Le Conseil municipal de la ville de Kaolack n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour porter la réplique à l’ancienne mairesse Mariama Sarr, qui l’aurait mis en cause dans la gestion de plusieurs dossiers et projets,notamment Promoville, Fera, Pacasen…
Les conseillers ont tout simplement levé un coin du voile, qui laisse apparaître la face hideuse de la gestion de l’ancienne équipe municipale. Le porte-parole du conseil, Mbaye Ngom, par ailleurs 1eradjoint et ses collègues se disent convaincus que cette sortie inattendue de Mariama Sarr «est une maladresse de sa part», car ils en savent beaucoup sur sa gestion de la commune durant 7 ans.Les conseillers ont rappelé que pour le Fonds d’entretien routier autonome (Fera), « les travaux du pavage ont démarré durant le mandat de Mme MariamaSarr, mais arrêtés par le Directeur généraldu Fera lui-même, à la suite de constats d’unretard considérable dans l’exécution des travaux. Pire, dénoncent-ils, un réel déphasage entre lesfactures déposées et l’état d’avancement des travaux,d’autant plus que l’entreprise avait déjà encaissé plus de 75% du budget sans réaliser 40% des travaux.Il s’y ajoute la modification du contenu des travaux sans l’aval du Fera.En effet disent-ils, «l’entreprise a fait beaucoup moins de linéaires de pavages que prévus dans le marché initial, sous prétexte d’avoir réalisé des radiersen bêton armé et purges beaucoup plus chers, en lieuet placedes pavages».
A propos du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen), les conseillers font noter que «pour le poste de santé de Tabangoy, deux contrats ont été signés avec deux entreprises différentes pour le même projet. Il s’agit d’un contrat sur le budget de la Mairie et un autre sur les fonds du Pacasen et toutes lesdeux sociétés ont commencé la livraison des matériaux de construction». Chose intrigante à leurs yeux. Mais ce n’est pas que cela. Le stade municipal est aussi à leurs yeux une nébuleuse sous Mariama Sarr. «Financé sur le budget de la commune, les travaux ont démarré sous le mandat de Mariama Sarr, mais les procédures techniques et réglementaires n’ont jamais été respectées. Pire, le stade ne répond pas aux normes d’Etablissement recevant du public (Erp). Dans ce dossier de passation de marché,ni étude de sol, ni procès-verbal d’écrasement du béton encore moins de suivi d’un bureau de contrôle ou de l’équipe technique municipale n’a été trouvé». Même sous la contrainte de l’interpellation, l’entreprise n’est pas en mesure de fournir les documents techniques de validation demandés. A cela s’ajoute «la non-conformité sur les réalisations : dalle flambée après décoffrage, des aciers apparents, des dimensions de poteaux non uniformes, la ségrégation du béton, du gravier utilisé invalide pour un Erp.
Pire, poursuivent les conseillers, «l’aménagement des gradins ne répondant pas aux besoins du monde sportif. Et encore que l’entreprise a déjà déposé deux (2) factures à hauteur de 44% du marché alors que les tribunes sont loin d’être finies, la pelouse n’a pas été démarrée et les seuls travaux réalisés jusqu’ici, ne l’ont pas été dans les règles de l’art».
Enfin, l’équipe municipale dit «faire observer les spéculations de la Directrice du Promogen qui vient en sauveur de l’entrepreneur pour couvrir les malversations financières et foncières qui émaillent la réalisation du marché. Et qu’à ce sujet, le conseil demande « l’ouverture du marché et de la livraison des cantines à leurs propriétaires légitimes qui patientent depuis plus de huit (08) années».
- D. (correspondance particulière)