jotaay
jotaay

https://www.facebook.com/flyairsenegal
Le meilleur de l'info au sénégal
ACCÈS, MAINTIEN DES FILLES À L’ÉCOLE POUR UN ÉPANOUISSENT DANS UN ENVIRONNEMENT SCOLAIRE SÛR, SÉCURE ET INCLUSIF : La Première dame Marie Khone Faye s’engage à bâtir un avenir rayonnant pour les filles INDEMNISATION DES VICTIMES DE FEVRIER 2021 A MARS 2024 : «Nay Ler» dit niet et soupçonne une «récompense des militants d’un parti politique avec l’argent du contribuable» CONTRÔLE DE LA CIRCULATION AÉRIENNE DU SÉNÉGAL : Les contrôleurs aériens préviennent du danger qui guette l'aviation Du Sénégal au Vatican : Serigne Modou Kara Mbacké porte le message de Bamba à l’international OUVERTURE DE LA SESSION ORDINAIRE DE LA VILLE DE DAKAR : Le conseil municipal se passe de Barthélemy Dias et lance les travaux pour le vote de son budget Affaire Amy Gniby Ndiaye La Condamnation des ex-députés Massata Samb et Mamadou Niang confirmée par la Cour d’Appel de Dakar 1ère ÉDITION DU GOV’ATHON 2024 : Ousmane Sonko annonce l’assainissement de l’Administration sénégalaise Scandale d’espionnage à grande échelle  à Ngor-Almadies : Plus de 100 vidéos de couples filmés en plein acte à leur insu dans des appartements… INTERDICTION D’ACCÈS DES CITOYENS À LA MAIRIE DE DAKAR : Thierno Bocoum parle d’installation d’Etat policier OFFENSE AU CHEF DE L’ETAT : Un militaire français à la retraite insulte Diomaye Faye en le traitant de s… et se fait arrêter par un gendarme

IMMERSION A SANYANG EN GAMBIE APRES LES ATTAQUES CONTRE LES PECHEURS SENEGALAIS La psychose règne toujours même si les activités reprennent petit à petit



IMMERSION A SANYANG EN GAMBIE APRES LES ATTAQUES CONTRE LES PECHEURS SENEGALAIS  La psychose règne toujours même si les activités reprennent petit à petit
Le15 mars 2021 restera à jamais gravé dans la mémoire des pêcheurs sénégalais qui vivent dans le village de Sanyang en Gambie.Ces ressortissants sénégalais ont vu leurs pirogues et filets de pêche détruits et brûlés par les jeunes du village, après l’annonce de l’assassinat d’un Gambien par un des leurs. Du matérield’une valeur de plusieurs millions a été emporté par les flammes et près de 280 ressortissants sénégalais déportés dans la localité de Batokuntu pour les sauver de la vindicte populaire. Plus d’unmois après ces émeutes, la plage de Sanyangreprend vie, avec le retour de quelques pêcheurs.Même si la psychose plane toujours en ces lieux, El Hadji Thioub etquelques-uns de ses amis ont préféré prendre leur courage à deux mains et reprendre leur activités pour subvenir à leur besoins, puisque tous leursavoirs ont été réduits en cendres.
 
Le calme est de retour au village de Sanyang qui a connu deviolentes émeutes au courant de la deuxième quinzaine du mois de mars. Tout est parti de l’annonce de la mortpar arme blanche du jeune GambienGibrilCiseey, agressé par Gana Sèye, un pêcheur sénégalais qui travaille dans une usine de farine de poisson sise dans ladite localité, suite à un vol qui aurait mal tourné. La colère s’est donc emparée des jeunes du village qui ont voulu régler le compte à ce dernier coûte que coûte. Après l’attaque du commissariat de police où était gardé à vue le présumé meurtrier sénégalais,les manifestants ont pris la direction de la plage qui abrite l’usine de farine de poisson des Chinois mais où travaillent aussi les pêcheurs sénégalais.Très remontés contre les ressortissants sénégalais,les protestataires ont incendié l’usine en question mais aussi tout leur matériel de pêche et des centaines de millions sont partis ainsi en fumée. Pour éviter le pire, tous les Sénégalais du village ont dû se réfugier à Batokuntuen attendant que les choses se calment.
 
