mortuaire ne désemplit toujours pas et les commentaires vont bon train sur les circonstances du drame. C’est le cas de Seynabou Diouf, mère du défunt, meurtrie par cette disparition tragique. «J’ai été alertée par ma tante que des bœufs étaient en divagation dans notre champ. Lorsque je suis arrivée, j’ai remarqué une altercation entre mon fils et le berger. Quand j’ai voulu m’approcher, le berger lui a asséné des coups de coupe-coupe», narre la dame encore sous le choc. Modou Faye, absent au moment des faits, a eu la surprise de sa vie, à son arrivée, lorsqu’il a découvert le corps sans vie de son jeune frère. «J’étais tétanisé par autant de cruauté, je ne peux même pas l’expliquer», déclare le frère du défunt qui rappelle avoir été victime de la furie de ces mêmes bergers. Non sans déplorer l’issue de cette affaire.
En dépit d’un certificat médical et d’une plainte à la gendarmerie de Diass, son agresseur n’a jamais été inquiété. Ce qui lui fait dire que c’est cette impunité qui est à l’origine des attaques récurrentes dont ils font l’objet toujours. «J’ai été blessé, mon frère vient d’être tué et cela ne peut plus continuer. C’est un jeune à la fleur de l’âge qu’ils ont trouvé dans son champ pour le tuer lâchement», prévient le frère du défunt.
M. CISS