
Un reportage récemment diffusé par le journaliste Abdoulaye Cissé, montrant des zones inondées à Diamniadio, a suscité une vive polémique. La société Ecotra-Tauber, chargée de la mise en œuvre du Programme d'urgence d'aménagement intégré de la voirie et des réseaux divers (Puvrid), dénonce un contenu jugé «trompeur et infondé», qui remet en cause la qualité et l’efficacité de ses réalisations. Son représentant, Abdoulaye Sylla, a saisi le procureur et joint un procès-verbal de constat établi par huissier. Dans ledit document, Abdoulaye Sylla réfute les allégations, soulignant des imprécisions dans le reportage, une confusion entre les projets, ainsi qu’un manque de vérification des informations. Elle évoque également une atteinte à son image et à sa crédibilité.
Le groupement Ecotra/Tauber a saisi le procureur de la République à travers une plainte en bonne et due forme visant Abdoulaye Cissé, journaliste à Tfm, et Pape Sané, chroniqueur à Walf TV, pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles. Dans une vidéo publiée le 22 juin 2025 sur YouTube et Facebook, intitulée "Diamniadio, un gouffre à milliards sur fond de banditisme d’État", Abdoulaye Cissé a présenté un reportage accusateur sur le Programme d’urgence d’aménagement intégré de la voirie primaire et des réseaux divers (Pui/vrd) de Diamniadio. Selon lui, le projet est entaché de graves irrégularités financières et techniques. Ces accusations ont été reprises par la chaîne Le BigDeal-LBD et relayées par Pape Sané, déjà poursuivi dans une autre affaire de diffamation.
Des accusations jugées “fausses et tendancieuses”
Pour Abdoulaye Sylla, représentant d’Ecotra/Tauber, ces déclarations portent atteinte à l’honneur et à l’image du groupement. Il soutient que le journaliste a utilisé des zones non concernées par le projet pour illustrer des dysfonctionnements, notamment des voiries délabrées situées hors du périmètre contractuel.
La plainte souligne aussi que le reportage ne reflète pas les termes réels du marché n°T1344/17-DK. Contrairement à ce qui est avancé, le marché de 140 milliards F Cfa avait reçu toutes les validations nécessaires, y compris les avis de non-objection de la Dcmp. Le retard d'exécution serait dû à des problèmes de financement du côté de l’État, et non à des défaillances techniques du groupement.
Un reportage “mensonger et diffamatoire”
Selon le procès-verbal de constat dressé par Maître Jean Félix Coly, huissier de justice, le reportage a été visionné plus de 10.000 fois en trois jours. Il montre le journaliste sur des sites inondés et insalubres qu’Ecotra affirme ne pas avoir réalisés.
Le groupement rejette également les accusations selon lesquelles le coût du projet aurait explosé de 140 à 235 milliards F Cfa sans justification. Ils précisent qu’aucun responsable du groupement n’a été interrogé pour vérification.
Vers des poursuites judiciaires
Face à ce qu’ils considèrent comme une tentative de discrédit public, les avocats d’Ecotra/Tauber demandent des sanctions exemplaires, incluant l’arrestation des mis en cause et leur placement sous mandat de dépôt, afin d’éviter toute récidive. Le reportage mettrait en cause à tort non seulement le groupement, mais aussi la Délégation générale à la promotion des pôles urbains (Dgpu), qualifiée de "couverte" par l’État.
Samba THIAM