 
La tension toujours palpable
 
Plusd’un mois après les événements, «Les Échos» s’est rendu au village de Sanyang pour constater l’évolution de la situation. Située à une quarantaine de kilomètres de la capitale gambienne, Sanyang est un village de la région West Coast ou vivent près de 300 Sénégalais en parfaite harmonie avec les autochtones jusqu’à ces récents événements. Le calme semble revenir, mais l’évocation du mot «sénégalais» provoque toujours une certaine gêne chez certains jeunes de la localité. Au marché de Sanyang, il a falluuser de subterfuges pour demander où trouver des Sénégalais à qui nous adresser. Notre premier interlocuteur est un Mauritanien qui s’empressa de nous dire : «je ne suis pas Sénégalais mais j’ai beaucoup d’amis parmi eux et ce qui leur est arrivé est très regrettable. La tension est encore palpable donc faites attention et allez directement parler à vos compatriotes», explique Saïdou Fall.
 
 
L’aide du ministère de la Pêchequi ne sert à rien
 
 
Il était 16h passées. A cette heure, les Sénégalais sont encore à la plage. Après quelques explicationssur le chemin qui mène à la plage,nous nous sommes alors engagés sur une route sinueuse de près de  cinq (5) kilomètres.Après près d’une heure de route, avec plusieurs arrêts pour nous assurer d’être sur la bonne voie, nous arrivons enfin à destination. Le décor qui s’offre à nous renseigne automatiquement sur les violences qui se sont déroulées sur cette plage, il y a quelques jours. Juste à l’entrée, se trouve l’usine de farine de poisson.Quelques mètres à gauche,les ruines des stands sénégalais brûlés et à notre droite,les claies de séchage de poissons des femmes gambiennes qui, visiblement, ont été épargnées par les manifestants. Plus loin devant, des hommes s’affairent autour de leur pirogue. Alors que nous nous avancions vers le groupe, notre attention estattirée par un homme qui était un peu plus à l’écart,  au milieu des ruines de stands. Après les salutations d’usage, nous nous sommes présentés et comme s’il n’attendait que cette occasion,El Hadji Thioub accepte automatiquement de nous parler. «Je suis un pêcheur sénégalais et je vis depuis plus de 20 ans dans le village de Sanyang. Il y’en a même qui ont bouclé leur 50 ans dans ce village. Nous étions en parfaite harmonie avec nos frères gambiens jusqu’à cet incident  malheureux», regrette-t-il.
Ce qui fait plus mal à El Hadji, c’est ce malaisedans ses relations avec ses voisins gambiens. «Plus de 20 ans de vie commune dans la paix et le respect et un beau jour, on nous traque comme des criminels alors que nous n’avons rien fait. Je me suis toujours évertué au respect des lois et règlements de mon pays hôte», a fait savoir le pêcheur,qui n'a dû son salut qu’à son bailleur. «Le meurtre a eu lieu dimanche soir et les gens ont voulu nous débusquer le jour même de nos maisons. N’eût été la fermeté de mon bailleur, qui sait ce qui se serait passé. Les jeunes Gambiens étaient survoltés, remplis de colère contre toute la communauté sénégalaise du village. Nous avons dû nous réfugier dans une école de la localité de Batokuntu», soutient El Hadji Thioub.
Abordant la question des dégâts subis, ce ressortissant sénégalais avance une somme de trois (3) millions de matériel brûlé. «Là où nous sommes, c’était mon stand. Je l’avais aménagé pour y garder mon matériel de pêche. Un autre ami y avait aussi laissé son matériel. Si nous faisons la somme, on se retrouve avec plus de 3 millions partis en fumée.Et il y en a qui ont perdu beaucoup plus», renseigne-t-il.
 
El Hadji Thioub : «quand ils nous ont attaqués, aucun pêcheur n’était sur les lieux. C’est pour cette raison qu’on en est simplement à des dégâts matériels, sinon on aurait pu compter des blessés ou des morts»
 
