En marge de la célébration du centenaire de l’École africaine de médecine devenue aujourd’hui la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie (FMPO), l’Université Cheikh Anta Diop a réuni hier lundi 3 décembre, à l’Ucad II, ses anciens diplômés, du Sénégal comme d’ailleurs. Et c’est Henriette Dagri Diabaté, diplômée de l’Ucad en 1958-1959 et Chancelière de la Côte d’Ivoire, qui a été choisie comme marraine de cette cérémonie. Initiée par la Fondation Ucad, cette campagne de mobilisation des anciens de ce temple du savoir, dénommée Homecoming-Delsi a été fortement magnifiée par le Premier ministre qui a présidé la cérémonie.
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a lancé lundi l’initiative «Delsi Nanu», dans le but d’encourager les diplômés de ses facultés, toutes générations confondues, au financement de ses activités. D’après la marraine de l’évènement, Henriette Diabaté (chancelière de Côte d’Ivoire, étudiante à l’Ucad entre 1958 et 1959), qui explique que l’Ucad est intimement liée à ce qu’elle est devenue aujourd’hui, ce temple a vu passer des milliers d’étudiants africains et d’autres continents, en transmettant le savoir dans de nombreux domaines. «Notre Université Cheikh Anta Diop est donc un précieux patrimoine dont nous devons être fiers», laisse-t-elle entendre. Avant de poursuivre, nostalgique : «étudiante, chercheuse, professeure, responsable politique, je ne me suis physiquement jamais trop éloignée de Dakar et de l’Ucad. Soit physiquement, soit intellectuellement. Souvent les deux. C’est ici que mon esprit s’est forgé. Le fil, comme une ligne de vie, n’a jamais été coupé. Ni par moi, ni par vous», a lancé la Grande chancelière de Côte d’Ivoire.
Pour le recteur Ibrahima Thioub, cette initiative visant d’anciens pensionnaires de l’Ucad permettra de faire revenir à l’Université Cheikh Anta Diop les 100.000 alumni des années 1950 à aujourd’hui. «Les étudiants ont là un bel exemple que je leur suggère de méditer. Les anciens en se mobilisant, malgré leur âge, leur condition physique, continuent encore à servir l’université, à l’aimer, à lui démontrer de l’affection et de l’attachement. Cela doit inspirer les générations actuelles et futures, à réussir ici en Afrique, en construisant un panafricanisme universitaire»
Plus de 500 millions pour de meilleures conditions d’études
Pour les nombreuses donations reçues des anciens, le recteur d’annoncer qu’un programme a déjà été élaboré et sera respecté. «250 millions sont prévus pour la Polyclinique de l’université. C’est un institut qui prend en charge le personnel, mais sert également de centre de recherches. Le Centre de mesure de l’Ucad va bénéficier d’un soutien de plus de 100 millions de la Fondation. Nous n’aurons plus besoin d’aller mesurer la radioactivité en Europe, aliénant notre indépendance scientifique. L’incubateur va également bénéficier de 100 millions de la Fondation. Il y a un appui aux conditions d’études des étudiants qui est prévu. Pour les étudiants vulnérables, qui ont un handicap ou une mobilité réduite, la Fondation vient de leur offrir un bus dont le prix s’élève à 20 millions».
Le Premier ministre se réjouit : «c’est tellement encourageant…»
Pour le Premier ministre, le «homecoming» permettra de dégager de nouvelles perspectives de coopération dans les domaines de la formation et de la recherche entre les universités et établissements d’enseignement supérieur des États. «Il est tellement encourageant de voir l’Ucad mobiliser ses anciens diplômés, des plus illustres aux plus discrets, pour les solliciter en financement alternatif. Il est possible de faire autrement que d’attendre tout des pouvoirs publics».
Khadidjatou DIAKHATE