L'Union nationale des chambres de commerce d’industrie et d’agriculture du Sénégal a décidé de s’ouvrir au monde arabo-islamique en vue d’explorer des secteurs porteurs de richesse et d’opportunités. Il s’agit entre autres de l’agriculture, de l’industrie et des infrastructures. A cet effet, Serigne Mboup dit compter sur l'engagement du secteur privé pour concrétiser les projets ambitieux envisagés dans le cadre de ce partenariat. D'autant plus que, de l’avis du secrétaire général du ministère du Commerce, le commerce arabo africain pourrait augmenter chaque année de 38 milliards de dollars.
Le renforcement des relations commerciales, économiques et culturelles a été le thème de la rencontre entre l’Union nationale des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (Unccias) et le corps diplomatique arabo-islamique. A cet effet, différents ambassadeurs du monde islamique ont répondu présent à cette initiative en vue d’explorer des opportunités ; de consolider des partenariats et de promouvoir la coopération économique et culturelle. « Votre présence illustre non seulement l’importance que vous accordez aux relations entre nos pays, mais aussi votre volonté de participer activement à leur renforcement sur les plans économique, commercial et culturel. Le Sénégal, situé au carrefour de l’Afrique et du monde arabo-islamique, bénéficie d’un positionnement stratégique unique. Cette position est appuyée par un environnement économique propice, des réformes structurantes et un engagement fort en faveur de la coopération internationale. La vision du Président Bassirou Diomaye Faye et portée par son Premier ministre Ousmane Sonko conforte cette position, car le projet 2050 place le secteur privé au cœur de ce processus et c’est à nous acteurs économiques d’implémenter cette vision dans l’unité ; la modernisation de nos différents secteurs porteurs de développement », a d’emblée expliqué président de l’Unccias, Serigne Mboup, qui précise que l’Unccias, en tant qu’institution faîtière, s’engage à catalyser cette dynamique en mettant l’accent, dit-il, sur des secteurs stratégiques. Il s’agit de : « l’agriculture, pour garantir la sécurité alimentaire, promouvoir l’agro-industrie et moderniser les pratiques grâce à des technologies innovantes ; l’industrie, pour la valorisation de nos ressources locales à travers la transformation et le renforcement de nos chaines de valeur afin d’être plus compétitif sur les marchés régionaux et internationaux ; les infrastructures, essentielles pour favoriser la connectivité et soutenir un développement durable inclusif ; l’énergie, notamment à travers les opportunités qu’offrent le pétrole, le gaz, et les énergies renouvelables », liste Serigne Mboup persuadé que « ces secteurs, porteurs de richesse et d’opportunités, sont autant de leviers pour bâtir des partenariats solides et mutuellement avantageux ». Cependant, au-delà des enjeux économiques, Serigne Mboup est d’avis que les relations entre le Sénégal et le monde arabo-islamique reposent sur des affinités culturelles profondes et une amitié sincère marquées par la paix, la tolérance et la solidarité. Ce qui lui fait dire que cette rencontre est une opportunité unique pour tracer les contours d’une coopération renouvelée et ambitieuse entre les parties prenantes. A l’endroit du secteur privé national, le président de l’Unccias est d’avis que son rôle est indispensable dans ce processus de coopération et de développement. « Votre dynamisme, votre innovation et votre capacité à saisir les opportunités sont des atouts majeurs pour le Sénégal. Nous comptons sur votre expertise et votre engagement pour concrétiser les projets ambitieux que nous envisageons avec nos partenaires arabo-islamiques. Ensemble, nous pouvons transformer nos rêves en réalités tangibles, en faisant preuve de solidarité et en partageant nos succès. Soyons les artisans d'une croissance inclusive et équitable, qui profite à toutes les strates de notre société », exhorte Serigne Mboup disposé à accompagner les initiatives du secteur privé, de coordonner les projets et de garantir leur réussite. « Je suis convaincu que cette rencontre marquera un tournant dans nos relations et posera les bases d’un partenariat encore plus fructueux », indique-t-il.
Le potentiel de 3400 milliards de dollars n’est réalisé qu’à hauteur de 200 milliards de dollars
Pour sa part, Makhtar Lakh, le secrétaire général du ministère du Commerce venu représenter le ministre Serigne Guèye Diop, a rappelé que les affinités culturelles et religieuses ont contribué à tracé un sillage fécond entre le Sénégal et le monde arabo-islamique. Cependant, il se désole de constater que le niveau de coopération entre le Sénégal et le monde arabe est loin de porter les graines semées par les pères fondateurs. « Force est de reconnaître que nos relations commerciales et nos relations économiques ne sont pas à la hauteur de notre histoire et ne sont pas à la hauteur des relations politiques et diplomatiques que nous avons avec vos différents pays. Au niveau africain, il est regrettable de constater que le potentiel commercial mondial des deux régions, qui est estimé à 3400 milliards de dollars, n’est réalisé qu’à un niveau de 200 milliards de dollars. Dans ce prisme, les échanges commerciaux avec le monde islamique sont l’exemple type de la timidité notée dans nos relations économiques. Sur les 30 premiers fournisseurs du Sénégal, on ne trouve que trois pays : les Emirats Arabes-Unis, le Maroc et l’Égypte. Dans le top 50, parmi les fournisseurs du Sénégal, il n’y a que 7 pays arabo-islamiques. Inversement, la tendance est la même en ce qui concerne les principaux clients du Sénégal. Les Emirats Arabes-Unis, la Mauritanie et le Maroc qui pointe à la 25e place », révèle le représentant du ministre qui estime que cette situation n’a que trop duré et la tendance doit être renversée. « Nous avons l’obligation de faire en sorte que cela change. Et, cela doit commencer à notre niveau, mais aussi au niveau des décideurs et des chambres de commerce. Les opportunités ne sont pas à chercher, elles sont là. Les études ont révélé que le commerce arabo africain pourrait augmenter chaque année de 38 milliards de dollars d’ici à 2027 », informe Makhtar Lakh, le secrétaire général du ministère du Commerce, notamment avec la levée de suspension barrières commerciales. S’agissant des secteurs à explorer, il préconise un meilleur ciblage vers les secteurs à court potentiel comme l’agrobusiness, les produits horticoles, les produits halieutiques, l’artisanat, l’énergie, le tourisme, etc.
M. CISS