La mortalité maternelle, néonatale et infanto juvénile au Sénégal est une réalité au Sénégal. Pour combattre davantage ce fléau, à l’initiative du Réseau des parlementaires en population et développement, le directeur de la Santé de la Mère et de l’Enfant au ministère de la Santé, a donné des chiffres qui font peur, même si des efforts ont été faits durant ces dix ans. «La mortalité maternelle est passée de 392 décès pour 100.000 naissances à 236 décès pour 100.000 naissances vivantes (NV) entre 2010 et 2017. Il y a 791 décès maternels dans les structures de santé en 2020. En 2020, nous avons 791 décès maternels. Et uniquement dans la région de Tambacounda, nous sommes à 100 décès, la région de Dakar est à 99 décès», informe Dr Amadou Doucouré.
Selon ce dernier, cette situation est plus présente dans les régions frontalières. C’est-à-dire où l’accès à la prise en charge rapide des femmes enceintes constitue un talon d’Achille pour les autorités sanitaires par manque de structures sanitaires adéquates. Ce sont les régions de Kaffrine, Tambacounda, Kédougou, Sédhiou, Kolda, Ziguinchor qui enregistrent le plus grand nombre de décès maternels. Seulement, le directeur de la santé mère-enfant est optimiste. «Aujourd’hui, l’espoir est permis avec l’ouverture de certains hôpitaux, l’ouverture prochaine des blocs opératoires fermés depuis plus de 10 ans, le repositionnement de la planification familiale», précise-t-il.
Après avoir bien écouté le spécialiste, la présidente de la Commission santé de l’Assemblée nationale, Lucie Cissé, montre son optimisme sur l’instauration de la journée. Face à ses collègues, elle présage que «l’institution d’une journée permettra de fédérer l’ensemble des acteurs autour de la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto juvénile». Il s’agit selon elle «d’obtenir du ministère de la Santé et de l’Action sociale l’acte réglementaire portant instauration de cette journée au Sénégal».