Désigné parmi les parrains du troisième Forum régional de la Cedeao sur l’éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et interreligieux, le Khalife général des Tidianes a été représenté par Abdoul Aziz Kébé qui a délivré son message.
Le troisième Forum de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sur « l’éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et interreligieux » s’est tenu du 27 au 29 octobre 2022 à Lomé, sous le haut patronage du Président Faure Gnassingbé. Le thème de cette édition est « Communautés, extrémisme violent et cohésion sociale en Afrique de l’Ouest ». Pour cette présente édition, la Commission de la Cedeao et le Togo ont porté leur choix sur le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, entre autres trois éminentes personnalités africaines, pour le parrainage dudit forum. Le Khalife général des Tidianes, alité, a mandaté son neveu Abdoul Aziz Diop et le professeur Abdoul Aziz Kébé qui a délivré son message lors de cette cérémonie. « Le Khalife général des Tidianes vous exprime toute sa gratitude, pour l’honneur que vous lui avez fait, de le choisir parmi les parrains de cette belle initiative. Il en est d’autant plus honoré que vous lui offrez l’opportunité de rappeler, à la face du monde, le rôle de pacificateur des guides religieux, rôle qu’ils ont hérité de la tradition de leurs maîtres dans le soufisme, de leurs maîtres dans l’islam primordial, les compagnons bien guidés, et surtout du Messager Bien-aimé, l’Élu, paix et salut sur lui », a d’emblée indiqué le représentant du Khalife des Tidianes, avant de poursuivre : « la profondeur historique nous renvoie l’image des évêques venus de Najran, au Yémen, passer des moments de dialogue avec le Messager d’Allah, dans sa propre mosquée à Médine. Et les sources rapportent que le Messager d’Allah les a autorisés à faire leur office dans l’enceinte de la mosquée à la coupole verte. C’est une leçon d’humanité », dit-il. Une démarche qui, à l’en croire, est une tradition que les autorités religieuses du Sénégal ont vivifiée tant et si bien que la cordialité sociale entre chrétiens et musulmans est dans notre Adn. Et cela, ajoute-t-il, a impacté les citoyens avec des organisations comme le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis), regroupement de l’essentiel des sensibilités religieuses du pays, qui œuvre en parfaite harmonie avec l’Eglise, sur toute question d’intérêt général relative à la préservation de la paix, de la stabilité et de la cohésion sociale, dans un élan de vivre ensemble. Ce qui lui fait dire que ce legs est à préserver. Poursuivant, il précise que le monde souffre du déficit d’humanité, à cause des identités exacerbées. « Ce qui nous éloigne les uns des autres. Or, l’histoire nous apprend et les écritures le confortent, à mettre l’accent sur la centralité de l’humain ontologique dans sa diversité anthropologique », dit-il. En outre, il est revenu sur les recommandations du Khalife des Tidianes qui invite les initiateurs à rester fermes sur le chemin qui conjugue les efforts, les savoirs et les expériences pour construire les consensus de paix et de cohésion. « Le Khalife recommande des restitutions nationales de ces rencontres, avec les parties prenantes significatives : les académies militaires, les universités, les foyers religieux, les médias et organisations de jeunesse. Ce qui pourrait conduire à travailler pour que l’éducation à la paix ne soit plus un simple slogan, mais soit intégrée dans les curricula aussi bien des écoles publiques, à tous les niveaux, que des centres d’éducation communautaires, et même des associations sportives et culturelles, instaurer des cellules nationales pour l’éducation à la paix, au dialogue et à la cohésion sociale, avec un agenda précis de dissémination, avec obligation de reporting à la Cedeao, et à la création d’une entité sous régionale regroupant les autorités religieuses et communautaires. Une telle entité pourrait anticiper sur certaines difficultés, jouer le rôle de régulateur et le cas échéant de médiateur, dans un cadre communautaire, en parfaite entente avec la Cedeao », rapporte M. Kébé, persuadé que l’éducation à la paix, au dialogue, à la cohésion sociale est une exigence de notre temps.
M. CISS