Selon El Hadji,Dieu fait bien les choses parce que si les manifestants avaient trouvé les pêcheurs sénégalais sur place, cela aurait pu être pire. «Ils nous ont attaqués le lundi matin et heureusement, la plupart d’entre nous étaient déjà partis en mer et l’autre moitié étaitchez elle. C’est pour cette raison qu’on en est simplement à des dégâts matériels», souligne-t-il. Bien qu’il ait perdu plus de 3 millions dans ces émeutes, El Hadji ne fait pas partie des bénéficiaires de l’aide apportée par le ministre de la Pêche, parce qu’il était absent quand on inscrivait les victimes. «Le ministre de la Pêche a effectivement décaissé 20 millions pour nous dédommager, mais cela n’a pas servi à grand-chose.  Cette somme ne couvre même pas la moitié des dégâts. Moi je n’ai rien perçu, parce que je ne m’étais pas inscrit ;ceux qui se sont inscrits n’ont eu que 175.000francs Cfa», assure-t-il.
Après la discussion avec El Hadji, nous nous sommes dirigés enfin vers le groupe d’hommes qui continuaient toujours à démêler leurs filets de pêche.Moins coopératifsqu’El Hadji Thioub, ils acceptèrent quand même de répondre à nos questions dans l'anonymat. L’un d’eux qui semble être le leader du groupe commence : «nous avons vécu des moments très difficiles et nous le devons entièrement à un compatriote qui, au lieu de se suffire de son travail,a commis l’erreur de tuer un jeune Gambien. Les Sénégalais doivent revoir leur façon de vivre, quand on est dans un pays voisin, on évite de plonger ses compatriotes dans de telles situations. Tout ce qui nous arrive est de sa faute», lâche le monsieur en combinaison vert. Continuant de s’activer sur son filet, ce dernier reconnaît quand même que cet incident avec le Sénégalais a, en fait, étéla goutte de trop. «Cette situation de violence ambiante couve dans le village depuis l’installation de l’usine de farine de poisson. En effet, ce sont les guides touristiques qui ont manifesté en premier lieu leur désaccord par rapport à cette usine qui, par sa fumée dégagée et son odeur assez forte,a fini par gâcher leur business. Aucun touriste ne voulait venir au village», explique  «Lébou», surnom que lui donnent ses compatriotes.De là est née donc une haine envers les Chinois propriétaires de l’usine, mais aussi tous les étrangers qui y officient.
 
Lébou :«j’ai eu 175.000 F Cfa alors que j’ai perdu minimum cinq (5) millions»
 
Comme un signal pour les autres, les déclarations de Lébou ont décrispé les visages et délié les langues. Un autre jure que la moitié des versions données sur cette affaire ne sont pas fondées. «Il se dit que nous avons voulu aider notre compatriote, le supposé meurtrier, alors que nous n’étions même pas au courant de cette affaire. Cela s’est passé la nuit du dimanche et le lendemain,à 5h du matin déjà, nous étions en mer», dit le jeune pêcheur qui refuse toujours de donner son nom. Poursuivant, ce dernier assure qu'à la venue des manifestants, il n’y avait que de vieux pêcheurs sur place qu’ils ont épargnés et ont mis le feu à tous leurs bagages qui restaient sur place. Lébou soutient que ce matérielcoûte des millions et ils vont devoir se retrousser les manches pour recommencer à zéro. Il salue certes le geste du ministère de la Pêche mais trouve que 20 millions et une valeur de 4 millions de matériel pour les dommages subis, c’est assez peu. «Cette somme ne couvre même les dégâts subis par les deux plus grands pêcheurs. Nous avons simplement décidé de nous partager l’argent en ne tenant vraiment pas compte du poids des uns et des autres. Moi personnellement j’ai eu 175.000FCfa alors que j’ai perdu minimum cinq (5) millions», soutient-il.À les en croire, ils ont repris leurs activités le mercredi passé, mais certains pêcheurs continuent à rentrer à Batokuntuparce qu’ils craignent toujours pour leur vie. Ils préfèrent attendre la fin de la procédure judiciaire avant de revenir s’installer au village.
 
NdèyeKhady DIOUF
 
 
LES ECHOS


ACTUALITE | POLITIQUE | SPORTS | SOCIETE | SERIE | RELIGION | REVUE DE PRESSE | ECONOMIE | CHRONIQUE | CULTURE | BOOMRANG | INTERNATIONAL | PEOPLE | TV-DIRECT | SANTE | World Cub Russie 2018 | SERIE TV SENEGAL | LES ECHOS | pub | Radios d’Ici et d’Ailleurs | Santé | Contribution


LIVE RADIO


Mue verte

Magnanimité

Cocagne

2024

Sortie de Cheikh Oumar Diagne sur les tirailleurs : L'analyse de Serigne Cheikh Fall (petit-fils de Cheikh Ibra Fall)

Ça caille !

Kaput

Pléthore

Vivier

Questions



SANTE

La dépression, une maladie encore méconnue qui touche 1,5% de la population sénégalaise

Hémorroïdes : la maladie taboue pour les jeunes avec des préjugés de connard qui stress et font mal au coeur !

TABAGISME : LES FUMEURS QUI ARRÊTENT LA CIGARETTE AVANT 40 ANS PEUVENT ESPÉRER VIVRE AUSSI LONGTEMPS QUE LES NON-FUMEURS

LUTTE CONTRE LE CANCER DU COL DE L’UTÉRUS À ZIGUINCHOR : 8 thermoablations et 802 coloscopies pratiquées avec 6 cas de suspension de cancers…

RÉUSSITE DEUX TRANSPLANTATIONS RÉNALES : UNE PREMIÈRE AU SÉNÉGAL : Macky Sall, satisfait, félicite le professeur et annonce le projet de transplantation oculaire